CHAPITRE1
SœurBerthe se rendait à Gallenbourg, un petit village de campagne, loinde Deïrn, la capitale du pays. Une fois arrivée, elle descendit dela calèche, et regarda la demeure dans laquelle elle devait serendre. C'était une petite maison aux briques rouge et au toit dechaume, entourée d'un grand jardin avec un potager, une petitemarre et un vieux bâtiment où résidaient un cheval, quelquespoules, deux cochon et une vaches. Une vieille balançoire trônaitau centre du jardin. Dessus, une jeune fille se balançait. Elleavait le regard dans le vague et ses cheveux lisses noirs volaientderrière elle, révélant son visage jeune et délicat. Quand elleaperçut Sœur Berthe elle arrêta sa balançoire, se leva, mais nebougea pas.
Laporte de la maison s'ouvrit, et un homme grand accompagné d'unefemme fine et pâle apparut. Immédiatement, ils vinrent à larencontre de la Sœur et l'invitèrent à entrer. La femme ordonnaà l'enfant de les rejoindre.
-Je suis Ernesto, se présenta l'homme. Et voici ma femme, Coranne.
-Sœur Berthe, répondit la Sœur.
-Et voici Arwen, déclara Ernesto en montrant l'enfant.
-Bonjour, salua l'enfant d'une voie douce mais confiante, je suisArwen.
L'enfantmarchait d'un pas gracieux, presque dansant. Arwen était trèsbelle. Elle avait une peau claire sans aucun défauts, un corpsélancé et mince. Elle avait les traits fins, une boucheparfaitement dessinée et un nez de la taille idéal. Les seuleschoses qui la différenciaient des autres, c'était ses cheveux quiétaient long, épais, noirs, et brillant. Ils étaient d'un noirplus foncé que l'ébène, et très soyeux. Ce qui ladifférenciait, c'était aussi ses yeux. Ils étaient en amande etd'un bleu turquoise si profonds et si beaux.... Arwen avait l'airsure d'elle et déterminée. Elle était gracieuse et délicate.C'était une merveilleuse enfant. Sœur Berthe s'arracha à sonadmiration devant la jeune fille, et lui répondit :
-Bonjour, je suis Sœur Berthe. Ravie de te connaître. Dis-moi, tu asquel âge ?
-J'ai 11 ans, ma Sœur. Et mon frère là-bas, il a 11 ans aussi.dit-elle en montrant de ses doigts fins un petit assis dans un coin.Le garçon était blond, avec un corps plutôt musclé. A la gauchede son coup, on remarquait une tache de naissance en formeapproximative de lune.
Corannepoussa doucement Arwen vers la porte.
-Vas jouer dehors, les adultes doivent discuter.
-D'accord, Coranne.
Berthefut surprise que l'enfant appelle sa mère par son prénom, maiselle ne dit rien. Dans la lettre qu'ils leurs avait envoyé, ilssemblaient étrange.
*
Arwensortit sans protester de la maison. De toute façon, la Bonne Sœurne lui plaisait pas. Elle semblait ailleurs, comme si le monde autourd'elle n'existait pas. Arwen se demandait pourquoi elle étaitvenue. Ces temps-ci, Coranne et Ernesto parlaient souvent encachette. Elle les espionnait, à une distance respectueuse pour nepas se faire prendre. Elle avait entendu des brides de phrases :
-...il le faut...ne pouvons pas...trop dur...y peut rien..., avait ditErnesto.
-...obligés...trop triste...n'aurions pas dut...
-...son bien...nous aussi...il y a longtemps que...maintenant...seraparfaite pour...
Ellene comprenait pas de quoi ils parlaient. C'était peut-être enrapport avec la Sœur. Curieuse de savoir ce que les adultesdisaient, Arwen alla chercher une cachette pour les espionner. Ilsn'étaient plus dans le salon mais dans la cuisine. Elle se dirigeadans la grange en bois, qui se trouvait sur une colline, et dont labase était collée au plafond de la cuisine. A son arrivée, aucundes animaux ne fit de bruits. Ils la connaissaient bien, car c'étaitelle qui s'occupait de les nourrir, de les laver et de les sortir.Arwen aimait par-dessus tous Emeraude, la jument. Elle aimait lamonter, la caresser, passer du bon temps avec elle. Emeraude étaitblanche tachetée de gris.
