Et les papillons continueront de voler

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On est allongées, toutes les deux sur le capot de son 4×4. Ma tête sur son ventre plat. Nous regardons le ciel paisiblement alors que Arcadia Bay est détruite, ils sont tous morts.

Elle prend ma main dans la sienne et la serre contre sa poitrine.

Je ne peux pas. Je n'arrive pas à oublier tous ces gens, tous mes amis, mes ennemis. Morts par ma faute. Warren, Kate, Nathan, Victoria... Je ne peux plus retenir mes larmes.

Elle essuie de sa main libre les larmes qui dévalent mes joues.

Personne n'ose dire un mot. De peur de rendre tout ça réel. De rendre concret ce qui était jusque là resté secret, de peur d'y croire. Personne sauf...

-" Ma mère. Elle était restée au Diner... Quand..."

Je n'ose pas la regarder en face. J'ai trop honte, j'ai fait preuve d'un égoïsme sans nom, je me dégoûte moi même. Même ceux sauvés auparavant ont dû succomber.

-" Je suis tellement désolée..."

Ai-je réussi à prononcer entre deux sanglots.

A cet instant elle arrête les caresses qu'elle effectuait sur mes joues pour prendre ma tête en main et la tourner pour que nous soyons face à face.

-" Arrête immédiatement de t'excuser, Maxine Caulfield. Tu n'as pas fait cela en vain... tu... tu m'as sauvé la vie..."

Réussi-t-elle à dire alors que les tremblements de sa voix trahissaient la tristesse qui demeurait en elle.

A cause de moi elle a tout perdu. Sa famille, ses amis, toute sa vie. Partie en éclats, à cause de mon stupide égoïsme.

-" Si seulement je pouvais retourner en arrière... si seulement je pouv..."

Elle avait poser sa index sur mes lèvres. Signe qu'il ne faut pas que j'en dise plus.

Je n'ose plus la quitter des yeux. Plus faire un geste. Ses yeux bleus me transperçent de part en part. Jamais je n'aurais pu concevoir une vie sans elle. Sans son sourire, sans son rire, sans sa bonne humeur permanente et le grain de folie qui a illuminé mon enfance et cette semaine dernière n'a fait que renforcer ce lien invisible qui me relie à elle.

Je l'aime.

-" Je t'aime"

Ces mots sortirent de ma bouche comme une évidence, bravant la frontière de mon innocence mais aussi et surtout de ma peine.

Elle a mimé du bout des lèvres un moi aussi qui sonnait bien. Qui me confortait dans l'idée que j'avais fait le bon choix.

Je souriais en me relevant pour l'embrasser sur les lèvres. Ces lèvres qui m'étaient inconnues il y a quelques jours. Ces lèvres qui le sont indispensables aujourd'hui.

Ces sentiments contradictoires me font tout drôle. D'un côté j'ai cette douleur infâme qui me blesse et me tue, et de l'autre l'amour. Ça chatouille, ça pique, ça fait mal au ventre et ça fait rire et pleurer.

C'est injuste.

J'ai eu droit de vie et de mort sur toutes ces personnes.

J'ai été égoïste. Égoïste de n'avoir pensé qu'à ma douleur si je perdais Chloé.

-" Arrête d'y penser... vient on retourne à la chambre d'hôtel!"

On se relève complètement et je la suis jusqu'à notre chambre dans ce Motel miteux.

On se déshabille puis se couche en silence l'une contre l'autre. Nous nous endormons en silence, tout en espérant secrètement chacune nous réveiller dans nos chambres et que tout cela ne soit qu'un terrible cauchemar.

○•Fin•○

J'espère que ça vous à plut!

Désolée pour les fautes... n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé dans les commentaires ^^

<3

Les fleurs d'été resteront bleuesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant