16- Pas à pas

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Toc toc toc...

Je frappe à la porte de l'office d'Hadrien. Il a été en réunion ce matin. Il est presque midi et je dois absolument lui parler.

— Hadrien...dis-je en entrebâillant la porte.

— Entre, fait-il. Je n'ai pas beaucoup de temps, j'ai une conférence de presse dans une heure. Qu'il y a-t-il chérie ?

Même après avoir vu la manière dont Julien et moi nous nous sommes étreints, il m'appelle chérie. Je m'assois en face de lui. Pour la première fois, je réalise qu'il est le futur Dirigeant Suprême et suis intimidée. Sa prestance, le timbre de sa voix, ses yeux ourlés de grands cils, me laissent pantoise. Je prends conscience qu'il n'a qu'un mot à dire et c'en est fini de moi. Et pourtant, il y a presque deux mois maintenant, Hadrien aurait pu abuser de moi, il ne l'a pas fait. Il aurait pu me punir ou me tuer pour tous mes agissements impulsifs, mais il n'a pas réagi. Il s'est montré égal à moi. Finalement, je me lance :

— Ce...ce que je t'ai dit l'autre jour est toujours d'actualité. Je suis ton amie.

— C'est réciproque.

— Je...je te remercie de m'avoir avouée la vérité et de ne pas avoir tué Julien.

— C'est normal, dit-il se levant.

Debout devant moi maintenant, il caresse ma joue. J'ai la trouille de lui faire part de ma requête, mais je ne peux en faire autrement, c'est vital !

— Hadrien...tu dois me laisser voir Julien.

— Impossible ! coupe-t-il, me tournant le dos.

Est-ce pour ne pas croiser son regard ? Est-ce pour cacher son trouble qu'il m'évite ainsi ? À mon tour, je me lève. La main posée sur son épaule, je réitère ma demande avec tendresse :

— J'ai besoin de lui parler. De mettre les choses au clair. Même si mon union avec lui est annulée, j'ai encore des sentiments pour lui. Je ne peux nier cela.

— Et qu'en est-il de ce que tu éprouves pour moi ? dit-il arrogant, se tournant vers moi.

Comme un défi ou un jeu, il plonge ses yeux animés d'une tempête, dans les miens.

— Je te l'ai déjà dit Hadrien, tu es mon ami.

— Qu'as-tu pensé de notre baiser ? demande-t-il de façon désinvolte, le regard rivé sur ma bouche.

— Tu ne m'as pas laissée le choix, dis-je pour ma défense.

— Tu ne m'as pas repoussé que je sache. Tu as aimé m'embrasser ! On peut remettre ça, si tu veux ?

Il plaque mon corps contre le sien, m'écrasant sur son torse. Sa bouche parcourt mon cou de baisers chauds et j'essaye de le repousser, en haletant. Il serre davantage son étreinte pour que je sente bien qu'il me désire.

— Je sais que tu as envie de moi, cesse de le nier !

— Non !

Ses lèvres embrassent le lobe de mon oreille.

— Capucine, embrasse-moi ! ordonne-t-il

L'arrogant et manipulateur Hadrien est de retour. Cette fois, il ne m'aura pas !

— Hadrien, cesse de jouer avec le feu !

Je le repousse de toutes mes forces. Il recule un peu, juste assez pour que je lui plante un regard meurtrier dans les yeux. Malgré les papillons dans mon ventre et le feu qu'il a déclenché sur ma peau, je déclare :

LIBRE  #wattys2017. Série Brèches (terminée, en correction)Where stories live. Discover now