— Accroche-toi, je lui intime.

Une fois le code tapé, je le prends dans mes bras pour monter les escaliers et le repose pour pouvoir ouvrir mon appartement. A l'intérieur, je le pose sur le canapé. Paul grimace sous l'impact, mais il ne me fait rien savoir.

— Je reviens Paul. Je vais chercher beaucoup d'alcool, des cotons et des serviettes. Hum, arme blanche ? je le questionne.

Il hoche vigoureusement la tête pendant que je jure dans ma barbe. A coup sûr, il va falloir recoudre la plaie, et je n'ai aucune idée de ce qu'il faut faire. Je me retrouve comme un con, au milieu d'un merdier pas possible. Pourquoi diable Paul s'est-il fait agressé ? Peut-être qu'il a encore fouiné mais que cette fois, il s'est fait chopé et bien amoché. Bordel !

Je me précipite vers ma salle de bain pour prendre ma trousse de secours, que je pose sur la table basse du salon. Puis, je repars pour trouver une bouteille d'alcool. Je respire un bon coup, et j'aide Paul à enlever son manteau et son haut. La plaie n'est pas belle à voir. Le sang coule à flot et j'avoue que ça me dérange un peu.

Je réprime un haut le coeur, en m'asseyant sur la table basse, tout en tendant une serviette à Paul, pour qu'il l'appuie sur sa plaie, le temps que je puisse faire le tour dans ma tête.

— Putain, pourquoi tu t'es fait agressé ?

Paul soupire tout en tenant bien sa serviette. Je vois à quel point la douleur se peint sur son visage, presque livide.

— J'ai appris qui était le mec qui poursuivait Lucie, la dernière fois. Il s'appelle Victor et il a deux acolytes qui lui obéissent au doigt et à l'oeil. C'est un vrai malade, et il est franchement très intéressé par Lucie. Il a dit qu'il devait régler quelque chose avec elle, et qu'elle méritait bien de mourir. En plus, il a rétorqué vouloir lui faire peur en premier lieu pour minimiser les actes. Ils savent que tu existes Smith, et Victor préfère être silencieux et prudent. Il préfère ne pas passer à l'action tout de suite.

Je serre les dents. Il faut vraiment que j'ai une discussion avec Lucie, à propos de ce qui s'est passé avant que je vienne la reprendre. Elle a forcément rencontré ce Victor, et j'aimerai bien savoir qui il est et à quoi il correspond dans ce schéma.

— Très bien. Bouge pas, je vais trouver une solution. Je suppose qu'ils t'ont pris la main dans le sac, et que maintenant, tu es viré ?

Paul opine, en gémissant.

— Ce fumier de Carter m'a rayé de la carte, les informations risquent d'être à sec pendant un petit moment. Il faut au moins que tu me donnes quelque temps et le tour est joué. J'y arriverai Smith. On arrivera à la sauver, déclare t-il, en se relevant brusquement.

Je pose une de mes mains sur son torse, tout en le repoussant à se coucher, tranquillement.

— Calme-toi, on doit d'abord te soigner. Bon, je vais commencer par nettoyer la plaie avec de l'alcool, je lui explique. Tu veux quelque chose à coincer entre tes dents pour calmer la douleur ?

— Je vais prendre une autre serviette, s'il te plaît.

Je lui passe une autre de mes serviettes, qu'il glisse entre ses dents et serre activement. Pendant ce temps là, je ne traine pas, je verse un peu d'alcool sur la plaie et sur un coton, que je passe sur chaque extrémités. J'entends Paul étouffer des jurons et des grognements de douleur. Je compatis en lui souriant faiblement.

Quand vient le tour de la ficelle et de l'aiguille, je panique. Ma mère le faisait parfois, mais je n'ai pas la moindre idée du commencement. Je n'ai jamais été habile de mes mains pour ce genre de chose. Par chance, ou par malheur, j'entends qu'on sonne à la porte. Méfiant, j'accroche le cran de sécurité et ouvre un peu la porte. Lorsque je reconnais les cheveux blonds de Lucie, je soupire de soulagement. Mais pas pour très longtemps. S'il elle voit Paul dans ce piteux état, elle va se poser des tonnes de questions. Je suis encore plus dans la mouise.

FIGHT FOR US 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant