🖤 Chapitre 9 🖤

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Le matin se levait à peine. Un silence de mort régnait sur le Bloc. Rien ne bougeait. Personne ne disait rien. La moitié des garçons s'était endormie devant les Portes, écroulés de fatigue et d'inquiétude dans l'herbe.

     Chuck était le seul à être déjà réveillé devant les Portes. Debout, face à l'immense passage de pierre encore fermé, il attendait, le cœur battant à tout rompre, que les Portes s'ouvrent. Il avait encore l'espoir de voir les quatre Blocards prisonniers apparaître au bout du couloir, épuisés, couverts de crasse et de sueur. Mais rien ne bougeait. Le jeune Blocard déglutit. Il attendrait ici toute la journée s'il le fallait, quitte à se faire engueuler par son Maton, mais il ne bougerait pas tant qu'il n'aurait pas une réponse claire à sa question : étaient-ils toujours en vie ?

     Soudain, les Portes commencèrent à s'écarter l'une de l'autre. Une lueur d'espoir enflamma le cœur de Chuck.

- Eh, les gars ! cria-t-il en se retournant. Réveillez-vous !

     Les adolescents ne mirent pas plus d'une seconde à reprendre conscience, se lever et se poster devant les Portes, le cœur battant. A vrai dire, ils ne dormaient pas, aucun d'eux n'avait été capable de trouver le sommeil en sachant que quatre d'entre eux allaient peut-être mourir.

     Les Portes s'ouvrirent, peu à peu, pour finalement offrir un large passage vers l'enfer. Rien ne se trouvait de l'autre côté. Rien ne sortait de l'obscurité.

     Newt s'était déjà fait une raison. Personne n'avait jamais survécu à une nuit dans le Labyrinthe. Il avait refusé de croire à leur mort, mais c'était à présent une certitude. Alby était mort. Minho était mort. Thomas était mort. Roxane était morte. S'il avait pu, il se serait effondré et aurait pleuré à s'en déshydrater totalement, mais il était si triste, il avait si mal qu'il était incapable de verser la moindre larme.

- J'te l'avais dit, dit-il à Chuck. ... Ils reviendront pas...

- On peut encore attendre, répondit le Blocard. Ils vont peut-être arriver !

- ... Ça sert à rien, soupira le blond, le désespoir envahissant la moindre de ses cellules.

     Les autres garçons tournèrent les talons et s'éloignèrent des Portes petit à petit, anéantis. Ils avaient perdu leur Maton, celui des Coureurs, un nouveau très prometteur et la seule fille du Bloc. C'était comme si on leur avait volé leur roi, leur reine et leurs cavaliers.

     Newt fit quelques pas, laissant peu à peu le Labyrinthe derrière lui, mais la douleur l'immobilisa. Et une colère sans pareille monta en lui. Ce Labyrinthe lui avait pris tellement de choses, lui avait fait tellement de mal... et ils n'en sortiraient jamais. Ils étaient condamnés à restés ici. Sans Alby. Sans Minho. Sans Thomas. Sans Roxane. Il sentit sa gorge se serrer, ses yeux lui brûlèrent. Finalement, il allait peut-être se mettre à chialer, et cela lui aurait fait tellement de bien de ne pas avoir à se retenir, de laisser exploser sa peine. Mais en l'absence d'Alby, c'était à lui qu'incombait le devoir de Maton des Blocards, et en ce sens, il n'avait pas le droit de se montrer faible. Sinon, tous les autres craqueraient aussi.

     Chuck les regarda s'éloigner, abasourdi. Ils lui tournaient tous le dos. Sauf Zart. On aurait dit qu'il voyait un fantôme. Les yeux rivés vers le couloir, il ne cillait pas.

- J'y crois pas... souffla-t-il en rejoignant Chuck.

- ... OUAAAAIS ! hurla le jeune Blocard. JE LE SAVAIS !

     Thomas et Minho, soutenant Alby, titubaient depuis l'autre bout du couloir et arrivèrent jusqu'aux Portes, écroulés, harassés, fourbus. Tous les Blocards revinrent sur leurs pas, atterrés, ne croyant pas ce qu'ils voyaient. Des Blocards avaient survécu au Labyrinthe. C'était incroyable.

Le labyrinthe Newt 🖤 (terminer)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant