Qui suis-je ?

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   Je me présente, on me connait sous plusieurs noms. On me représente aussi différemment en fonction des pays. Mais vous pouvez m'appeler Faucheuse pour la facilité. Car oui, je suis la Mort. Ou sa représentation pour certains. Ravie de vous rencontrer ! Nous allons passer un peu de temps ensemble. Un temps infime pour vous mais pas pour moi. Pour quelle raison ? Vous devez approcher de ma cinquante millième génération. Etant donné votre nouveau développement au niveau de l'esprit et du monde qui vous entoure, je veux bien me décrire un peu plus et enfin, vous avouer les motifs de ma venue sur Terre. Vous avez juste assez de temps, ou d'espérance de vie, pour m'écouter ? Non ? Bon dans ce cas je vais essayer de faire court promis ! Il faut juste avant que je re-contextualise les choses. Il serait dommage de vous perdre en chemin.
   Je vais vraiment tenter d'aller vite pour répondre à vos questions silencieuses et de vous retirer la vie ensuite... N'ayez pas peur de moi. Je ne mords pas...

   Les contes ont souvent vu ma personne comme nuisible. Mais la mort fait-elle partie de la vie ? Ou est-ce la mort qui régit la vie plutôt ? Mmh... Quelle importance en fait. Surtout en parler avec des mortels... Ah non, arrêtez ! Commencez pas à me faire pas cette tête là et encore moins ce commentaire sans fondement. Que connaissez-vous de la vie et de la mort ? Rien. C'est bien ce que je pensais alors restez sagement assis ou je vous fauche... C'est pas croyable ça. Toujours à essayer de répondre à des questions qui vous dépassent. Enfin, revenons donc à ma personne. On me connait aussi sous le nom de Thanatos, Morrigan, Âqen, puis aussi en tant que l'Ankou puis Ahriman. Tant d'identité pour une même fonction. Le pire c'est qu'on m'assimile aussi au mal certaines fois. Sérieusement ? Je ne suis pas comme Lui. Nous sommes deux entités totalement différentes. Mais l'idée reste la même dans votre tête je suppose. Accueillir les âmes des défunts pour qu'ils passent de l'autre côté est synonyme de la douleur. Bien que je n'ai pas vraiment le droit de donner un coup de main ou même de rentrer en contact avec un mortel directement, je dois vous avouer que je suis, ou tout du moins, je vis dans une humaine. Ça change votre vision ? Oui encore un propos étrange. Ne vous attendez à rien de rationnel venant de moi. Je ne suis pas de votre monde ne l'oubliez pas. Je ne suis pas à proprement parlé palpable ou même existante. Je ne suis qu'un mythe pour la plupart des gens. Une entité sans matière et sans forme propre. De vos jours surtout. Mais bon, vous avez toujours voué un culte à ma personne. Comme si vous m'admiriez et que pourtant, le simple fait de penser à moi vous faisiez peur. Je ne vous comprendrais jamais...

   Avouez quand même que sous toutes légendes ou contes se cache toujours une part de vérité. Faite vous une idée du reste avec ça. Quoi qu'il en soi, j'ai atterrie dans votre monde par erreur. Quelqu'un d'assez stupide et suicidaire m'a volé un bien très précieux. Il espérait quoi en faisant ça ? Changer la mort en un jardin radieux peut-être... Du coup, pour pouvoir venir dans le monde mortel et traquer l'imbécile, j'ai dû user de cruauté et parfois aussi de « cœur ». Oui totalement étrange venant de moi je vous l'accorde. Mais jamais je ne vous dirais cela de but en blanc. Sinon, où est le suspense ?

   Parlons donc maintenant de mon hôte. C'est donc une jeune adolescente tout droit entré en première année d'une matière technique. Pourquoi ? Elle n'avait que cette alternative ou c'était le redoublement. Très peu dans sa classe sont ici par plaisir et conviction professionnelle. Une bande de crétins qui n'ont rien fait pour avancer dans la vie. Enfin, au moins elle ne se ramasse pas avec les scientifiques qui se croient déjà les nouveaux Hippocrate, Laennec et autres médecins ou scientifiques de renoms. Qui mine de rien, pour des adolescents, pétaient déjà plus haut que leur postérieur pouvait le leur permettre. Puis il y avait les littéraires, pas mieux que les premiers dans le fond. Meilleurs en langues, en français en relation humaine pour se faire mousser. De futurs journalistes ou professeurs... Rien de glorieux. Puis les sociaux.

   Etrangement, bien que je sois la Mort, il faut avouer que les sentiments humains me prennent lorsque j'y pense. De la colère, de l'exaspération face à la bêtise humaine. Je suis bien heureuse des fois de n'être qu'une idée abstraite.

  Enfin, qu'importe au fond de savoir. Je ne suis pas là pour régler les problèmes mais plutôt pour récupérer mon livre. Ou plutôt le Livre. Avec le grand "L" majuscule. Vous allez vous demander ce que ça peut être... Pour résumer simplement pour vos petits cerveaux : c'est un ouvrage bien plus important que l'humanité en elle-même. Dès que j'aurai la main dessus, le voleur ne sera pas très loin et je pourrai enfin le punir. Mais il faut que je dépêche, le temps file et personne ne va me donner un sursis. Car effectivement, je suis maintenant à un tournant de mon existence où l'erreur peut m'être fatale. Parce que oui, la Mort aussi peut mourir...

La Mort t'embrasse. [Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant