Maëlys ou la femme parfaite

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— Comment ça tu as rencontré quelqu'un ? le coupé-je.

— Ouais, elle s'appelle Mia et elle...

— Comment peux-tu me faire ça ? Tu sors toujours avec moi les vendredis soir ! 

— Ouais je sais mais...

— OK c'est bon, j'ai compris. Tu sais quoi Nicolas ? Va te faire foutre toi et ta gonzesse. Je n'ai pas besoin de toi de toute façon.

J'entends ce dernier répliquer mais n'écoute pas ses arguments et raccroche. Après l'avoir insulté une bonne dizaine de fois, je retourne dans ma chambre.

Bien, Nicolas ne sera pas de la partie. Ce n'est pas grave, comme je lui ai dit, je n'ai pas besoin de lui.

Quand j'arrive en discothèque, je ne peux m'empêcher de regarder les environs, à la recherche de cet abruti de Nicolas. Qui sait s'il ne va pas venir s'afficher avec sa nana rien que pour me faire chier ? Il est plutôt du genre rancunier...

Malgré ma ronde, je n'aperçois pas le blond. Je croise quelques personnes que je connais de vue. Salutations, sourires, compliments, rires et embrassades...c'est toujours la même histoire, l'hypocrisie règne.

On ne se fait pas énormément d'amis quand on est comme moi. On suscite trop de jalousie. Les femmes me détestent d'être mieux qu'elles et les hommes se battent entre eux pour m'avoir. Je suis source de conflits inter-individuels. Vous ne pouvez pas savoir à quel point c'est agréable.

La soirée ne débute que, aussi je décide de prendre place sur un tabouret au bar et d'attendre que mon futur coup d'un soir se présente sur la piste de danse. J'ai des yeux d'aigle, je repère la bonne bouffe à des kilomètres et pour le moment, il n'y a que du premier prix.

— Tiens salut Maëlys.

Ludovic, le commis du bar me lance un sourire. Il en pince pour moi depuis qu'il travaille ici. Pas très gâté physiquement, il me file parfois quelques verres gratuitement, quand son boss ne le voit pas. Il est sympa Ludovic. Ouais, il est gentil, parfois un peu simplet, mais ça a ses avantages.

— Salut Ludo, alors comment vas-tu ?

Un petit demi-tour vers le comptoir, je me penche en avant, le brun louche sur mes seins, je lui offre un sourire charmeur et il ne sait déjà plus ce que je lui ai demandé. Les hommes ne réfléchissent définitivement pas avec leur cerveau. Malgré le fait que ma sœur Anaïs me récite son baratin de psychologue sur le cerveau humain, je maintiens ce que je dis.

— Comme d'habitude ? fait-il en soufflant pour se reprendre.

— T'es un amour Ludo.

Le brun bombe le torse et part me préparer mon cocktail. J'en profite pour me retourner vers la piste de danse. Deux femmes se déhanchent à s'en décrocher le bassin. Elles se croient probablement attirantes à danser de la sorte mais le résultat est loin de leur croyance.

Tout en secouant la tête, je regarde le mec qui vient de les rejoindre. Je vois d'ici « obsédé sexuel » écrit en gros sur son front. J'ai beau être banquière de métier, je crois qu'Anaïs et ses fichus cours de psychologie déteignent sur moi. Beurk, je n'ai pas envie de finir comme elle dans un studio de merde, à bosser comme caissière pour payer mes études (chose totalement impossible étant donné que moi, j'ai fini mes études).

J'aime Anaïs, je l'aime vraiment. C'est ma petite sœur et malgré ses nombreux défauts, je dois reconnaître que c'est une bonne personne. Mais je n'adhère pas trop avec ses goûts. Quentin par exemple, ce petit con dont j'ai redécoré la voiture, était tellement moche que j'ai failli vomir en le voyant la première fois. Comment peut-on sortir avec un gars qui a les cheveux jusqu'à la taille ? 

— Bonsoir.

Un coup sur mon épaule me sort de mes pensées.

— Tu seras mignon de me préparer un deuxième verre Ludo d'amour, fais-je en me retournant.

Sauf que ce n'est pas à Ludo d'amour que je fais face. Yeux clairs, barbe de trois jours, cheveux châtains virant à l'auburn, le mec qui se trouve en face de moi est bien plus attirant que simplet.

Monsieur canon me regarde et je répète la même procédure qu'avec le brun. Je me penche en avant, avant de me mordre les lèvres. Sauf que monsieur canon ne jette même pas un seul coup d'œil à mon décolleté et reste de marbre à mes avances.

L'excellente actrice que je suis, parvient à cacher ma surprise derrière un nouveau sourire. Une fois de plus, c'est un visage inexpressif qu'il m'envoie.

Dia, mais c'est quoi son problème à lui ?

Une femme super sexy est assise à son comptoir et lui la regarde comme s'il se trouvait devant...devant la personne la plus banale et barbante de la Terre !

— Et voilà princesse, s'écrie Ludovic en déposant un verre devant moi, bousculant au passage monsieur inexpressif.

— T'es un amour Ludo.

Le brun sourit comme un idiot. Tout en jetant un regard noir au châtain, j'attrape du bout des lèvres la paille et Ludovic, à ses côtés, semble déjà parti loin, très très loin. Alors que je descends du tabouret, une main attrape mon verre. La paille glisse de ce dernier et tombe sur ma belle robe rouge. Je ne me peux retenir mon cri de colère.

— Non mais ça ne va pas ? Est-ce que vous savez combien coûte ce petit bijou ?

Ludovic regarde monsieur inexpressif avec des yeux terrifiés. Ce dernier, mon verre dans la main, m'offre un haussement d'épaule avec un sourire hypocrite.

— Je n'en sais rien et je m'en fous complètement. Par contre, lui, fait-il en montrant mon cocktail, lui je ne m'en fous pas. On vous serre, vous payez. Vous ne payez pas, on reprend, c'est aussi simple que ça. Elle comprend la miss là ?

Les mains sur les hanches, je souffle d'indignation et monte les yeux au ciel.

— C'est offert par la maison, je suis une cliente fidèle !

— Par la maison ? C'est nouveau, je n'étais pas au courant, lance-t-il ironiquement. Et moi je suis le barman donc j'exige que nos clients nous paient, même s'ils se prennent pour des VIP, OK ?

Comme si j'étais en train de chourer un verre, n'importe quoi ! Le son de surprise qui m'échappe est tout sauf glamour. Quel con. Tout en tentant de nettoyer ma robe, je quitte le comptoir. Je cogne dans l'épaule d'une blonde et la fusille du regard.

Je prends le chemin des toilettes, grille les deux brunes qui attendent et vais me regarder dans le miroir. Je passe une main dans mes cheveux. Longs, lisses et soyeux, ils sont sublimes. Je vérifie mon maquillage. Il est digne d'une professionnelle et rend mes yeux bleus encore plus renversants qu'ils ne sont déjà. Je remonte mes seins d'un coup de main. Ils ont de quoi faire pâlir toutes les femmes de la Terre. Je soupire et regarde ma robe. La tâche sous mon sein droit, elle par contre, n'est pas « parfaite » du tout.

— Connard !

D'abord Nicolas qui me lâche pour sa nana, puis maintenant ce con qui m'arrose avec mon propre cocktail avant de m'humilier avec son discours à deux balles... Ce n'est pas mon jour.


NDA : Rencontre avec Maëlys (bien que l'on l'ait déjà vue dans le tome 1) l'égocentrique. J'avoue que j'y ai mis la dose, j'avais dit que j'allais m'éclater avec elle !  J'espère que ce premier chapitre vous a plu.

Le syndrome des Dumas 2 - Maëlys et le miroir (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant