15 - ce que je croyais mort

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-Je suis crevé Eden, tu m'as fait courir dans toute la ville depuis ce matin.

-Allez, juste un tour ! Je t'avais prévenu, je te laisserai pas partir sans qu'on aie fait tous les trucs les plus clichés.

Elle éclate de rire devant mon absence d'enthousiasme puis du bout de sa minuscule main, entrelace ses doigts aux miens en m'entraînant d'un pas rapide vers le carrousel. D'un œil moqueur, je regarde les dorures et les lampions qui clignotent au dessus de nos têtes, la ronde de chevaux ridicules et leurs fausses crinières. Eden lâche ma main pour rapidement monter sur l'un d'entre eux et je la suis, prenant place dans le cuir inconfortable de la montgolfière derrière elle. Alors que le manège commence à tourner et que la musique se mêle aux rires des enfants qui nous entourent, je ne peux pas m'empêcher de la fixer. Je la vois elle, son sourire qui ne tremble plus mais qui éveille ce que je croyais mort chez moi.
Hier soir, alors qu'on rentrait du théâtre, elle m'a remercié d'avoir été là pour elle ces derniers mois, d'avoir été là pour lui faire remonter la pente à ma façon. Et j'aurais voulu lui dire qu'avant tout, c'est elle qui m'a réparé, qui a recollé tout les morceaux et qui m'a refait fonctionner comme avant. Avant Elena.

"reste pas comme ça, va lui dire qu'elle te fait ressentir des trucs sur lesquels t'arrives même pas à poser des mots"

Ses commissures s'étirent à nouveau lorsqu'elle me voit la fixer, un rire m'échappe devant son air concentré lorsqu'elle prend les rennes en mains et fait mine de s'élancer au galop.

Lorsque le tour se finit et que nous retrouvons le sol du Trocadéro, Eden me regarde fièrement, ses mains sur ses hanches.

-Alors, tu vas me dire que t'as pas aimé ce petit retour en enfance ?

-Bof, j'ai vécu mieux, je réponds d'un ton faussement las, un rictus qui prend place sur mes lèvres.

Sa main vient s'abattre contre mon épaule alors qu'elle retrousse le nez et plisse légèrement ses yeux.

-C'est pas ce que disait le sourire de gosse que t'avais sur le visage.

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rien de palpitant mais les choses sérieuses arrivent par la suite les enfants
💛

l'amour sort le soirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant