La Pluie

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Quelques gouttes d'eau apportées par la brise

Réveillent sur ma peau une soif ignorée

Qu'elle s'empresse d'étancher, ravie de la surprise,

À la bruine légère et son humidité.


Comme des aiguilles de verre les points d'eau me picotent

Transperçant le tissu de l'air que je revêts,

Collé contre mon corps telle une redingote

Un habit invisible, nécessaire, oublié.


Mais lorsque le crachin se transforme en averse,

Le derme désaltéré par la brume proteste

Car cette bouche immense qui boit l'air qui nous berce

Se noie dans le déluge étouffant de caresses.


La rincée torrentielle m'écrase de son poids ;

Je cours dans les rafales hilares du vent sauvage,

Sous les trombes aqueuses qu'éclaboussent mes pas,

Dans le bonheur venteux du ciel gonflé d'orage.


J'ai beau sentir sourdre la joie de la terre

Je suis durant ma course comme un poisson dans l'air

Et entre deux bourrasques je m'abrite, trempée,

Heureuse d'être au sec dans le cri du tonnerre.

Parfois, l'Esprit...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant