Un lendemain #2

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Un réveil très doux pour cette matinée ensoleillée, j'ai même quelque peu rêvé de Credence cette nuit. Et je vous le dis, c'était un très beau rêve, puisque dans celui-ci, on faisait plus que s'embrasser...

Je décide de me préparer, pensant toujours à ce garçon brun, pour enfin descendre dans la salle commune. Dans le salon, Caroline est à table et semble m'attendre pour le petit-déjeuner. Credence n'est pas ici, ça me déprime tellement, moi qui voulais le voir.

-Ahh... Sourit Caroline, je vous attendais pour manger, Percival.

Je la remercie et m'installe donc à table, mangeant sans parler. Mais cette femme ennuyante ne manque pas un instant pour me faire chier.

-Vous savez Percival, depuis que vous êtes arrivé, je ne me suis jamais sentie aussi heureuse depuis la mort de mon mari, dit-elle d'une voix normale.

D'étonnement, mes yeux doublent de taille et ma peau devient rouge de honte. Depuis quand une femme sort ça à un homme qu'elle connaît depuis la veille ?! Enfin bon, ne parlons pas de moi qui apprécie beaucoup trop un jeune Credence...

-Euh... Moi aussi je vous apprécie beaucoup, fais-je sans en penser le moindre mot, je ne veux pas être méchant mais cette femme est trop collante.

Suite à ma réponse, elle me fait un grand sourire et remet en place ses boucles blondes puis recommence à manger. Quelques minutes plus tard Credence arrive, il s'assoit à table, juste en face de moi. Le silence règne dans la pièce, ça en devient pesant...

Un coup, deux coups, trois coups de pied.

Je lève la tête, exaspéré, vers Caroline en premier, qui, elle, est concentrée sur son petit-déjeuner. Alors je regarde Credence, qui, lui, m'observe. On se fixe pendant cinq secondes. Pour moi, ce temps a duré une éternité, une belle éternité. Puis il me sourit, me faisant comprendre que les frôlements viennent bien de lui. Je me réjouis à mon tour et garde ce sourire bête pendant tout le repas.

Caroline m'interrompt soudain dans ma rêverie et ordonne à son fils :

-Débarrasse la table pour Percival et moi, tout de suite.

Je réplique instantanément, outré du ton qu'elle a employé.

-Je peux le faire aussi, ne soyez pas comme ça avec lui.

-Restez à table Percival, ce n'est en aucun cas votre travail, vous êtes notre invité, s'exclame-t-elle sur la défensive.

A côté de nous, Credence, lui, débarrasse les assiettes, la tête rentrée dans les épaules. Je l'aide ensuite en récupérant les brioches et confitures, sans prendre en compte le regard de Caroline posé sur moi.

Tous les deux dans la cuisine, lui dépose les assiettes et couverts dans l'évier et se cale contre le plan de travail pour me mater. Il me voit galérer à trouver les rangements des brioches mais au lieu de m'aider il en rigole timidement. Je me mets à rire moi aussi. Je lui tends le paquet qu'il attrape en superposant ses mains sur les miennes. De l'électricité passe dans tous mes doigts et mes bras, mon cœur bat à la chamade, nos regards deviennent de plus en plus gênants, puisque que l'on sourit idiotement et que l'on ne bouge plus, ensuite nous baissons les yeux en même temps sur nos mains collées.

-Je vais...Uhm... Prendre le pot si vous me le permettez Monsieur Graves, dit-il gêné de ses joues toutes rouges.

-Oui... Euh... D'accord. Mais, tu sais Credence, tu peux m'appeler par mon prénom, fais-je, perturbé par ce qui vient de se passer.

-D'accord Monsi... Percival, je t'appellerai par ton prénom, répond-il tout naturellement.

Il range l'aliment, me fait un petit sourire en coin et part de la cuisine.

J'ai beaucoup trop chaud, ce qui vient de se passer m'a troublé. Comment un gamin peut-il me faire tant d'effet ?

Je sors à mon tour de la pièce et retrouve Caroline, pas très contente, dans le salon sur son canapé, les bras croisés.

-Percival... Pourquoi avez-vous aidé mon fils alors qu'il m'assiste dans mon travail ?

-J'ai le droit d'aider qui je veux à ce que je sache, Caroline, je soutiens d'une voix égale.

-Oui, bien sûr, mais je vous apprécie et je pensais que vous aussi, cependant vous étiez contre mon avis... Réplique-t-elle, vexée.

-Je ne voulais pas vous froisser, Caroline, mais je me devais d'aider Credence, me comprenez-vous ? Je lui mens affrontement.

-D'accord, puis de toute façon je sais que vous m'aimez c'est l'essentiel, termine-t-elle.

-Oui c'est sûr, dis-je en roulant discrètement des yeux.

Cette sensation électrique que m'a faite ressentir Credence me manque, je veux le toucher, le prendre dans mes bras, l'embrasser, néanmoins ceci est totalement impossible. Je ne peux pas aimer un gamin, et lui ne peut pas être attiré par moi...

Je décide finalement de monter à l'étage, pour voir si Credence y est. Sa porte est toujours entrouverte, c'est pourquoi je me permets de regarder ce qu'il fait. Sur son ordinateur je vois des photos de moi qui proviennent de mon site de tourisme, ça me fait une sensation bizarre au cœur, mais tout de même agréable. Je toque à la porte sans réfléchir. Il ferme instantanément toutes les pages internet, et se retourne gêné.

-Uhm... Rebonjour Percival... Lâche-t-il avec un sourire.

-Rebonjour Credence, je m'écris, tout content.

D'abord calé sur l'encadrement de la porte je choisi de m'approcher face à lui.

-Vous avez besoin de quelque chose Percival ? Me demande-t-il, toujours avec son sourire.

-Euh... Je voulais te demander si tu voulais bien me faire visiter les meilleurs endroits de la ville ? J'improvise, n'ayant pas trop réfléchi à la question posée.

-Oui, bien sûr, ce serait avec plaisir, s'exclame-t-il, réjoui de cette proposition.

-Merci... Je ne me voyais pas visiter le coin avec une autre personne que toi.

Sans me contrôler, ma main se pose sur la joue de Credence et la caresse d'un simple mouvement. Sa peau est si douce. Ma main ressent la même sensation électrique que précédemment, dans la cuisine. Mon cœur a dû rater une centaine de battement, la meilleure des sensations dans mon cas.

Nos regards s'attirent de plus en plus, et je veux seulement l'embrasser.

On se rapproche de plus en plus, mais je ne peux pas, je n'ai pas le droit, il est mineur et je n'ai en aucun cas son accord. Donc j'arrête mon mouvement et le relâche de mon emprise. Le fuyant du regard, je retourne à la sortie de sa chambre et ajoute en souriant de toutes mes dents :

-J'espère que tu seras prêt à dix-huit heure trente, tu me feras visiter notre première destination ce soir.

-Oui je serais toujours prêt à l'heure, finit-t-il par dire, me fixant, subjugué.

Je pars dans le jardin avec mon ordinateur portable et commence à rédiger quelques brouillons pour mon site de tourisme. Et épie bien sûr la fenêtre de Credence, où je peux le voir face à son ordinateur lui aussi.

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Un grand merci encore et toujours à Elyaraa pour son aide et les corrections de mes chapitres 😘

Credence [En Pause]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora