Une gifle d'eau glaciale réveilla Kathy. Elle chercha à ouvrir la bouche pour prendre une grande inspiration et se rendit compte que ses lèvres étaient couvertes de ruban adhésif. Elle voulut bouger, en vain. Des liens de plastique l'enserraient, liant ses bras aux accoudoirs d'un siège, sa taille au dossier, ses cuisses à l'assise, ses jambes, aux pieds. Seule sa tête était libre de pivoter. L'agression lui revint en mémoire d'un coup. Une boule d'angoisse monta dans sa gorge, menaçant de l'étouffer. Elle battit frénétiquement des paupières pour chasser les dernières perles d'eau et accommoder sa vision.
Elle se trouvait au centre d'un espace bétonné. Des établis, des machines et des meubles métalliques l'entouraient. En face d'elle, un homme taillé comme un culturiste déposait un seau en plastique par terre. Entièrement vêtu de noir, il portait un t-shirt à manches longues et un pantalon cargo enfoncé dans des rangers. Ses muscles jouèrent sous le tissu quand il se redressa. Son visage carré n'exprimait rien. Il ne la regarda même pas alors qu'elle luttait contre ses liens. Elle bascula son poids en arrière sans effet. Le siège devait être vissé au sol. Un mouvement attira son attention. Elle tourna la tête pour voir arriver un second gorille une mallette à la main. Il la déposa sur une table, l'ouvrit. Le premier le rejoignit. Ils échangèrent quelques mots à voix basse, sans lui accorder la moindre attention, et cela intensifia sa peur. Que lui voulaient-ils ?
Elle tenta de crier, faisant passer le son par le nez. Un pauvre gémissement aigu s'éleva, sans causer davantage de réaction. Elle frissonna violemment. L'eau coulait le long de ses joues, dans son cou, entre ses seins en une caresse glaciale.
Le premier homme tira trois seringues de la mallette et les aligna avec soin sur la table. Les aiguilles acérées reflétaient la lumière. Le cœur de Kathy s'emballa. La terreur montait en elle. Leur économie de mouvements, leur précision, leur calme... Ils se comportaient en professionnels, pas comme les tueurs psychopathes des séries américaines. Elle tira encore contre les liens, s'agita en tous sens, avec pour seul résultat de se blesser. Le sang perla à ses poignets sans que le plastique se détende d'un millimètre.
Le second daigna lui accorder une miette d'attention :
— Pas la peine de t'impatienter. Je vais bientôt m'occuper de toi.
Il se saisit de la seringue la plus à gauche, s'approcha d'elle. Son collègue tira un téléphone portable de sa poche, pianota dessus, puis annonça :
— Liaison établie. Tu peux commencer.
— Attention, ça pique un peu, dit l'autre en plantant sans douceur l'aiguille dans le bras de Kathy.
Elle tressaillit. Quand il enfonça le piston, un liquide se répandit dans le muscle. La brûlure lui fit monter les larmes aux yeux. Elle battit des paupières, refusant de les laisser couler devant eux.
L'homme lui tapota la joue.
— C'est bien, économise ton souffle. Tu vas en avoir besoin.
La douleur s'estompa. Les membres de Kathy s'engourdirent légèrement, sa tête devint légère comme un ballon. Une partie d'elle se disait qu'au fond, ce n'était pas si grave d'être attachée ici, que tout irait bien. L'autre s'affolait en réalisant que ses pensées glissaient hors de portée, qu'elle devait lutter contre cette hébétude qui la gagnait. Sa tête bascula vers l'avant, soudain trop lourde.
L'homme lui souleva le menton, claqua des doigts devant ses yeux. Elle tenta de se focaliser sur lui, abandonna. Il la lâcha, prit la deuxième seringue, injecta le produit. Elle ne sentit d'abord rien, puis se rendit compte que son acuité intellectuelle lui revenait. Elle se sentait à nouveau « normale ». À quoi jouaient-ils ? Qu'y avait-il dans ces seringues ?
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Exogènes - Le sang de la lignée
VampireKathy, jeune étudiante en médecine, se fait enlever à la sortie de la piscine. Que lui veulent ses ravisseurs ? Pourquoi gardent-ils le silence ? Pourquoi la font-ils souffrir ? Et s'ils cherchaient à libérer la créature tapie en elle ? (Une aventu...