Jeune Et Con.

Une simple descente en enfer.

La dernière sonne et au lieu de me diriger vers le parking de l'internat où se trouverait mon père ou ma mère ou même encore ma grand-mère ! Ah non, elle est morte. C'est vrai. Je baisse mes bras que j'avais eu tendances à lever sous l'effet de la colère. Je marche d'un pas vraiment pas déterminé vers le bureau des surveillants où j'avais mis le matin même,  ma valise. Oui, j'étais encore insouciante de ce qui allait m'arriver...
En entrant, le pion en question me fit un grand signe de la main en me hurlant un "bon week-end !" Si mon regard pouvait le tuer à ce moment il serait déjà enterré. Je prends ma valise et retourne à l'internat. Tient même la concierge à l'air de vouloir elle aussi me faire chier.
-Bonsoir. Votre nom s'il vous plaît ?
Je m'approche d'elle prudemment. On ne sait jamais, elle pourrait me faire du mal...
-Heu Lola. Lola ZOÉ. 
Ses yeux me transpercent. Elle doit m'associer à la fille chiante de l'autre jour.
-C'est bon.
Je tire sur la poignée de ma valise et essaye d'escalader les escaliers. Maladroite comme je suis, je manque une marche et glisse. Mon menton heurte violemment cette dernière. Je me redresse sonnée,  génial je vais avoir une belle bosse ! Soudain un goût de ferraille s'empare de ma bouche. Mon coeur s'accélère lorsque j'imagine la casse qu'il y a pu avoir... Avec ma langue je longe toute ma mâchoire en comptant mes dents. C'est de cette fâcheuse façon que je découvre qu'il m'en manquait une. Par réflexe je prends mon portable et regarde mon reflet à travers. Mon regard est rempli de tristesse et de désolation. Pourquoi tout s'acharne sur moi ? Effectivement, une de mes canines à disparue. Je monte ces putain d'escaliers plus qu'énervée et ouvre la porte de la chambre. Épuisé avant tout je me jette dans le lit. Tient j'ai un message !!!!!
De Tata🤓
Coucou je viens de recevoir un SMS de ta mère. Elle s'inquiète pour toi car tu ne lui a pas envoyé de message. Elle ne sait pas si tu as reçu celui qu'elle t'a envoyé. Bref répond moi bisous !😙
Ma mère. Elle ne doit pas se rendre compte à quel point elle m'a fait mal. J'ai beau être grande, mais putain maman est ce que c'est normal que je pleure là ? Est ce que c'est normal que je t'en veuille autant ? Est ce normal d'être comme je suis ?! Maladroite, idiote, chiante et j'en passe ?! Pourquoi fallait il que je sois né comme ça ?! Dieu m'en veut il? Ai je fais quoi que ce soit de mal ?! Je ne comprends plus rien. Est ce que ça arrive à beaucoup de fille de perde une dent qui ne repoussera jamais dans les escaliers ? Répond moi maman ! Suis je vraiment capable d'être forte jusqu'au bout ? Vais je vraiment pouvoir vivre malade comme je suis ? C'est impossible de vivre dans la peur de retomber à tout moment ! Et si je ne me relève pas cette fois ? Allez vous me pleurer ? Y a t-il un haut de là ? Je pourrai revoir ma jument tu crois ? Je pourrai revoir ma grand mère tu crois ? Et mes vrais parents je pourrai les revoir tu crois ?
Je m'effondre en larme. Mes jambes ne me portent plus. Trop tremblantes. Ma bouche se secoue à chaques sanglots comme mon ventre. De la morve coule de mon nez et toutes les larmes dégringole en une cascade sur mes joues pour mourir aux coins de mes lèvres. Mes yeux me font mal. Ils sont presque sec. L'eau salé ne s'arrête pas, inondant le sol de la chambre. Puis l'instant d'après mon corps rencontre le sol gelé. Étonnamment cela me détend. Je ferme les yeux et essaye de calmer ma respiration. Cela vous arrive t-il d'être dans un tel état ? À trop contenir de sentiments ils explosent. Moi cela m'arrive souvent. Mais jamais je n'ai affronté ça seule. Je devine que même si je l'apprécie, la solitude est mon pire ennemi. Je ne dois pas rester seule, je risque de faire des conneries sinon... Ma main s'empare du seul objet à ma porté. Un ciseau. Je l'ouvre et trace un trait sur le dos de ma main. Le morceau en acier coupe ma peau et laisse paraître un filet de sang d'un magnifique rouge. Cela fait mal mais je continue. Je dessine un autre trait mais cette fois ci bien plus droit. Un petit hurlement m'échappe et retrouvant la raison je jette l'outil de bricolage au loin. Mais qu'est ce que j'ai encore fait ? Déboussolé, j'observe mes mains à nouveau meurtrie. Cela forme une croix, mais aux extrémités pas égales. 
Du sang est un peu éparpillé par terre. Je m'empresse de prendre des mouchoirs et d'essuyer la scène de crime. Je m'en plaque ensuite un sur ma main et pars me doucher. Essayant d'effacer toutes marques de tristesse. Sans vraiment y parvenir. Je me dirige vers le self pour dîner. Évidemment il n'y a que trois personnes. Sans doute des personnes qui soit n'aime pas leurs familles, soit n'ai pas aimé de leurs familles ou des personnes comme moi. Je m'installe à une table seule. De toute façon vu la place j'ai l'embarras du choix, et commence à grignoter les quelques aliments que j'ai sur mon plateau. On peut clairement voir que c'est les restes de la semaine...
-Tient, j'aurai jamais cru te voir ici un week-end gamine. Tu dois vraiment être au bout de ta vie pour rester là. 
Pas besoin de lever la tête pour savoir qui c'est. Je lui marmonne un faible ta gueule. Bon il doit sûrement l'entendre puisque cet homme est capable de tout mais il ne m'en tient pas rigueur.
-Je vois que toi aussi t'es un désespéré...
Il hausse un sourcil puis s'assoit juste en face de moi et me dit :
-Je ne suis pas un désespéré gamine. A ta différence je n'ai pas les yeux rouges et encore moins les mains coupées.
Je suis son regard et remarque que mon pull ne cache plus ma main comme il devrait le faire. Je le tire un grand coup et jette un regard noir à Levi.
-Laisse moi tranquille. Je n'ai pas besoin de tes remarques acerbes. Ma journée est assez pourrie pour que tu viennes en rajouter une couche.
-Tu sais qu'elle ne repoussera jamais morveuse ? Tu aimes les marches au point de les bouffer ?
Il doit lire dans les pensées. Ou alors je suis un vrai livre ouvert. Bref il a remarqué qu'il me manquait une dent...
-Merci je suis au courant j'ai appris tout ça en primaire.  Maintenant dégage !
Il attrape mon col et me tire vers lui. Il est si près que je sens son souffle sur moi.
-Te mutiler gamine ça n'a rien de drôle. C'est la chose la plus débile que tu ai pu nous faire jusqu'à présent ! T'es vraiment qu'une gosse qui a besoin de coup de pied au cul pour se ressaisir. Je me ferai un plaisir de t'en donner gamine. Ne t'attend pas de ma part une once de gentillesse, je vais te faire si mal que tu n'aura plus besoin de te faire la moindre blessure. 
-Tu ne connais rien de ma vie !!!!!hurlais je.
Les trois personnes qui se trouvent dans le self au même moment me regardent choqués.
-Qu'est ce qu'il te permet de croire que les autres sont plus heureux ? Tu vois ce mec là bas qui rigole ?dit il en me pointant un blond du doigt. Il a l'air heureux hein ? Il raconte des blagues et rigole avec ses amis. Personne ne se dit et personne ne pense qu'il souffre. Alors arrête de chialer pour ta vie.
Voilà c'est fait. Il m'a donné le coup de grâce. Il décide de se lever et de partir. Je fixe mon assiette trop choqué pour bouger. Mais le pire dans tout ça, c'est qu'il a raison. Encore une fois. Et une fois de trop. Je me lève et le poursuis jusqu'en dehors du self. Je détale comme une furie. Et hurle pour qu'il s'arrête. Il se retourne et là je vois de l'étonnement dans son regard.
-Je te donne à toi aussi un défi ! Essaye de me connaître !!
Un mini sourire naît au coin de ses lèvres.
-Je sais déjà tout sur toi, gamine.