Chapitre 37 : Ashley

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Samedi était arrivé bien trop rapidement et l'angoisse était toujours présente. Je n'aurais peut-être pas dû proposer mon lieu de travail pour nous produire, mais lorsque Maria avait appris que j'étais dans un groupe, je n'avais pas pu refuser sa proposition. Elle avait hâte de m'entendre ainsi que les autres membres du groupe. Je l'étais tout autant, sauf que mon instinct ne m'assurait aucune tranquillité...

Rapidement, Chris et Andy arrivèrent et les voir me soulagea quelque peu.

— Alors prête ? s'enquit Chris.

— Surtout stressée... En plus, il y a plein de gens...

— Ça va être bien plus amusant, lança Andy d'un air amusé.

Aussitôt, Andy s'éloigna de nous pour commander une bière au bar, échangeant quelques mots avec Maria. Le contact semblait bien passer entre eux. Puis en me tournant de nouveau vers Chris, je constatai que son regard s'était perdu dans la foule. Je compris rapidement qu'il fixait Mizuho.

— Ça va ? demandai-je.

— Oui... Très bien, prétendit-il.

J'avais beau savoir pour sa relation avec Mizuho, je voyais bien qu'il ne souhaitait pas en parler et je fis comme si de rien n'était.

Dans les minutes qui suivirent, Marilyn et Jeordie arrivèrent, pile au bon moment pour monter sur scène. Chacun savait ce qu'il avait à faire et rapidement, nous enchaînâmes sur notre première musique, celle que Marilyn et moi avions composée. Encore une fois, cette musique nous produisait le même effet qu'à chacune de nos répétitions et toute la foule appréciait tout autant que nous. Alors nos émotions s'amplifièrent, comme si les spectateurs nous guidaient. Et nous enchaînâmes les musiques les unes après les autres avec toujours de plus en plus de facilité... Et la soirée passait de plus en plus vite que lorsqu'on atteignit notre dernière musique, je fus assez déçue de devoir descendre de la scène malgré tous les applaudissements.

Maria m'intercepta immédiatement à la fin du concert.

— Les gens en redemandent on dirait bien, lâcha-t-elle, voulant sûrement que nous revenions pour une dernière musique.

— Mais on n'a rien prévu d'autre...

— On peut leur proposer un duo, lâcha-t-elle simplement.

— Oh... Mais je ne savais pas que–

— Chanter et un peu la guitare. Ça te dit de chanter un classique ?

— Et comment ! Mais lequel ?

— Que penses-tu de Nothing Else Matters ? me proposa-t-elle toujours avec le même enthousiaste.

Immédiatement, elle s'était emparée d'une guitare et nous étions montées sur scène. Les applaudissements ne s'étaient pas arrêtés, au contraire, ils avaient repris de plus belle. Et je ne pouvais m'empêcher de sourire, n'arrivant pas à croire que cette situation était bel et bien vraie. Il y avait comme une ambiance bien plus puissante que toutes les autres fois...

Maria joua les premiers accords et la foule, qui reconnut aussitôt la musique, s'écria d'enthousiasme. Puis à tour de rôle, nous avions alterné les couplets, chantant parfois en même temps que l'autre. Et je pus découvrir la voix rauque de Maria et ses impressionnants cris qu'elle osait de temps à autre. Puis vers la fin, les spectateurs s'étaient même mis à chanter en chœur avec nous.

Comme toujours, ça s'était passé bien trop vite et un brin de mélancolie me prit quand je quittai la scène. Je savais que je revivrais ce genre de moments des tas de fois, mais c'était toujours aussi déchirant, peu importe que le public ait apprécié ou pas.

Maria me conduisit jusqu'au bar et me proposa une bière. Quand je tentai de refuser, elle m'informa que c'était offert par la maison.

— Tu as été exceptionnelle ! m'exclamai-je en trinquant avec elle.

— Tout comme toi. J'ai déjà chanté plusieurs fois, mais c'est toujours mieux à plusieurs...

— Évidemment.

Nous bûmes une gorgée jusqu'à ce qu'un homme s'approche de nous deux.

— Bonsoir. Vous avez toutes les deux été très impressionnantes ce soir, lança-t-il naturellement.

Chacune d'entre nous le remercia, même si nous espérions qu'il ne vienne pas dans l'unique but de nous draguer.

— En fait, je me présente, ajouta-t-il. Je suis Fred Gomes et je suis producteur. Votre performance m'a vraiment interpellé.

Il nous tendit une carte avec tous les renseignements pour le contacter. Allait-il vraiment nous proposer un contrat ? Et voilà que les choses devenaient de plus en plus excitantes, tout comme très angoissantes...

— J'aimerais beaucoup pouvoir rediscuter avec vous si vous êtes intéressées à travailler dans l'industrie musicale.

Même si j'avais envie de lui hurler un énorme "oui", je me retins et lui répondis que nous allions y réfléchir. Après tout, je devais m'assurer que cette offre relevait du sérieux et ce n'était pas maintenant que ça allait se faire...


[NDA : Plus qu'un chapitre :p]

Villains With The Scabbed WingsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant