Mon lycanthrope favori

Chapitre XXXIV : Dure décision

Ce dernier soupire et commence à leur expliquer, vu que Alexis et moi sommes déjà plus ou moins au courant :
-Je crois que je vais quitter Rick...
-Pardon ? s'exclament alors de surprise Tina, Nadejda et Lou, en chœur.
Samuelle ne dit rien mais affiche un air presque choqué et Heiling est assez étonnée de la nouvelle. Tout le monde, sauf Alexis et moi, a redressé son dos quand il l'a annoncé de but en blanc. Un silence lourd de quelques secondes plane au-dessus de nous et il nous paraît d'autant plus pesant à cause des bruits environnants des autres tables autour de la nôtre. C'est Tina, la romantique à la place des autres, qui ose briser ce silence de plomb la première :
-Mais pour quelle raison ? James, lui et toi, vous filez l'amour parfait ! Disons presque parfait, vu qu'on dit que la perfection n'existe pas. Alors pourquoi ?
James lève des yeux tristes vers nous, ses interlocuteurs et leur explique alors ce qu'il avait déjà avoué à Alexis et moi l'autre jour :
-Je crois, que...Je crois que j'ai accepté sa demande et de sortir avec lui pour me remettre de ma rupture un peu, violente dirais-je, avec Mélusine...
-Je vois, dit Nadejda avec un air un peu peiné. Tu penses lui dire la vérité ou juste le quitter ?
-Je n'apprécierais pas qu'on me quitte sans me donner de raison valable, dit James avec une vision des choses qui me plaît bien que je n'aime pas Ricardo plus que ça. Alors je vais lui dire la vérité.
James s'étant confié à Samuelle et moi, nous savons que Mélusine lui a juste dit qu'elle le quittait, mais elle ne lui a donné aucune raison valable. Voilà pourquoi James sait ce que ça fait. Et quelques jours plus tard, on avait vu Mélusine avec un autre garçon en train de s'embrasser très amoureusement...James en avait été mortifié. Mais de mon point de vue positif, elle a au moins fait les choses dans les règles. Elle n'a pas trompé James mais elle l'a quitté, avant de passer à autre chose.
Relativement rapidement, certes, mais elle n'a pas trompé James. Du moins, je crois. Mais elle a l'air assez sincère dans ses relations. Du moins, d'une vision externe.
James continue alors sur sa lancée :
-Je pense que je cherchais juste à me réconforter inconsciemment. C'est pour ça que je ne peux décemment pas continuer à poursuivre cette histoire avec Rick. Je ne veux pas qu'il croie des choses fausses trop longtemps.

-Tu as des tomates sur les yeux ou bien ils ne sont pas en face de leurs trous ? dit alors violemment Nadejda avec une mine désappointée. Il n'est pas de loin pas des plus sincères non plus...
Heiling hoche la tête. James soupire.
-Vous pensez ? nous demande-t-il avec un air plus triste encore qu'avant.
-L'amour rend aveugle, James, dit alors Alexis avec une mine sincèrement désolée.
-Tu peux parler, lance alors Tina en souriant d'une manière sous-entendue pour détendre un peu l'atmosphère en tentant une blague.
Alexis prend alors à deux mains la perche que lui tend notre amie en répondant à sa provocation avec un ton rendu exprès indigné :
-Je n'ai jamaie prétendu ne pas faire partie de cette généralité, je fais juste une remarque à James ! Peut-être que je ne connais ça que trop bien, qui sait ?
-Moi ! dis-je avec un air enjoué qui me caractérise selon mes amis et mon entourage.
Je me redresse et pose mes paumes sur les yeux d'Alexis avec un petit bruit d'onomatopée. Mon bien-aimé est surpris mais il comprend et joue le jeu avec un sourire complice :
-Mais...Que se passe-t-il ? Je ne vois plus rien ! Qui a éteint les lumières ? Qui a soufflé sur le Soleil ?
On rit de sa blague un peu nulle mais inattendue et aussi à cause de son ton exagérément peu émotif. Samuelle qui fait du théâtre, fait alors semblant de s'indigner :
-Alexis ! Sois expressif ! Mets du ton, mets ton cœur dans ta voix !
-Ce serait affreusement dégoûtant, littéralement parlant, dit alors Heiling avec un vocabulaire très mesuré par rapport à ce qu'elle aurait pu dire en temps normal.
On rit tous de bon cœur, sans vouloir poursuivre dans ce type de jeux de mots. Alexis prend mes fins poignets dans ses grandes mains chaudes pour abaisser mes paumes de ses yeux et me fixer de ses yeux rieurs. Je veux retirer mes mains des siennes mais il resserre son étreinte autour de mes poignets. Je lui souris. Il finit par me lâcher quand il sent les regards insistants de Nadejda et Tina sur nous.
James nous regarde tous et murmure alors doucement :
-Merci...
Il n'y a probablement qu'Alexis qui l'a entendu, moi-même je n'ai pas réussi, mais en voyant les lèvres de James bouger légèrement et Alexis murmurer à son tour :
-Mais, il n'y a pas de quoi...
Je me suis donc permis de supposer un petit quelque chose.

À la sortie des cours, je vois James repartir avec Samuelle. Ils empruntent le même début d'itinéraire pour rentrer chez eux, et je sens qu'elle va en apprendre beaucoup sur toute cette affaire...L'agent de renseignements que je suis en rougirait presque de jalousie !
Mais je ne suis pas trop jalouse de nature et mon corps ne rougit pas, ou vraiment très rarement...Alexis ne le sait que trop bien. Lui, contrairement à moi, a souvent les joues et une partie du front teintées d'un rouge rosé. On dirait qu'il a chaud tout le temps ! Mais en fait, j'y pense, c'est presque réellement le cas...

J'accompagne mon petit ami à son arrêt de bus, et je l'y attends à ses côtés.
Soudain, je sens des bras passer sous les miens et me soulever. J'ai l'impression que je ne pèse pas beaucoup plus lourd qu'une plume tellement Alexis vient de me soulever avec facilité. Bon, sa nature de lycanthrope doit y être pour quelque chose, elle doit l'aider et pas de moindre façon mais je suis quand même impressionnée. Il me pose alors sur ses genoux, alors qu'il n'y a personne d'autre que nous sur ce banc bleu d'arrêt de bus.
-Alexis ?
-J'en avais envie...répondit-il à ma question informulée.
Je souris. Je pose mes mains sur ses épaules avant de les avancer pour les joindre derrière sa nuque, pour entourer son cou clair de mes bras, puis je me penche vers lui avant de lui faire un bisou dans le cou.
Quand je me redresse et que je vois son air surpris mais ses yeux brillants de désir, je souris de plus belle avant de dire en le narguant un peu :
-J'en avais envie !