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Melek sentait l'épuisement pointer. Le sommeil se faisait prier toujours plus chaque soir. Mais le jour de son congé, une semaine plus tard, la perspective de revoir Wilhelm la tint éveillée. Elle était plus en forme que jamais, excitée à l'idée de partager sa journée de repos avec lui.

Elle quitta le château et ne savait plus quoi faire de ce corps qui fourmillait de l'intérieur. Elle aurait voulu courir, sauter, s'envoler.

Wilhelm l'attendait dans un coin sombre de l'auberge. Quand elle voulut commander à boire, il lui confia qu'ils ne passeraient pas la soirée ici. Il l'avait juste attendue. Un sourire niais barrait le visage de l'allemande. Melek n'aimait pas les surprises. Sauf quand elles venaient de Wilhelm. Elle avait tant de difficultés à concevoir qu'elle ne le connaissait que depuis un mois, à peu près. Elle ne se souvenait plus de quand elle l'avait rencontré. Quand elle était avec lui, il lui semblait le connaître depuis toujours.

Wilhelm savait qu'elle était fatiguée. Comme à chacun de ses congés, et de plus en plus, la fatigue commençait à se faire voir sur les traits de Melek. Noël arrivait bientôt, dans un peu plus d'une semaine. Et il voulait lui offrir un cadeau en avance. Car s'il refusait de se l'avouer, il partirait bientôt et il voulait que les souvenirs de Melek qu'il garderait avec lui soient les plus beaux possibles.


*  *  *


Dans la voiture, alors qu'ils sortaient du village, il se mit à neiger. De plus en plus. Bientôt Wilhelm dut ralentir pour y voir quelque chose. Il entendait les légers ronflements de Melek qui s'était endormie. Comme d'habitude, pensa-t-il. Et il se surprit à sourire à l'idée d'une habitude, d'une routine, d'un quotidien avec Melek. Si seulement...

Quand Wilhelm se stationna, la jeune femme émergea de sa sieste, les yeux vitreux, boursouflés et la marque de son écharpe sur la joue. Elle regarda autour d'elle, en quête d'un repère. Tout ce qu'elle vit fut un chalet en bois dont le perron brillait de mille décoration de noël. Quand elle sortit de la voiture et prit son sac, Wilhelm lui demanda d'attendre dehors. Elle leva les yeux vers le ciel noir dont s'échappaient des flocons blancs.

Quand il revint, les flocons cessèrent de tomber. Melek avait oublié son bonnet. Les grains blancs parsemèrent le brun de ses cheveux. Il lui caressa la lèvre pour dégager le flocon qui s'y était déposé avant de l'embrasser.

Quand il lui prit la main, Melek se laissa guider. Il dépassèrent le chalet sur le côté et empruntèrent un escalier de bois. Ils marchèrent lentement, par peur de glisser. Ils arrivèrent finalement en haut du champ qui se transformait en plateau avant de remonter sur la forêt.

Melek aperçut d'abord la lumière, ensuite la forme conique avant de reconnaître le tipis. Elle s'inquiéta de dormir ici. Si le vent était absent en ce début de soirée, elle craignait le froid glacial des nuits de montagne. Mais quand Wilhelm ouvrit le pan du tipis, Melek sentit la chaleur chatouiller ses joues. Plusieurs lanternes électriques diffusaient une lumière douce et agréable et faisaient une ronde autour du poêle à bois central. Melek leva les yeux vers l'évacuation à la pointe du tipi. Ceci expliquait la fumée qu'elle avait remarqué en arrivant. Le parquet surélevé était recouvert de plusieurs couvertures colorées. Une malle, fermée, était poussée au fond du tipis.

« C'est joli, commenta Melek en entrant à l'intérieur. »

Melek se réjouissait. Après l'échec de la soirée à la belle étoile, elle était ravie que Wilhelm ait eu envie de retenter une soirée à l'extérieur. Elle avait réfléchi cette semaine, d'autant plus depuis sa discussion avec Sabine. Son corps n'avait rien d'affreux, il racontait une histoire peu ordinaire et elle se flattait que Wilhelm désire le voir. Elle rougit au souvenir de sa main sur son ventre, même si cela avait duré deux secondes, tout au plus. Une décharge électrique s'alluma à l'endroit exacte où il avait fait glissé ses doigts une semaine plus tôt. Melek s'étonna que son corps s'en souvienne encore.

Si la même opportunité se présentait – et Melek le désirait secrètement – elle suivrait les conseils de Sabine. Melek avait toujours eu confiance en Wilhelm et ce, depuis l'instant même de leur rencontre, il ne s'en ira pas pour si peu.


*  *  *


Quand le soir fut venu, que la nuit fut tombée, que les lumières tamisèrent l'intérieur du tipis, Melek se sentit hors du monde. Elle décida de montrer par elle-même ce qu'elle avait voulu cacher à Wilhelm. Elle retira elle-même le T-shirt, dévoilant ce qui la complexait tant.

Une cicatrice au niveau de l'appendice, on voyait encore les points des agrafes chirurgicales.
Une marque de brûlure s'étendait entre ses deux seins, allant grignoter sa poitrine sur son côté gauche.

Melek suivait le regard de Wilhelm, inquiète de sa réaction. Qu'allait-il penser d'elle ? Qu'allait-il penser de ce corps déformé ? Wilhelm osa poser un doigt sur la plus grande cicatrice. Elle était plissé, mais si satiné. Il avait l'impression d'un voile deux tons plus foncés posé sur sa peau. Il sentit Melek frémir sous son doigt. Puis il caressa la seconde cicatrice, sur le côté de son ventre : rose, boursouflée, douce. Wilhelm finit par y appliquer la paume chaude de sa main.

Il releva les yeux vers Melek. De sa main libre, il lui caressa la joue. Un sourire timide, mais rassuré apparut et elle ferma les yeux pour savourer le geste. Puis les doigts de Wilhelm glissèrent dans ses cheveux tandis qu'il s'avançait pour l'embrasser.

 Puis les doigts de Wilhelm glissèrent dans ses cheveux tandis qu'il s'avançait pour l'embrasser

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Et le reste ne nous REGARDE PAS !

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Voilà, c'est tout pour moi.

Je te vois au prochain chapitre pour le lendemain matin.

TCHO!

Noël au Löwenstein [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant