Episode 2 Chapitre 17 : Remember

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La pièce dans laquelle ils s'étaient retrouvés prisonniers était extrêmement grande. Le plafond qui se dressait au dessus de leurs têtes culminait à environ vingt mètres de hauteur. Ce dôme aux dimensions gigantesques continuait sur une cinquantaine de mètres de longueur. A vue d'œil, cela ressemblait à un ancien entrepôt où les colons stockaient leurs armes, munitions, véhicules et robots de charges. Un grand nombre de caisses en bois s'entassaient au milieu de la grande salle. Sur leurs côtés, on distinguait un logo, représentant un grand W jaune : celui de la Weyland-Yutani. Taylor ne savait pas exactement sur quoi travaillait la compagnie, ni quels étaient leurs relations avec la colonie. Cependant, il savait qu'elle ne lui inspirait pas confiance. Ses soldats étaient du même avis, tirant la grimace en les regardant. Philip était allongé contre une des caisses, la main sur sa bouche en sang. Il s'était calmé depuis, mais restait potentiellement dangereux. Ses amis, Brandon et Ramirez, le gardaient sous surveillance. Le capitaine s'approcha d'eux, soucieux.

_ Ça va, demanda t-il timidement au noir. Rien de cassé ?

_ Non mon capitaine, lui répondit le marine entre deux murmures.

_ Tu es sûr ?

_ Oui mon capitaine, reprit t-il, dévoilant la partie de sa lèvre arrachée. J'en suis sûr.

Le sang s'était arrêté de couler. Il en voulait toujours à Brandon de lui avoir infliger pareille blessure, mais au point ou il en était, il avait besoin de quelqu'un pour lui remettre les idées en place. Et ce quelqu'un, c'était Brandon. Il comprenait son geste et le respectait.

_ Capitaine ?

Taylor reconnu la voix du tireur d'élite. Il se retourna vers lui pour lui faire face. L'espace d'un instant, il se demanda quels reproches il allait bien pouvoir lui faire cette fois. Pourtant, ce n'est pas de la colère qu'il percevait dans son regard, mais de l'inquiétude. Ses sentiments lui étaient donc pas inconnu ? De quoi avait t-il si peur ?

_ Qu'est-ce qui est arrivé à Rachel, finit par lui demander la montagne de muscles d'une voix faiblarde. Est-ce qu'elle est...

_ J'en sais rien, lui souffla le capitaine, indécis. Elle a fait tout son possible pour qu'on se tire de là avec Russel et puis elle a disparu.

Brandon baissa les yeux, quelque peu accablé par cette nouvelle. Enfin, il commençait à révéler sa véritable nature. Il acquiesça d'un signe de tête, évitant le regard de son supérieur.

_ Blair et Matthews sont avec elle, continua le grand homme sur un ton plus rassurant. Je suis sûr qu'elle va bien.

_ Ouais, ouais, marmonna le tireur d'élite entre ses dents, comme pour se convaincre qu'il avait raison. Sûrement.

_ Hey. On va la retrouver. D'accord ?

Taylor déposa une main contre son épaule dans un signe d'apaisement, ce qui surpris son coéquipier. Le marine au crâne rasé braqua son regard dans celui de son supérieur, puis, baissa les yeux, ravalant un brin de salive. Il mit fin à la discussion, partant se rasseoir aux côtés de ses collègues et amis. Le capitaine continua son chemin, se déplaçant avec nonchalance. Il croisa Zaeed et Connor, veillant avec l'aide de Derek sur Jackson, maintenant revenu à lui. Il gémissait, tentant de se redresser. Le caporal le força à rester assis. Jackson pencha la tête en avant. Une violente migraine le lançait. Malgré cela, il adressa un bref sourire à son supérieur, tentant vainement de le lui cacher. Taylor lui rendit la pareille. Il était heureux de voir qu'il allait bien. Il releva la tête en entendant les cris de douleur de Clarke qui continuait inlassablement de se vider de son sang. Ses forces diminuaient peu à peu. Il ne lui restait plus beaucoup de temps à vivre. Pour le capitaine, perdre à nouveau quelqu'un était impensable. Il ne pouvait plus se le permettre. Son acharnement à vouloir sauver tout le monde pourrait mener tout le monde à leur perte, et il le savait. Mais un marine méritait bien plus que de mourir entre deux caisses de bois. Il s'approcha du blessé. Sanders avait aménagé un espace, dans un coin de la pièce, à l'écart de ses compagnons d'infortunes. Un drap, attachés à deux piles de cartons, cachait l'horreur qui se passait à l'intérieur. Russel était allongé là, sur de vieilles couvertures poussiéreuses, presque à même le sol, baignant dans des litres de liquide rouge. Taylor s'arrêta devant ce sordide spectacle, passant une main sur ses lèvres gercées. Le jeune soldat suffoquait. De sa bouche s'échappait du sang qu'essuyait avec malheur Sanders. Le sergent, en l'absence du médecin, avait lui-même appliqué un bandage sur la blessure du soldat. Mais la plaie, toujours ouverte, ne s'arrêtait de saigner. Une artère avait peu être été touchée. Désemparé, le marine ne savait plus quoi faire.

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