ETERNAL SUNSHINE AND WATCHING THE SHORE

Depuis le début
                                    

Je descends alors au rez-de-chaussée. Tout est calme. Je vis seul. J'ai toujours été très seul, mais cela ne me déplait pas tant que ça. Au moins, je suis tranquille. Même si les pièces de ma maison étaient trop grandes pour y abriter une seule personne.

Putain, j'ai entendu un bruit venant de son allée. Le même bruit qu'une voiture fait en démarrant à toute blinde. Je me précipite aussitôt vers la porte d'entrée. Je sors de ma maison pour se rendre dans mon allée. Il y a des traces de dérapages au sol. Qui vont de mon trottoir jusqu'à la route. Ce qui réveilla mon côté curieux. Que se passe-t-il aujourd'hui? J'aimerai bien le savoir. Tout ceci me perturbe. Je décide de m'avancer sur la route pour savoir qui venait de partir de chez moi. Chez moi quoi. Depuis quand les gens se garent devant chez moi ? Il n'y a jamais personne dans cette rue, c'est toujours tranquille, ça n'a aucun sens. Rien, la rue était complètement déserte, pas un seul véhicule à l'horizon. Merde me dis-je. J'ai surement mis trop de temps pour pouvoir apercevoir la bagnole. Je passe encore une fois à autre chose, mais durement, un peu comme tout à l'heure. Cette journée est trop étrange, trop bizarre. J'essaie tant bien que mal de penser à autre chose, mais c'est impossible. La journée commence bien. Je me pose des tonnes de questions. Je crois que mon crâne va exploser sous le poids des milliards de questions qui ne voulaient pas partir.

Je rentre dans ma maison, encore très confus et très fatigué. J'ai l'impression que j'ai couru un marathon toute la nuit. Pourtant, encore aucun moyen de me souvenir de ce que j'ai fait la veille. C'était la première fois que quelque chose comme ça m'arrivait.

Après une longue douche, et après m'être habillé, je me pose un instant dans mon fauteuil, la tête enfouit dans mes paumes, fouillant dans le fin fond de mon crâne ne serait-ce qu'une image de la veille. Mais rien.

Mon téléphone sonne.

Laurène. Ma meilleure amie. Franchement, ça me saoulait un peu de devoir répondre à cet appel, j'ai envie d'être un peu seul aujourd'hui. Je décroche.

- Allô Laurène ?

- Aaron ? Dit-elle. Dans sa voix il y avait une certaine tristesse, comme-si elle avait honte de m'avoir au téléphone. Sympa. Vous savez, ce genre de ton dans lequel on peut y voir de la honte et du dégoût. Ce genre de ton qui vous trahisse.

- Tu es où ? Me demande-t-elle.

Où veux-tu que je sois ?

- Euh...Chez moi, pourquoi ? Je demande.

Elle se met à souffler, c'est désagréable. Dis-le Laurène si je te saoule.

- Ne me dis pas que t'as oublié...On devait se voir au bar à huit-heure, t'as oublié ? Me dit-elle limite en me gueulant dessus.

Bien-sûr que j'ai oublié. Je me souviens même pas avoir planifié un certain rendez-vous avec elle.

- Non, bien-sûr que non, comment pourrais-je oublier ?

Il eut un silence de plomb. C'était gênant.

- Mouais...Dit-elle. Grouille-toi, j'aime pas attendre.

Et elle raccroche. Super l'appel. Comment j'ai pu oublier un truc pareil ? Laurène est ma meilleure amie, on ne se voit pas souvent, une fois par mois je dirais, j'ai pas pu oublier un rendez-vous avec elle c'est pas possible. Mais putain je me souviens même pas qu'on devait se voir aujourd'hui, c'était pas prévu normalement. Mais cela me fait plaisir de voir Laurène, au lycée on traînait toujours ensemble, on en a passé des bons moments, malgré que nos travails nous ont séparés, on s'est un peut perdu de vu. Elle est médecin, elle a hyper bien réussie et moi je tiens une petite boutique de merde qui vend des objets électroniques. C'est triste, mais c'est comme ça, dans la vie tu peux pas garder tout le monde, c'est injuste, mais c'est comme ça, on y peut rien.

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