1932, Paris.
Dans une atmosphère d'euphorie, de plaisirs et d'inégalités sociales, les rues de Paris sont marquées par une aspiration nouvelle à la liberté et une crise économique qui entraîne la France dans l'instabilité. C'est à cette époque que...
- Oui ! Pour combattre les méchants ! affirma-t-elle en prenant la pose d'un superhéros.
- C'est à peu près ça.Ricana son paternel, il poursuit en reprenant un air joueur. Et j'ai quelque chose pour ma grande fille !!
- Ah oui ? C'est quoi ? C'est quoi ?
La fillette ne cessa de répéter ces mots alors que Jakob sortit un baquet de sous le sofa. Éliane avait le regard illuminé. Impatiente, elle déchira le papier qui emballer la boite. Ses petits doigts s'activèrent afin d'ouvrir la boite en bois. L'intérieur était agrémenté de tissu pour protéger l'objet des convoitises de toutes les petites filles. Une poupée reposait au centre. Elle avait une longue chevelure blonde et ondulée. Une robe d'été à carreaux l'habillait joliment. Éliane eut le regard encore plus émerveillé en la prenant en main.
- Oh merci beaucoup papa !
- Elle veillera sur toi en mon absence. Comme ça, une part de moi sera toujours avec toi.
- Mais tu reviendras dit ?questionna-t-elle sans comprendre.
- Bien entendu.Répondit-il en un sourire timide mal camoufler, il poursuit en prenant un air sérieux.Tu veilleras sur maman et Daniel pour moi ?
- Oui.
- Ça, c'est ma grande fille !sourit-il franchement en lui caressant les cheveux, il poursuit d'un ton joueur. Allez va te coucher, crapule.
Éliane déposa un baiser sur la joue de son géniteur avant de rejoindre sa mère.
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C'était le dernier souvenir qu'Éliane gardait de son père. La fillette fronçait de plus en plus les sourcils en se le remémorant. Le visage de son père était de plus en plus flou dans son esprit et cela l'inquiétait. Elle avait une peur incontrôlable qui la ronge peu à peu. Allait-elle l'oublier ? Non, il ne le fallait pas. Sa mère ne cessait de lui dire qu'il était quelqu'un de bien, qu'il reviendra.
Pourtant, elle avait remarqué le voile de tristesse qui pare les prunelles de sa génitrice. Éliane s'éveilla de ses réflexions en sentant quelqu'un tirer le bras de sa précieuse poupée. Elle fronça les sourcils en se tournant vers le coupable. Irritée par la situation, elle se mit à crier.
- MAMAN ! Dani veut me prendre ma poupée.
- Tu n'as qu'à l'éloigner de son parc de jeu et il ne t'embêtera pas.Conseilla-t-elle en criant depuis la cuisine.
Éliane gonfla ses joues en se levant du tapis du salon. Elle contourna le sofa et la table afin de rejoindre sa mère. Cette dernière s'affairait aux fourneaux. Sa sœur allait revenir quelques jours à la maison. De plus que dans sa dernière lettre, Anne a insinué qu'elle viendrait accompagner.
