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- Bébé ? Tu es prête ? s'écrie April en transférant l'essentiel d'un imposant sac à un autre plus petit, plus classe.

- Oui, j'arrive ! Et pour l'amour de Dieu, arrête de m'appeler comme ça, maman ! se plaint Phœbé en descendant les escaliers.

- Quoi ? râle sa mère. Ce n'est qu'un surnom à partir de ton merveilleux prénom, Phœbé, rétorque-t-elle, espiègle. Et dis-moi, n'as-tu pas autre chose que des pantalons ?

L'étudiante se détaille et finit par hausser les épaules. Vêtue d'une combinaison bleu marine surplombée d'une veste rose pâle, elle se sent bien et sûrement mieux que si elle avait opté pour une robe. Un vêtement qu'elle ne met, soit dit en passant, quasiment jamais.

- Bon, au moins, tu as mis des escarpins, ajoute-t-elle en jetant un coup d'œil à ses pieds chaussés de sandales à talons bleu marine en daim et en dentelle. Très bon choix au passage, la complimente-t-elle.

- Si tu le dis, souffle l'étudiante sans grand intérêt. Par contre, toi, tu es un peu trop sexy, lance-t-elle en la dévisageant de haut en bas. Je ne cautionne pas.

- Arrête tes bêtises, pouffe sa mère en poursuivant sa tâche.

Parée d'une robe noire plissée et moulante au léger décolleté plongeant, chacune des formes plantureuses de sa mère est perceptible. Ses sandales à talons vertes s'accordent parfaitement à sa peau laiteuse et ses accessoires imposants finissent de l'embellir. Cette femme est fatale et terriblement séduisante.

- Vous êtes prêtes, les filles ? questionne Jay en descendant lui aussi au rez-de-chaussée.

Les intéressées acquiescent et suivent au pas l'homme de la famille qui se dirige vers la sortie. Ils éteignent les lumières puis April ferme la porte à clé. Ils montent dans l'auto garée dans l'allée et Jay démarre. En presque quarante-cinq minutes, ils atteignent le Ritz Carlton. Situé derrière le Staples Center et un tas de bâtisses populaires, on ne peut être mieux placé. Un voiturier leur ouvre les portières et prend en charge le véhicule.

La jeune femme contemple avec appréhension le gigantesque immeuble qui supporte trente-cinq étages et prie pour qu'il ne s'effondre pas. Il est vrai qu'en gratte-ciel, il y a pire à Los Angeles avec des quarantaines ou des cinquantaines d'étages seulement, ces choses en verre qui ne tiennent par elle ne sait quel miracle, ne lui inspire pas confiance. Expirant profondément en baissant les yeux sur l'entrée éclairée de mille feux, elle suit ses parents.

Arrivées au vingt-quatrième étage, les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur une importante masse de personnes. Pareille à son habitude, la salle est plongée dans une élégante noirceur avec pour source de lumière des lanternes-plafonniers. Seule la disposition des tables a été modifiée. D'ordinaire disposées pour occuper l'espace, là, elles sont poussées dans un coin et collées. Phœbé se rapproche de son père à la suite d'un coup d'œil circulaire sur la pièce.

- Ce n'est pas censé être un simple dîner d'associés ? s'inquiète-t-elle.

- Qui a parlé d'un simple dîner d'associés ? objecte son père en saluant brièvement un homme d'un signe de tête.

- Tu aurais pu préciser l'ampleur de ce dîner que je simule un truc, marmonne-t-elle. Ce n'est pas un dîner, c'est une réunion d'hypocrites.

- Filtre tes paroles, Bébé, la réprimande doucement sa mère. Il y a d'importants loups-garous qui n'accepteront aucune offense.

- Ouais, ben, qu'ils aillent se faire, lance-t-elle avant de fausser compagnie à ses parents pour se diriger vers la baie vitrée à la vue imprenable.

𝐴𝑟𝑡𝑒́𝑚𝑖𝑠 : 𝐿𝑒 𝐶𝒉𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝐿𝑜𝑢𝑝𝑠 [𝑇𝑂𝑀𝐸 𝟣]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant