Prologue.

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Salut !
Oui, je vais recommencer à publier A.D.N !
J'espère que ça vous fait plaisir autant qu'à moi 😍
PS: cover magnifique de desangetdecendres

<♡>

- Refusée.

La voix de Dianne résonne dans le tribunal. Froide et dépourvue d'émotions, son écho semble se répercuter contre les parois de mon crâne. Dans un même temps, le bruit sec du marteau qu'elle fait frapper contre son bureau se cogne contre les murs blancs.

- Mais je... balbutié-je.

- Annulez la !

Elle ne me regarde déjà plus, occupée à aboyer son ordre funeste à son congénaire inexpressif.

Non. Non ce n'est pas possible ! Ma respiration inutile s'accélère et mon coeur muet vient frapper à toute vitesse contre ma cage thoracique inconsistante. Jamais je ne respirerais pour vivre. Jamais un vrai coeur en chair ne pomperait du sang dans mon corps vivant. Jamais ma forme ne sera matérielle. Je n'aurai jamais été rien de plus qu'une image produite par mon esprit dans l'avant-vie. Une Éphémère.

Charles s'avance vers la console de Passage, et saisit le nom qui m'était destiné sans me laisser le lire. Puis il compose une série de codes dont j'ignore tout, et la panique me gagne rapidement.

- Non, s'il vous plaît ! Il y a sûrement une solution !  Peut-être que l'algorithme se trompe !

Il ne me regarde même pas. Il faut dire que Dianne et lui ne sont pas vivants. Plusieurs théories courent sur ce qu'ils sont exactement, mais la plupart d'entre nous pense que ce sont tout simplement des machines. Quoi de plus logique après tout, que d'assigner cette tâche à des êtres qui ne se laisseront pas embarasser de sentiments humains ?

- Je veux vivre..., je tente, à nouveau, en vain.

Lorsque ses mains cessent de courir sur le clavier digital de la console de Passage, je reste coite quelques instants. M'accorde-t-il la vie ? Puis je le sens. Mon esprit qui s'éteint.

Je le vois dans les contours de mon environnement qui s'assombrissent, pour ne plus me laisser apercevoir que des silhouettes noires, puis plus rien.

Je le sens dans l'odeur des chaises en bois verni qui s'atténue jusqu'à n'être plus qu'un lointain souvenir.

Je l'entends dans le silence, qui grignote peu à peu les sons, mange les bruits de pas, avale le sifflement de ma respiration, engouffre mes protestations paniquées, et engloutit le second coup de marteau de Dianne.

- Suivante !

C'est le dernier mot que le néant, affamé, dévore.

.•*•.


A.D.N Où les histoires vivent. Découvrez maintenant