Le labyrinthe Newt 🖤 (terminer)

💀 Chapitre 24 💀

     Un sourire amer étira ses lèvres et fit couler d'autres larmes sur ses joues. Avec ce lien fraternel, Roxane ouvrait les yeux sur une réalité dont elle n'avait jamais osé rêvé : un lien inaltérable, l'assurance de ne jamais finir toute seule encore une fois. Un frère. Elle n'avait peut-être pas encore intégré ce lien entre Thomas et elle, mais cela suffisait à lui redonner du courage.

- Je ne vois pas pourquoi ce que tu nous dis devrait annuler tout ce qu'on pensait savoir sur toi, ajouta-t-elle.

     Thomas leva la tête. Une douce chaleur envahit son estomac. Il était tellement soulagé de voir qu'elle ne lui en voulait pas pour avoir fait d'elle un cobaye de laboratoire.

     Teresa ne savait plus quoi penser. Mais il semblait qu'on était en train de leur pardonner tout le mal qu'ils avaient fait.

- Elle a raison, dit Newt. C'est pas le souci. On s'en fout.

     Encore un miracle. Newt, pessimiste, défaitiste, venait de faire preuve de confiance. Minho n'en revenait pas. Décidément, cette journée n'était vraiment pas ordinaire.

- Parce que les personnes qu'on était avant le Labyrinthe n'existent plus, poursuivit le blond. Les Créateurs ont zappé notre passé. Moi, ce qui m'intéresse, c'est ce qu'on est aujourd'hui, et toutes les actions qu'on est capables de mener. ... Tu es parti dans le Labyrinthe, et tu nous as trouvé une sortie !

- ... Si je l'avais pas fait, Alby serait sûrement encore en vie... murmura le brun.

     Le nom du jeune homme serra les cœurs de tous les Blocards. Le souvenir de leur chef était encore trop frais et trop douloureux pour les laisser indifférents. Mais Newt ne se tut pas pour autant.

- ... Peut-être, souffla-t-il, la gorge nouée. Mais je sais que si il était parmi nous, il te parlerait exactement comme je suis en train de te parler. ... Arrête de psychoter et finis ce que tu as commencé ! Si on reste les bras croisés, Alby serait mort pour rien, et ça, ça me ferait trop chier.

     Thomas n'en revenait pas. Et il était incroyablement reconnaissant envers ses amis, qui s'avéraient lui être bien plus fidèles qu'il n'avait osé l'espérer. Se savoir entouré et soutenu, et surtout pardonné lui conféra un courage et une détermination qu'il avait depuis quelques temps perdus.

- ... Ok, fit-il, l'air résolu. ... Mais il va falloir s'occuper de Gally si on veut s'en aller.

     Le soleil éclairait le haut des murs du Labyrinthe, mais les Blocards couraient dans l'ombre. Ils n'étaient que quatorze. Regroupés en une masse indistincte, comme en une seule entité, ils couraient derrière Thomas et Minho. L'Asiatique les guidait à travers les couloirs, il les connaissait comme sa poche. Ils se dirigeaient vers la Section 7. Vers leur première et peut-être seule chance de sortie.

- Venez, c'est par là ! lança le Coureur.

     Teresa suivait Thomas, étonnamment endurante. Chuck la talonnait, les joues empourprées et le souffle déjà court. Siggy, Winston et Jeff couraient au côté d'un Trancheur. Deux Sarcleurs et deux Torcheurs suivaient. Newt et Roxane fermaient la marche. Ils ne couraient que depuis quelques minutes, mais les moins robustes fatiguaient déjà, lentement, sûrement. Mais quelle importance ? L'espoir faisait bouger leurs jambes à leur place. L'espoir et l'impatience. Ils quittèrent bien vite le cercle des Sections intérieures.

     Thomas prit la tête. Minho préféra reculer dans le groupe, s'assurant que personne ne se perdrait. Newt était lent, malgré le fait que Roxane le tirât en avant, sa main serrant la sienne pour ne pas qu'il soit à la traîne. Siggy et Chuck faiblissaient, eux aussi, et soufflaient comme des bœufs dans l'espoir de retrouver leur souffle. L'Asiatique ralentit l'allure.