25 : Vide

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Vide.
Aya est vide.

Le vide est le coeur même de l'écrivain, et du monde aussi. Page blanche, page pleine de possibilités, interprétations différentes, avenir, émotion.

Mais le vide, pour Aya, c'est la fin, l'ultime défense. C'est l'échec et la mort de son âme, c'est la perte de son unique soutien. C'est l'épreuve, aussi, c'est Laszlo qui l'humilie et la blesse, la viole devant un oiseau belliqueux qu'elle hait plus que de raison. Le vide, c'est une grande colère, mais une colère assourdie car elle n'a plus de raison d'être, car l'ire ne peut rien contre la force. C'est une tristesse, infinie, qui coule dans ses membres lasses de s'échiner à griffer, repousser, qui se diffuse dans ses cordes vocales qui ne peuvent plus crier.

Le vide est Aya.

Aya.

Deux syllabes vides de sens mais qui la forment pourtant tout entière.

Aya.

Le vide est-il si vide ?

Non.

Non, le vide n'est pas vide, car lui aussi existe, car le vide est formé de ce qui n'est pas vide et le devient.

Aya ouvre les yeux.

Merci.

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