WAZTER
"Chord Overstreet, Hold On"
***
Vous avez déjà ressenti ce truc au fond de vous, ce vide qui vous rend complètement détruit ? Moi, oui. Deux fois. Pour mes parents et Ametyst, et pour mon meilleur ami. Mon meilleur ami. Bordel, je n'arrive même plus à dire son prénom sans fondre en larmes. Cette nuit-là, je suis resté tellement silencieux qu'Heaven et tous les autres m'ont poussé dans le bureau de la psy de l'hôpital.
Elle m'a dit qu'il fallait que je prie. Que je prie pour qu'il sorte du bloc vivant. Alors bordel je l'ai fais, je l'ai fais et du plus profond de mon cœur. J'ai prié pour qu'il puisse avoir une vie plus longue, pour qu'il puisse se trouver une nana et avoir des gosses. J'ai prié pour qu'il continue à faire des blagues merdiques. J'ai prié pour qu'il vive. Tout simplement.
Au moment où je suis sorti du bureau de la psy, plus léger et plus confiant, j'ai entendu les sanglots d'Heaven, j'ai vu le regard désolé de Tyler, et au même moment, Krown, le frère de mon meilleur ami à débouler dans l'hôpital. Il ne comprenait pas la situation ; comment son petit-frère, celui qui ne se mettait jamais dans les embrouilles et qui ne connaissait même pas ses tables de multiplications s'était fait tiré dessus par un psychopathe ?
Quand la nouvelle est tombée, je suis sorti de l'hôpital, sous la pluie battante, et j'ai couru. J'ai couru des heures, les larmes sur les joues et le cœur en miettes. J'ai couru, comme si j'essayais de rattraper un bus. Un bus que j'aurais dû prendre il y a longtemps ; la mort. J'ai couru, couru, comme si au bout d'un moment, Dieu allait avoir pitié de moi, et allait me laisser mourir sous l'orage.
Bordel, j'ai tellement espéré.
Quelques jours plus tard, nous voilà aux funérailles.
Je voulais à la base me bourrer la gueule et ne même pas me pointer. Vraiment. Mais je pouvais pas. Parce qu'il m'en aurait voulu. Après tout, il s'est sacrifié pour moi.
J'aurais dû mourir. J'aurais tellement dû mourir sous la balle de Matt.
Cet enfoiré s'est tiré une balle dans le crâne quelques secondes après avoir tuer mon meilleur ami. J'ai attrapé son corps sans aucun scrupules, et je l'ai balancé en bas de la falaise en le regardant mourir une deuxième fois dans un nuage de poussières et de sang. Et puis j'ai regardé Nilz. Il était planté là, à ne rien faire, les mains dans les poches. Comme si le chaos ne s'était pas abattu sur nos vies. Heaven a témoigné contre lui sans remords, et tous les autres ont suivi. Je n'ai rien dit. Je l'ai juste regarder se faire menotter devant la maison des Drad, deux jours plus tard, en silence.
Après toutes ces années, le monstre de New-York avait été mit derrière les barreaux. La police l'a inculpé pour complicité de meurtre, meurtres à homicide volontaire, vols et escroqueries. Il va y passé sa vie.
— C'est ton tour, murmure la voix d'Heaven à côté de moi.
Je sors de mes pensées et regarde autour de moi. Tous vêtus de noir dans l'église, tous anéantis.
Je serre sa main une dernière fois avant de me lever, tremblant. En traversant l'allée jusqu'au cercueil, je ne regarde qu'une chose : la photo de mon meilleur ami, souriant, encadré juste à côté du parloir.
Il est dedans. Bordel. Il va reposer éternellement dedans.
Je dépose le petit papier sur lequel j'ai griffonné mon discours sur le support en regardant l'assemblée.
Je peux le faire.
— Il était mon meilleur ami, je fini par souffler dans le petit micro, il était... tellement pour moi. Il était toujours là ; pour tout le monde. Quand quelque chose n'allait pas, il sortait toujours une remarque débile pour faire rire tout le monde. Il était toujours souriant, et je lui ai toujours envié son putain de sourire qui illuminait la vie de chacune des personnes qu'il croisait et..., ma gorge se noue et ma vision se brouille.
D'un geste rageur, je déchire le papier en sanglotant. L'écho de mes pleurs me fait revenir à l'instant présent.
— Il était la personne la plus incroyable que je n'avais jamais rencontré. Et à jamais, il restera dans mon cœur. Il était une de mes principales raisons de vivre ; si le matin, je me levais, c'était uniquement pour l'entendre se plaindre sur son prénom pendant des heures. Il m'a donné la force de me battre. Il m'a tout donné. Et il s'appelle Frist. Il s'appelle Frist, et pour toujours, son souvenir vivra en moi. Pour toujours.
Je me retourne en silence vers le cercueil, et pose ma main tremblante sur le bois brillant.
— Merci Pythagore. Pour tout, je chuchote.
Je ferme les yeux quelques secondes, puis fini par poser mon front contre le bois en retenant un sanglot.
— T'es mon frère, je répète comme il l'avait fait au bord de cette route.
En me redressant, je ne vois qu'une seule chose : la sortie.
Et je sors en courant, sans me retourner.
Parce que c'est trop dur de dire adieu, quand on a même pas eu l'occasion de dire au-revoir.
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Sachez que j'ai chialé comme une merde en écrivant ça, genre sérieux.
Vous aviez été nombreuses à vouloir une scène des funérailles, donc la voilà.
Dites moi tout en commentaires !
xoxo, C.
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Paradise [bonus]
Teen Fiction«Parce que les bonnes choses n'ont jamais de fins...» Livre de bonus sur l'histoire «Heaven»