Chapitre 8.

Depuis le début
                                    

Kara n'avait pas parlé de toute la situation avec Tamara, parce qu'elle n'était pas là pour étaler toute sa vie, mais elle n'en pensait pas moins.
Si elle n'avait pas eu peur que cela dérange sa meilleure amie, elle l'aurait peut-être fait.
Mais elles venaient seulement de stopper leurs disputent, ce n'était pas pour en recommencer une nouvelle tout de suite après.

"Question : Je sais que pour le moment, cette révélation non voulu vous a surtout apporté beaucoup de problème, mais avez-vous pensé au positif ?
Elise : Au positif ? Peut-il y avoir du positif dans cette situation ? Dans cette atteinte à notre vie privée si flagrante ?
Kara : J'avoue également avoir du mal à en trouver, je suis désolée.
Question : Ne soyez pas désolée. Mais effectivement, il y a eu du positif. J'ai été faire un tour sur les réseaux sociaux et il s'est avéré que vous aviez toutes les deux un nom de ship.
Kara : Je suis désolée, nous avons un nom de quoi ?
Elise : Un nom de ship. C'est quelque chose que l'on voit beaucoup dans les séries ou dans les films. C'est le nom que l'on donne à un couple, souvent un croisement entre le nom des deux personnes du couple.
Kara : Et donc nous avons un nom de couple ? On peut savoir de quoi il s'agit ?
Question : Vous savez que c'est à moi de poser les questions n'est-ce pas ? Mais oui, je peux vous le dire, il s'agit de "Elara".
Elise : C'est mignon Elara, vraiment mignon, tu ne trouves pas chérie ?"

Kara se rappelait encore parfaitement de sa réaction quand Elise l'avait appelé "chérie" pour la première fois, pendant cette interview, devant une personne qu'elle ne connaissait pas vraiment.
Ses joues avaient pris une teinte rouge tomate qui avait beaucoup fait rire sa petite amie, mais également Tasha.
Le simple faites d'y penser lui donnait envie de rougir à nouveau et d'aller se cacher pour pouvoir le faire en paix, au moins là où elle se trouvait pour le moment personne ne pourrait la voir le faire.

"Kara : Je ne répondrais pas à cette question.
Question : Adorable. Mais pour en revenir aux côtés positifs... Vous rendez-vous compte que vous êtes en quelque sorte devenues des icônes pour beaucoup de petites filles ou d'adolescentes ?
Elise : J'avoue avoir du mal à vous suivre maintenant.

Question : Beaucoup d'adolescentes et de jeunes filles vous suivent depuis de nombreuses années, d'autres vous découvrent avec cette photo et dans le lot, certaines vous remercient même sur les réseaux sociaux pour leur avoir permis de trouver le courage de faire leur coming out à leurs parents.

Elise : Je n'avais aucune idée... J'ai un twitter, oui, mais j'y vais tellement rarement...
Kara : Nous n'aurions jamais pensé..."

Jamais avant cet interview, Kara aurait pu penser qu'un simple baiser aurait eu autant d'influence sur qui que ce soit, mais pourtant, en les relisant, elle éprouvait une certaine fierté à l'intérieur d'elle.
Sans le savoir, elle inspirait des personnes, elle, la petite avocate en devenir.

"Elise : Non, nous n'aurions jamais pensé que notre baiser aurait pu provoquer cela. Mais si notre baiser a pu permettre à des adolescents et même à des enfants de s'assumer pleinement et de trouver le courage d'en parler à leurs parents, alors je suis vraiment heureuse de l'avoir fait. Même si cela a provoqué beaucoup de grabuge dans notre vie privée.
Kara : C'est vrai que je n'avais pas réfléchis à l'impact que nous pourrions avoir sur d'autres personnes. Pour moi il était juste question de vivre ma relation comme je le sens. Ma sexualité n'a jamais été un problème, mes parents savaient que j'étais lesbienne avant même que je ne le sache moi-même. Je n'ai jamais eu de poster de boys band quand j'étais adolescentes comme toutes mes amies, non, moi j'avais un poster des Spice Girls. Et je n'avais pas de crush sur mes profs hommes comme la plupart de mes amies, j'avais tendance à adorer passer de longues heures à parler avec ma professeure de débat. Je me souviens qu'elle avait un beau sourire et de jolis yeux bleus.
Question : Et vous Elise ? Comment vos parents ont-ils prit votre Coming-Out ?
Elise : Ma Mère très bien, comme les parents de Kara, elle s'en doutait déjà. Mais mon père a été plus compliqué, il a eu l'impression d'avoir loupé quelque chose dans mon éducation. J'avais beau lui expliquer encore et toujours qu'il n'était pas responsable, qu'on ne devient pas gay, mais qu'on l'est tout simplement, ça ne semblait pas vouloir rentrer. Jusqu'au jour où nous nous sommes violemment disputé et que j'ai décidé de fuir la maison... Il a eu tellement peur pour moi, que quelque chose de grave me soit arrivé que ça l'a fait réfléchir... Il s'est inscrit dans un groupe pour les parents d'enfants LGBT et ça l'a beaucoup aidé à m'accepter comme je l'étais et également à accepter qu'il n'était responsable de rien.
Question : Seriez-vous prête à vous engager dans une association LGBT ? Afin d'aider des jeunes qui n'ont peut-être pas eu votre chance.
Elise : Si cela peut aider de quelque manière que ce soit, bien sûre, je le ferais avec plaisir. Pour les associations qui pourraient me trouver une utilité, n'hésitez pas à contacter mon agent ou m'envoyer un message sur les réseaux sociaux. Je penserai à y faire un tour dans les prochains jours, promis ! Et essayer d'y être un peu plus présente dans les mois à venir ! Mes fans sauront que c'est une promesse assez compliqué à tenir, mais je vais faire mon maximum.
Kara : Je sais que je suis une simple avocate, mais si je peux aider, ne serait-ce qu'en donnant des conseils juridiques, je le ferais, n'hésitez pas à me contacter, vous pouvez très certainement trouver où je travaille en tapant mon nom sur Google."

