BONUS 6
« Beg — Jack's »***
WAZZYTrois mois avant « Heaven »...
— Enculé de tes morts ! j'hurle tandis qu'un agent me tient par les épaules pour me faire reculer.
Le gros salaud qui m'a poussé dans la cours me fait des doigts d'honneur en ricanant. J'ai envie de lui péter la gueule, à cette petite merde.
J'étais tranquille avec Kevin, mon coloc de cellule, quand ce petit con m'a poussé en disant, je cite : « Wazter, quel prénom de pédé ».
Je lui ai attrapé le t-shirt pour lui en foutre une quand tout ses potes se sont ramenés. Ça a tourné en bagarre collective avant que je puisse dire un mot.
Bien sûr, c'est moi qu'on va sanctionner ; parce que je suis le petit nouveau et que je me suis déjà battu y'a... deux heures.
— Bordel, Kal, tu vas arrêter avec tes poings ? râle l'agent Fields en me poussant dans les couloirs pourris de la prison. C'est la deuxième fois de la journée, gamin, et t'es arrivé y'a une semaine à peine. Va falloir te calmer.
Je grogne. Salopard de Nilz, s'il m'avait pas envoyé à ce putain d'échange, je moisirais pas ici.
— Y'a la psy qui veut te voir, il déclare. Je te souhaite bon courage, hein.
Avant que je ne puisse comprendre le sens de sa phrase, une porte s'ouvre sur une petite vieille, la cinquantaine passée, foulard rose poudrée au cou. Putain, qu'est-ce que je fous ici.
L'agent Fields me pousse dans le bureau et referme la porte derrière moi. Je crois l'entendre ricaner, le connard.
— Walter Kal, c'est ça ?
Je tourne la tête vers la psy. Elle me regarde avec de gros yeux interrogatifs, un sourire ignoble sur les lèvres.
— Wazter, je rectifie. Avec un z.
Elle hausse les sourcils et contourne son petit bureau pour s'assoir dans sa chaise.
Je scrute l'endroit pendant quelques secondes.
Il y a des cadres partout, des photos toutes plus ridicules les unes que les autres, une vitrine abrite une collection de poupées russes, et les magazines sur la petite table devant son bureau parlent tous de la ménopause et des recettes miracles pour éviter les duvets. J'ai envie de crever, là maintenant. Sauvez-moi.
— Assieds-toi, Walter, elle dit en souriant toujours autant.
— C'est Wazter, j'insiste, agacé. Avec un putain de z.
Elle ne dit rien et me montre une nouvelle fois le divan rose juste à côté de moi.
Je m'installe dedans en me questionnant sur l'Humanité. Peut-être que si j'avais pas casser la vitre de monsieur Trenton quand j'avais cinq ans, mes parents m'auraient gardé avec eux... Bon, j'ai pas que casser des vitres quand j'étais gamin, mais...
— Quelle est ta couleur préférée, mon garçon ?
Je fronce les sourcils. Quel est le rapport, bordel ?
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Paradise [bonus]
Teen Fiction«Parce que les bonnes choses n'ont jamais de fins...» Livre de bonus sur l'histoire «Heaven»