Différences [Partie 1 : Routine]

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Lundi, sept heure du matin. Le soleil prend son temps pour se lever, les oiseaux ont déjà commencé leurs doux chants, les batiments s'éclairent de l'intérieur de part et d'autres tandis qu'une douce brise hivernale vient caresser l'herbe et le tronc d'un arbre mort appartenant à une petite colline, non loin du village. Les rues se remplissent lentement, particulièrement d'enfants et adolescents. Lenoa en fait partie mais il se fait discret, vêtu de couleurs sombre afin de passer le plus inaperçu possible. Il ne laisse aucun moyen ,ni au vent de cette nouvelle saison ni à la lumière aussi bien naturelle que synthétique, effleurer sa peau sauf celle de son crane où il sent le froid fouetter son crâne nu. Il prend aussitôt la décision d'enfiler son bonnet tout en courant vers le lycée quand soudainement, une main vient tapoter son dos. Bien qu'un peu surpris certes, il laisse un léger sourire se dessiner sur son visage.

"Si ce n'est pas ce bon vieux Lenoa ! dit une voix amicale et enjouée.

- C-coucou  Miles. répond Lenoa de sa voix petite voix timide et douce.

- On ne s'est pas vu qu'un week-end mais tu m'as déjà manqué tu sais !

- Pourtant on s'est vu samedi après-midi sur la colline non ? Ça fait moins d'un week-end du coup.

- Bah un demi-weekend alors.

- Techniquement ce serait un peu plus de la moit-..

- Roh ça va j'essaie de te montrer que je tiens à toi pas besoin de jouer avec les mots hein ! rétorque Miles en coupant son ami d'enfance.

- Je sais je ne fais que te taquiner, mais ça me fait plaisir ce que tu dis." Lenoa laissa un léger rire s'échapper

Lenoa et Miles se mirent à discuter de tout et rien comme à leur habitude en marchant sur le chemin du lycée, lieu qu'ils finirent par atteindre deux minutes avant la sonnerie. Mais le sourire de Lenoa se fit balayer sèchement par l'arrivée de trois personnes dont une qui, le prenant de surprise, lui prit son bonnet exhibant ainsi le crâne dont aucun cheveu ne s'installe montrant une cicatrice qui ne disparaitra jamais.

"Salut p'tit monstre ! cria le coupable bien fort de sorte à ce qu'un maximum de personnes aux alentours puissent entendre

- S-salut Burt...

- Et nous tu nous dis pas bonjour ?

D'un côté il y avait Burt. Du haut de ses 1m90, de ses 70 kilos de muscles et de son corps d'athlète, il aimait martyriser Lenoa. Il n'a de respect pour personne, est d'un mépris affligeant et son cœur est probablement fait de pierre pour porter aussi peu d'importance aux malheurs des autres. Il est fier, confiant et est loin d'être bête. La seconde voix provenait de Koil, un lycéen grand, maigre et sans respect, encore moins pour lui même car il ne fait que suivre les autres. C'est littéralement un mouton à la recherche d'un berger, surtout qu'il est tout aussi futé que cet animal et possède une autonomie inégalable de part le fait qu'elle est quasi inéxistante. Le seul bon point qui fait que Burt ne le rejette pas est qu'il est lâche et ne cesse de faire des coups bas qui fonctionnent quand on en lui donne l'ordre. Un bon petit soldat qui écoute bien ses supérieurs sans réfléchir. Enfin il y avait Selim. C'est un garçon sans aucune particularité si ce n'est un peu peureux. Il est probablement dans la bande par peur de lui aussi se faire attaquer.

- Coucou Koil...et Selim aussi..

- Si vous êtes encore là pour faire chier vous pouvez partir.

- C'est à nous que tu t'adresses sur ce ton ?

- Qu'est ce qu'il y a, t'es tellement occupé avec tes muscles que ta boite crânienne s'est rétrécie ?

- Au moins la mienne est pas semblable à celle d'une monstruosité...

- Répète un peu pour voir ?!

Alors que Miles, emplit d'une fureur immense après les dernières paroles de Burt, s'apprêtait à loger son poing dans le visage de son adversaire il senti un poids, non pas lourd mais suffisamment pour l'empêcher de frapper, agripper son bras.

Miles ça suffit, stop ! Tu n'as pas à t'énerver pour moi ce n'est pas la première fois qu'ils me font le coup !

- C'est justement ça le soucis ! C'est que c'est pas la première fois et ça c'est pas normal !

Et en effet ce n'était pas la première fois. Ce n'était pas anodin que Lenoa se fasse harceler pour cette cicatrice, ce n'était pas anodin que Miles s'énerve et tente de protéger son meilleur ami et ce n'était pas anodin que personne ne vienne arrêter ça, ni les élèves ni les surveillants et pas mêmes les professeurs.

Hé on se calme les deux, pas de bagarres dans le lycée. Un surveillant a prit le choix d'interrompre les deux élèves, seulement pour interrompre une potentielle querelle.

Tss..Profite bien de ces quelques minutes de libertés parce qu'en classe ce sera la formule habituelle.. Burt partit vers le rang de sa classe après avoir redonné le bonnet de Lenoa en le lui lançant au visage, ce dernier s'empressa de le remettre et rejoignit le même rang que Burt tandis que Miles s'éloigna vers un autre rang, toujours énervé.

En classe, ce fut un supplice. La routine pour Lenoa. Le trio aidé de deux ou trois autres élèves s'amusèrent à humilier Lenoa par tous les moyens possibles tout en restant discret tandis qu'il était tourmenté par l'injustice qu'il subissait. Si il ne disait pas aux profs ce qu'il subissait au moment où cela arrivait ce n'était pas parce qu'il avait peur mais parce qu'il savait pertinemment qu'on ne l'écouterait pas, car ici les profs préfèrent faire la sourde oreille que de montrer des tensions dans leur collège et voir même devoir les régler.

A la cantine, ce n'était pas mieux. Lenoa, dépité après sa matinée, n'eut pas très faim et décida de ne manger qu'une pomme. Au final, il ne prit qu'une seule bouchée du fruit après avoir été fusillé de mie de pain, aspergé de sauce et piégé avec une peau de banane posé discrètement au sol. Miles se bagarra avec Koil qu'il tabassa violemment, ce qui lui valu un rapport disciplinaire et deux heures de colles. Lenoa pensant qu'indirectement il avait causé ces problèmes à Miles, la culpabilité lui coupa définitivement l'appétit après avoir croqué qu'une seule fois dans sa pomme. Son seul réconfort était de savoir qu'il avait prit un vêtement de rechange, dans la possibilité où le premier serait taché. Après la reprise des cours l'après-midi, le même supplice recommença bien que moins régulier à cause d'une certaine fatigue par les élèves. La routine.

17 heures. La fin des cours. Lenoa courut de toutes ses forces vers chez lui pour ne pas à recroiser Burt et arriva chez lui. Il monta les escaliers amenant à l'étage, s'enferma dans sa chambre, s'effondra sur son lit et enfin laissa un fleuve de sanglots et de remords mouiller son oreiller où il a logeait sa tête afin de ne plus à revoir qui que ce soit et être enfin seul.

7 heures du soir. Le soleil a fini par tomber dans les bras de Morphée, les oiseaux commencent à rentrer dans leurs nids et seul les bâtiments et lampadaires éclairent un petit peu les rues du village tandis que la douce brise matinale s'est lentement transformé un vent froid appelant à se réfugier à l'intérieur mais continue de caresser l'herbe et le tronc d'un arbre mort appartenant à une petite colline non loin du village.

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⏰ Last updated: Feb 10, 2019 ⏰

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