Week-end (TERMINEE)

Chapitre 10: Mr. Pigeon

Marinette avait décidé de se laisser aller à l'étreinte d'Adrien. Elle pouvait sentir tout le stress quitter son corps alors qu'elle réalisait toutes les angoisses qu'elle pouvait désormais mettre de côté. Maintenant qu'elle y repensait, dévoiler son identité avait évidemment ses côtés terrifiants mais elle gagnait beaucoup plus qu'elle ne perdait: plus de stress concernant les retards en classe, plus de mensonges envers ses amis, plus besoin de séparer son cœur entre son partenaire et son compagnon de classe, plus de secret envers ses sentiments pour le jeune homme.

Bien sûr qu'il restait la peur de voir ceux qu'elle aime souffrir, bien sûr qu'elle voulait éviter de les mettre en danger, bien sûr qu'elle redoutait que leur ennemi découvre la nature de sa relation avec son partenaire et s'en serve contre eux. Mais ils n'étaient plus seuls. Il y aurait désormais des oreilles pour les écouter, des amis sur qui compter, des personnes pour les conseiller. Oui elle était merveilleusement bien dans l'étreinte de son chaton.

Combien de temps était-elle restée ainsi, les yeux fermés à peser le pour et le contre de sa nouvelle réalité? Elle n'en avait aucune idée. Adrien lui caressait maintenant les cheveux, elle voulait rester comme cela pour toujours, ne plus bouger et s'endormir blottie dans le confort sécurisant et chaleureux des bras du jeune homme. Un clic la sortie de sa rêverie.

Elle ouvrit les yeux pour découvrir sa meilleure amie, téléphone à la main avec un sourire satisfait sur les lèvres. "Vous êtes tellement mignons" Marinette lui tira la langue et se blottit encore plus profondément contre le torse d'Adrien. Elle n'avait pas envie de traiter avec Alya. Là maintenant, elle voulait profiter du moment de grâce qui s'offrait à elle. Elle dut cependant y renoncer lorsqu'elle entendit non loin d'eux un soupir de mécontentement. Chloé!

Marinette jeta un regard à Adrien, il semblait demander qu'on lui donne la patience de composer encore une fois avec son amie d'enfance. Mais Chloé passa simplement devant eux, une expression de dégoût mêlé à de la tristesse se lisait sur son visage. Elle sentit le jeune homme se décontracter contre elle, mais il poussa néanmoins un léger soupir.

"Chaton?"

"Hum?"

"Ça va?"

"Oui, princesse. C'est juste que je déteste faire souffrir une amie."

"Chloé? Je ne comprends pas comment tu fais..."

"Mari, elle a beau être détestable et avoir tout l'argent du monde, mais elle n'a jamais connu l'affection d'une mère."

Marinette sentit son cœur fondre à cette réalisation. Adrien continua. "Elle a été élevé par un père qui lui a donné tout ce que l'argent pouvait acheter pour combler le vide. Elle ne connait rien d'autre."

Marinette se sentit soudain un peu mal à l'aise. Elle avait été élevée dans l'amour de deux parents, toujours présents, qui la supportaient quoi qu'il arrive, qui lui donnaient un exemple de ce que devait être une belle vie de famille. Chloé comme Adrien devait composer avec des pères un peu maladroits qui n'avaient que l'argent pour les supporter dans l'aventure qu'était d'éduquer un enfant. Le maire avait toujours beaucoup témoigné d'affection envers sa fille qui était orpheline de mère depuis la tendre enfance. Mais son désir de combler l'irremplaçable l'avait amené à gâter sa fille. De son côté, Adrien n'avait jamais développé de liens très significatifs avec son père et maintenant que sa mère s'était envolée, la lacune de cette relation était encore plus douloureuse. Elle sentait, maintenant plus que jamais, que la façade du parfait mannequin d'Adrien cachait un cœur fragile. Elle n'était peut-être pas si malchanceuse que cela finalement.