Jour 16 : Samedi 16 décembre 2006 | TW

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[TW : Suicide]

Quelqu'un était en train de marteler ma porte et ce fut suffisant pour me tirer de mon sommeil. Déjà que je dormais à peine, si en plus, on venait me priver du peu de sommeil que j'avais, ça n'allait pas bien finir.

Il y avait de grandes chances pour que ce soit Suna qui refusait de me laisser mourir. Autant faire semblant de dormir. Mais cette personne continua comme si elle était capable de forcer la porte. Puis elle s'écria et à sa voix, je reconnus Paris :

— Cole ! Ouvre ! Je sais que tu ne dors pas et même si c'est le cas, je m'en fous !

— Même si je suis à poil et avec des putes ? la provoquai-je, n'ayant aucune envie de me lever de ce canapé.

— Oui, même. Ça changera pas d'habitude !

Visiblement, elle était très acharnée et j'en ignorais les raisons. Heureusement pour elle, je n'étais ni nu ni en compagnie de charmantes prostituées. J'avais vu la chemise la veille qui devait avoir une étrange odeur, mais peu importe, je vins lui ouvrir.

Furieuse, elle entra sans même que je l'invite à le faire et je fermai la porte derrière elle.

— Suna m'a tout dit ! s'exclama-t-elle. Comment ça tu prévois de te suicider ?

— Bonjour Cole, ça va ? Oui et toi ? Oui très bien. Désolé, je comblais juste ton impolitesse...

— Cole ! C'est pas le moment de plaisanter ! s'emporta-t-elle. C'est grave !

— Tu veux un verre d'eau, un jus d'orange ? Sinon j'ai aussi pas mal d'alcool, mais je doute que ça t'intéresse à neuf heures du matin.

Elle secoua sa tête, ne voyant certainement pas où je voulais en venir.

— Mais... tu m'écoutes quand je te parle ? reprit-elle de plus belle.

— Non, je ne crois pas. J'allais te proposer un café, mais vu ton état, la caféine ne serait pas très conseillée.

— Tu arrêtes ça tout de suite et on va discuter sérieusement ! lança-t-elle en me prenant fermement mon bras.

Je soupirai longuement. Que Suna balance tout avait fait partie de mes craintes pendant un bon moment, et désormais, j'allais devoir subir de nombreuses conversations qui seraient toutes plus épuisantes les unes que les autres.

— Tu crois vraiment que j'ai envie de discuter de ça ? demandai-je l'air grave.

— Je m'en fous. Maintenant je comprends mieux pourquoi on s'est éloignés ces derniers temps. Et je refuse que tu te suicides... Tu n'as pas pensé aux gens autour ? Et moi, j'allais le découvrir du jour au lendemain, quand tu serais déjà mort ?

— Je crois que je m'en fous un peu des gens autour, surtout ceux qui font passer leur douleur avant, la repris-je, me détachant alors de son emprise.

— Donc, tu agis comme un égoïste, très bien, souffla-t-elle en levant les yeux au ciel.

— Pardon ? C'est moi l'égoïste ? Je fais un choix et toi tu te ramènes pour me parler du moment où toi tu l'apprendras. Sérieusement ? C'est qui le plus égoïste dans l'histoire ?

Elle détourna son regard un instant. Si elle voulait me convaincre, elle n'y arriverait pas. Je connaissais déjà ses arguments d'avance, ils étaient les mêmes que n'importe qui.

— Cole... Tu ne peux pas faire ça, lâcha-t-elle, ne sachant certainement plus quoi dire.

— Bien sûr que je peux le faire. Je l'ai déjà fait une fois, sauf que je me suis raté.

La Nitescence des PerdrixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant