Jour 85

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  La journée a été compliquée.

Personne n'a parlé du fait que Jayden et moi nous sommes envoyés en l'air, personne n'en a parlé par respect envers Jayden, mais j'ai senti leur regard. Chacun d'entre eux me dévisageait, et j'ai compris que celui qui nous avait surpris avait parlé.

Je n'en ai pas parlé à Jayden, car il devait se préparer pour une mission importante, et donc il n'avait pas la tête à s'occuper de ça. Pour lui, les soldats devraient être assez intelligents pour mettre une relation entre deux soldats de côté.

Il avait l'air sur de lui, pourtant il avait tellement tort.

Il était 22 heures, je marchais jusqu'à ma tente, un sourire aux lèvres étant donné que Jayden m'y attendait.

Je ne l'avais pas vu depuis son retour, mais j'ai entendu par des membres de son unité, que tout s'était bien passé, et que tout le monde était rentré. Donc il devait être dans la tente, et je m'y dirigeais d'un pas rapide.

Mais ma course a été arrêtée net. J'ai senti un coup violent derrière ma tête puis le sol me mordre violemment le visage.

Ça m'a pris plusieurs secondes pour comprendre ce qu'il se passait, et pour savoir que je me trouvais sur le sol.

Puis mon moment de flottement s'est vite terminé. Il a été coupé par des coups des pieds dans mon flanc droit, puis dans mon estomac.

J'ai commencé à avoir le souffle coupé, puis le sang s'est accumulé dans ma bouche avant de finir par être craché sur le sol. Le sable me brouillait la vue et je ne pouvais respirer correctement.

Très rapidement les coups se sont multipliés et j'ai réalisé qu'il n'y avait pas qu'une seule personne qui me frappait, mais au moins 4 personnes, voir 5. A vrai dire je ne saurais le dire, au contraire ce que je sais, c'est que j'ai mal, horriblement.

Je ne sais pas combien de temps cela a duré, mais ça m'a semblé être une éternité.

Les coups ont été rythmé par des insultes, passant de « sale pédé », à « enculé », a d'autre dont je ne saurais répéter.

Puis d'un seul coup tout est devenu silencieux.

Je ne sentais plus les coups, je n'entendais plus les insultes, plus rien, seulement ma respiration saccadée, et des toux par intermittence.

Je ne pouvais plus bouger, je n'avais pas la force et je ne sais pas si j'étais capable de le faire, et personne ne semblait remarquer mon état.

Je suis peut-être resté une heure sur le sol, me sentant défaillir à chaque respiration, le froid prenant de plus en plus de terrain.

Puis un cri.

Une lumière.

Et ses bras, venant enfin me chercher, et m'éloigner de l'obscurité dans laquelle je plongeais de plus en plus.


AudreyPh18

Ce jour làWhere stories live. Discover now