L'interview c'était terminé ainsi, c'était elle qui avait bouclé le tout.
Après cela les trois jeunes femmes avaient mangé et Tasha n'avait pas hésité à poser tout un tas d'autres questions, en dehors de l'interview bien sûr et Elise et elle avait essayée d'y répondre du mieux qu'elles le pouvaient.

Et puis à la fin du repas, Kara avait donné son numéro à la jeune journaliste, lui faisant promettre de l'appeler si une association revenait vers elle à propos de l'article.
Bien entendu la jeune avocate savait parfaitement que tous les comings-out ne se passaient pas comme avait pu se passer le sien, mais le faites d'en parler lui donnait réellement envie de faire quelque chose.
Il était temps qu'elle s'engage en quelque sorte pour sa communauté, peu importe la manière, elle voulait faire quelque chose...

- Hey Love. Prête à partir ?

L'apparition aux cheveux bruns bouclés à l'entrée de son bureau l'a fit sourire plus que de raisons.

Ce n'était pas la première fois que sa petite amie venait la chercher depuis qu'elles avaient commencées à sortir ensemble, mais elle ne se lassait pas de la voir apparaitre ainsi, se mordant la lèvre inférieure avec timidité, lui donnant souvent de nouveaux surnoms, comme si elle souhaitait en tenter un maximum pour trouver celui qui sonnerait le mieux.

- Plus que prête. Laisse-moi juste ranger tout cela et je suis toute à toi.
- Toute à moi ? Je n'en demandais pas tant tu sais, sourit-elle tout de même avec enthousiasme, tandis qu'elle regardait sa petite amie ranger ses affaires avec attention, tu as lu l'article ?
- Yep, à l'instant. J'avais ma copie depuis le début de journée, mais je n'ai pas eu une minute à moi. La journée a été plutôt dingue...
- Et ? L'interview est bien non ?
- Yeah. Il est génial. Je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de moi à l'intérieur. Mais je suppose que si j'avais voulu ne pas apparaitre j'aurai dû garder ma bouche fermée un peu plus.

Un léger rire sortit d'entre les lèvres d'Elise tandis qu'elle s'approchait de sa petite amie, s'installant sur ses genoux, passant ses bras autour de sa taille.

- Tu es bien incapable de garder ta bouche fermée. Mais c'est mignon de penser que tu aurais pu essayer de le faire.

- Je suis tout à fait capable de me taire quand je le dois ! Fit mine de s'offusquer la jeune femme aux cheveux couleur corbeau, faisant sourire en coin sa petite amie.

La timide Elise Bouchard de leur début était bien loin.
Plus les jours passaient et plus la jeune femme se dévoilait, pour le plus grand bonheur de Kara, ne se lassant pas de découvrir toutes les facettes de sa petite amie, n'en ayant jamais assez.

- Ah oui ? Alors voyons-voir si tu peux être silencieuse, ici et maintenant...
- Tu ne vas pas...

Se levant à nouveau, Elise s'empressa d'aller fermer la porte du bureau de la jeune avocate, s'assurant que la clé était tournée dans la serrure, avant de se rapprocher de la jeune femme, comme un chat pourrait se rapprocher d'une souris qu'il chassait, son sourire en coin ne faisant que s'accentuer.

- Oh si, je vais faire exactement ce que tu penses que je vais faire.

Sentant son siège pivoter en direction de sa petite amie, Kara se sentit déglutir en voyant la lueur prédatrice dans son regard, sachant très bien qu'elle avait déclenché quelque chose duquel elle n'était pas sûre de survivre, mais qu'elle allait accepter avec bravoure, parce que c'est ce qu'elle était, brave, face aux assauts de sa petite amie et elle allait le lui prouver, même si elle ne devait pas sortir vivante de tout cela...

KaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant