Chapitre 12

9.7K 851 337
                                    

Chapitre 12

                Depuis le premier jour où j'ai eu un téléphone portable, soit un peu plus de six ans, je n'ai jamais autant envoyé de message et téléphoné que depuis que je connais George. Même avec Nolan, mes sœurs ou ma mère, je n'ai jamais autant échangé. Du moment où j'ouvre les yeux le matin au moment où je les ferme le soir, nous nous écrivons. Pour nous dire quoi ? Je n'en sais rien. Des banalités. Des choses importantes. Des sensations. Des critiques. Tout y passe.

C'est comme ça que j'en suis venu à cacher mon portable lorsque j'étais avec mes meilleurs amis et encore plus quand je suis avec June. Pourtant, c'est ridicule. Ce ne sont juste quelques messages. Des dizaines de messages. Des centaines. Ok, peut-être des milliers, je n'ai pas pris la peine de compter non plus. Il n'y a rien de compromettant. Pas de grandes déclarations d'amour. Pas de sextos. Pas de dérapage. Juste deux amis qui se parlent à chaque heure de la journée comme si leur vie en dépendait.

C'est bizarre ! J'en ai conscience. Surtout venant de moi ! Je ne fais jamais ça. Jamais. Et là, tous les matins, la première chose que je fais en ouvrant les yeux, c'est regarder s'il m'a écrit pendant que je dormais et s'il ne l'a pas fait... Je suis déçu ! Voilà, c'est dit... Je suis déçu quand je ne vois pas de messages sur ce putain d'écran. Je suis déçu quand il est en cours de musique et qu'il ne peut pas me répondre. Je suis déçu d'avoir entraînement parce que lorsque je cours après le ballon, je suis loin de mon portable. Et je me fais pitié.

Mais depuis cette nuit-là, nous ne nous sommes jamais revus. Je ne sais pas réellement pourquoi. On a fait quelques soirées avec les gars et même avec Mary mais il n'était jamais là. Je lui ai posé seulement une fois la question et il m'a répondu qu'il avait déjà autre chose de prévu. Depuis ce message, j'essaie de ne pas penser qu'il est peut-être avec D.J. à chacune de ces soirées. J'essaie mais je n'y arrive pas et à chaque fois, je termine dans le lit de June sans que je n'en ai vraiment envie en fait. Au fond, je fais ça pour lui faire payer son absence alors qu'il ne me doit rien. Je ne lui dois rien. Il ne s'est rien passé entre nous. Et je ne suis pas gay surtout.

C'est pour ça que je suis surpris en recevant son message ce vendredi matin. Cela faisait une vingtaine de jours que nous nous n'étions pas vus et il me demande de le rejoindre sur Broadway. Sans raison. Sans explication. Juste un simple « Rendez-vous dans deux heures » avec l'adresse exacte à la suite. C'est mal me connaître, s'il croit que je vais accourir à cette putain d'adresse dans deux heures...

Je fais ce que je veux sérieusement. En plus, il n'est que sept heures du matin et je n'ai pas cours de la matinée alors il peut crever s'il croit que je vais sortir de mon lit avant qu'il se soit affiché dix heures sur mon réveil. Je ne suis pas sa marionnette, ni son jouet. Il n'est que mon ami alors qu'il aille se faire cuire un œuf avec son rendez-vous. En plus, je ne sais même pas ce qu'il se trouve à cette adresse...

Au bout de cinq minutes, je craque et je fais une rapide recherche sur Google Map. C'est un théâtre. Un minuscule théâtre. Qu'est-ce que j'irai foutre dans un théâtre ? Et encore plus à neuf heures du matin ? Je me tourne et me retourne à plusieurs reprises dans mon lit mais impossible de me rendormir. Il a attisé ma curiosité avec ce message et cette adresse. Je grogne et envoie voler mes couvertures au pied de mon lit. Je le déteste. Je le déteste réellement mais je me lève et vais me laver sans plus de cérémonie.

🎶🎶🎶

Debout devant mon armoire, je cherche désespérément quelque chose de présentable à me mettre mais rien ne me plaît. En plus je ne sais même pas s'il fait bon dehors. Je regarde mon portable. Si ça continue, je vais être en retard mais je prends quand même la peine de vérifier le temps et les températures sur mon application. Soleil. Et une quinzaine de degrés. Je hausse les épaules et attrape finalement un jean avec un T-shirt bleus. Mais avant de sortir, je change pour un T-shirt blanc et prends quand même la peine d'enfiler ma veste en cuir.

for him. - idy 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant