8: Are you crazy ? Yes, of course

2.6K 169 16
                                    

- T'es sûre de ce que t'as vu ? Me demande pour la cinquième fois Azazel.

- Mais oui ! M'exclamé-je en me tirant les cheveux. C'était une copie presque parfaite d'une de mes lames !

- Fais chier ! Hurle Azazel en lançant sa bouteille vide.

Elle s'écrase en milliers d'éclats contre son mur et j'ai l'impression que le bouteille représente la petite vie que j'ai réussi à me construire ici.

- Tout ça c'est depuis que Raphaël a débarqué ! Je suis sûr qu'il est derrière ça !

- Je le connais, il est pas capable de faire une chose pareil. Ça déplairait fortement au paternel.

- Tu le connaissait. Me rectifie-t-il en pointant un doigt dans ma direction.

- Là n'est pas le problème Azazel ! Quelqu'un veut me faire passer un message. Merde c'était écrit Filis Hircus!

Je continue de faire les cents pas devant Azazel qui reste stoïque. Il est en train d'assister à une des rares fois où mes nerfs me lâchent, même si je déteste ça, je préfère que ce soit lui qui me voit dans cet état que quelqu'un d'autre.

- Qui pourrait bien faire ça... Réfléchit-il.

- Si je le savais ! Crié-je en levant les bras.

- Tu crois que ça pourrait être une âme qui s'est échappée et à qui t'aurait fait ça ?

- Pour une vengeance ? Impossible. Personne ne peut s'échapper des Enfers. À part moi. Et mon frère. Rajouté-je.

- Tu oublies que moi aussi je me suis échappé.

- Avec mon aide ! Et puis, personne n'est assez courageux, ou alors complètement stupide pour me défier de la sorte ! Ou pour me défier tout court !

- Mais les temps ont changés Lucifer. Tu n'est plus aux Enfers, tu ne peux pas savoir ce qu'il s'y passe.

- Si justement ! Malech me donne des nouvelles toutes les semaines. Il me semblait te l'avoir dit.

Un silence apparaît mais Azazel décide de le briser.

- Tu vas travailler avec le lieutenant ? Me demande-t-il.

Je décèle une légère pointe de jalousie dans sa voix. C'est vrai que quand il y avait des problèmes, c'était lui qui m'assistait.

- Oui, et si cela va au-delà des compétences de la flicaille, tu t'en occuperas avec moi.

Il hoche positivement la tête et me tend une bouteille que j'accepte volontiers.

Le lendemain matin, je suis au labo avec le lieutenant beau gosse. La lame semblait presque identique aux miennes, mais maintenant que je l'ai dans les mains, je vois bien que c'est vraiment mal fait.

- Les inscriptions ont étés très mal moulées. Constaté-je en la retournant sous toutes les coutures.

Je sens le regard du beau gosse sur moi, il inspecte tous mes faits et gestes avec attention et m'écoute sans rien dire.

Je met l'arme à plat dans ma main et la soupèse.

- Elle n'est pas équilibrée, en plus c'est de l'inox. C'est d'une banalité. Dis-je en roulant des yeux.

- À peu près toutes les lames de couteaux sont en inox vous savez. Me dit-il en se rapprochant de moi.

Je continue de retourner la lame. Je la fais tourner entre mes doigts et, sans prévenir le lieutenant, je la lance à travers la pièce, visant une des feuilles accrochée. Elle bifurque sur la droite et tombe dans un bruit métallique.

DéchueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant