Chapitre 28

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Cela fait maintenant une semaine que Mélanie et moi sommes rentrées. Demain nos hommes, ainsi que mes futurs beaux-parents arrivent à Paris. Depuis une semaine, tous les jours je me demande ce que Rémi manigance. Tous les jours il passe au bureau, tous les jours il me jette des regards noirs ou des regards salaces. Il commence sincèrement à me faire peur.

En rentrant du bureau, je récupère le courrier comme d'habitude. Mais je ne sais pas pourquoi, aujourd'hui j'ai comme un mauvais pressentiment. Et effectivement, j'avais raison. En lisant le courrier, je trouve une lettre qui vient du conseil d'administration de mon travail. Oh mon dieu, mais qu'est-ce qui se passe ? Je l'ouvre et commence à la lire. Et là, c'est le choque.

D'après la lettre je suis renvoyée. Ce n'est pas possible, qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour être virée. Je me précipite vers mon ordinateur pour voir si je n'ai pas reçu un mail de M.Dimane pour avoir une explication.

Et effectivement, j'ai deux mails. L'un est de M.Dimane et l'autre est de Rémi. Je commence par ouvrir celui de Rémi.

De : remigaran@gmail.com

A : annabellerichard@gmail.com

Objet : Licenciement

Ma chère et tendre Annabelle,

La police t'a informé qu'il n'y avait aucune preuve de ce que tu avançais. Et donc par conséquent, je suis au regret de te dire que j'ai préféré t'éviter un procès et te renvoyer.

Mais, tu sais je peux tout à fait revenir sur cette décision et te réengager. Pour cela, il te suffit de sortir dîner avec moi et ensuite plus si affinité. Oh et plus important, tu dois laisser tomber ton Sultan.

A très bientôt ma poupée.

Rémi Garan, PDG des éditions Plage Rouge

Non mais quelle ordure. Je le hais. A cause de lui, j'ai perdu mon boulot, un boulot que j'adorais. Je lis le deuxième mail que j'ai reçu.

De : pauldimane@gmail.com

A : annabellerichard@gmail.com

Objet : Licenciement

Chère Mademoiselle Richard,

M.Garan m'a informé de sa décision de vous renvoyer. Je dois vous informer que suite à cette décision, plusieurs membres du personnel pour vous montrer leur soutien ont décidé de démissionner. J'ai également fait ce choix.

Je souhaite vous rencontrer car avec les membres du personnel ayant démissionnés, nous voudrions créer une nouvelle maison d'édition et nous espérions que vous accepteriez d'y participer.

Je vous donne rendez-vous au Café des Miracles demain à 14 heures.

Bonne soirée à vous.

M.Dimane.

Je lui renvoie un mail pour lui dire que j'accepte de venir au rendez-vous. Je suis contente que plusieurs membres du personnel me soutiennent. Au moins, Rémi ne m'aura pas tout pris. Je préfère ne pas en parler à Karim au téléphone. Je lui en parlerai demain soir lorsqu'il arrivera.

*****

J'arrive au Café avec quelques minutes d'avance. Je suis impatiente de voir M.Dimane pour qu'il m'explique son projet. En parlant du loup, le voilà qui arrive. Il arrive en compagnie de deux personnes que je n'ai jamais vues. Ils se dirigent vers moi et prennent place sur la banquette et la chaise libre.

- Bonjour Mademoiselle Richard, je suis ravi que vous ayez accepté de venir à ce rendez-vous.

- C'est un réel plaisir M.Dimane. je dois vous avouez que de savoir que j'avais été virée a été terrible. Mais de savoir que beaucoup de membres du personnel ont démissionné pour moi m'a réconforté.

- Vous l'en voyez ravi dans ce cas. Lorsque M.Garan nous a annoncé qu'il vous avait renvoyé, je me suis énervé. Mais passons. Si je vous ai fait venir aujourd'hui, c'est pour vous annoncer qu'avec les membres m'ayant suivi, nous souhaitons créer notre maison d'édition. Bien sûr, nous voulons que vous y participiez. Alors, qu'en pensez-vous ?

- M.Dimane, j'en serais extrêmement honorée.

- A la bonne heure.

Et nous avons passé presque une heure à parler de notre future maison d'édition. Je lui ai même trouvé un nom : les éditions Liberté. Grâce aux avocats, M.Dimane m'a annoncé que tous les livres que j'ai écrits vont être retirés des éditions Plage Rouge. J'en suis heureuse, ça risque de ne pas plaire à Rémi. Et c'est tant mieux.

*****

Enfin l'heure tant attendue est arrivée. Avec Mélanie, nous sommes en train d'attendre que le jet de Karim atterrisse. Je trépigne d'impatience. Je vais retrouver Karim. La rencontre avec mes parents est prévue pour après-demain. Mes parents arrivent demain. J'irai les chercher à la gare Montparnasse avec Karim.

Tout d'un coup, Mélanie me secoue le bras. Et là, je vois le jet arriver enfin. Nous voyons des voitures s'approcher d'un hangar. Nous décidons de nous en approcher. Quelques minutes plus tard, le jet s'arrête enfin. Lorsque la porte s'ouvre, c'est Medhi qui en sort le premier. Il se précipite vers Mélanie. Enfin, j'aperçois Karim.

Nous nous précipitons dans les bras l'un de l'autre. Il me soulève et me fait tournoyer dans les airs. J'en ris, cela fait tellement de bien d'être dans ses bras. Ensuite, il me repose à terre et m'embrasse avec passion.

Ce sont des raclements de gorge qui nous séparent. Je me rends compte que ce sont les parents de Karim. Oh, la honte. Je me dirige vers eux. Ils me prennent tous les deux dans leurs bras, comme si j'étais un membre de leur famille.

Une fois les bagages mis dans la voiture, nous prenons la direction de leur hôtel. Dans la voiture, je demande à Karim dans quel hôtel ils logent. Il me sourit et me répond que c'est l'hôtel de notre première fois. J'en rougis. Il continue de me regarder mais maintenant il a un regard qui en dit long sur ses intentions.

Arrivés à l'hôtel, Karim demande à ce que les bagages soient montés immédiatement dans les chambres. Les parents de Karim décident de dîner dans leur chambre. Medhi et Mélanie, eux, décident d'aller manger dans un restaurant sur les Champs-Élysées. Karim et moi allons manger dans le restaurant de son hôtel.

Durant le repas, nous parlons de tout et de rien. Je préfère ne pas aborder tout de suite le sujet de mon licenciement. Je sais qu'il va s'énerver. C'est pour ça que je préfère le lui dire dans sa chambre. Le repas terminé, nous montons dans sa chambre. Dans l'ascenseur, Karim doit sentir mon stresse car il me demande :

- Ma douce, qu'est-ce qui se passe ?

- Rien.

- Arrête, je vois bien qu'il y a quelque chose. On s'est promis de ne plus avoir de secret l'un pour l'autre. Alors je t'en pris, dis-moi ce qu'il t'arrive.

- Très bien, mais si je te le dis tu ne dois rien faire contre lui.

- Ne me dis pas que ce connard de Garan t'a fait quelque chose ?

- Allons dans ta chambre et je te dirai tout.

Annabelle et le SultanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant