Chapitre VII

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Les charrettes qui parvinrent jusqu'à la cour de la forteresse étaient en piteuse état. Les sacs de blé avaient été renversés, le vin s'était mélangé aux vivres et la viande séchée en avait été imbibée. Ceux qui les dirigeaient, étaient, malheureusement pour lui, dans le même état que ses charrettes. Contrairement à Ethan, il ne laissa rien entrevoir de sa colère. Quand bien même, ses quelques veines lui martelaient les tempes, Alaric décida de rassurer en premier lieu les personnes du château, ainsi que ceux du village puisque ses vivres étaient, en grandes parties, la nourriture leur étant réservée pour l'hiver.

Ayant rapidement traversé la grande salle de séjour, se frayant même un chemin entre les groupes de domestiques et de ses hommes, il avait atterri au milieu de la cour centrale avec une image terrible sous ses yeux. Les conducteurs se faisaient soigner par sa belle-sœur et la guérisseuse du clan. Quant au laird Campbell, il préparait une troupe d'hommes afin d'aller chercher les coupables.

«Que s'est-il passé ? demanda-t-il à son frère, en s'approchant de lui.

Il aperçut les yeux d'Ethan le transpercer d'une colère froide, néanmoins en le reconnaissant petit à petit, il se détendit.

--Une embuscade, répondit-il simplement.

--Une embuscade ?

Alaric haussa l'un de ses sourcils, mais par qui ? Ils étaient sur leurs terres, à moins qu'il n'y ait des traitres parmi les écossais, le prochain laird du clan eut du mal à y croire.

--Ils disent avoir été volé au milieu de la nuit dernière sur la route principale.

--Ne m'as-tu pas dis que tu la sécuriserais ?

--Elle l'était.

--Alors pourquoi sont-ils revenus dans cet état ?

--Mes hommes ont réussi à protéger les marchands, mais ce qu'ils visaient, apparemment, n'était que la nourriture. Des flèches ont transpercés les sacs et les tonneaux. »

Alaric réfléchit pendant quelques minutes, il balaya du regard la scène qu'on lui offrait en ce moment-même, puis aperçut ses hommes en retraits, attendant visiblement qu'il leur donne ses indications. Et enfin, il vit au loin Kenna qui arrivait avec des bandages et un seau d'eau. Ils se regardèrent pendant de longues secondes qui lui parurent des minutes, avant que ce ne soit lui le premier à détourner son regard.

«Demande au forgeron d'examiner les flèches. Je veux savoir dans quels bois elles ont été fabriqués, et dans quels fers. Occupes-toi de protéger le clan Ethan, je vais me préparer.

--Je comptais envoyer mes hommes.

--Il est de mon devoir d'aller chercher les coupables, tu n'es plus laird de ce clan. Je veux leur prouver que je suis apte à le diriger, à les protéger et à leur apporter ce qu'ils leur manquent, expliqua Alaric en faisant signe à trois hommes de s'approcher.

Son frère croisa ses bras devant sa poitrine, légèrement vexé qu'il lui rappelle qu'il n'était pas autorisé à faire comme si ce clan lui appartenait toujours. Ethan lança un regard aux marchands qui se faisaient soigner par sa femme, puis lui informa :

--Ils disent que ses hommes étaient préparés. Qu'ils avaient eu la sensation d'être suivi depuis qu'ils étaient rentrés sur notre territoire.

--Ce n'est encore qu'une hypothèse Ethan, mais je pense savoir qui est derrière cela.

--Il nous faut des preuves.

Ils se regardèrent l'un l'autre, une fois de plus, puis les frères MacCullen se quittèrent brusquement dans l'intention de mettre à exécution ce dont ils avaient préparés des jours plus tôt. Alaric avait pressenti que quelque chose se préparait, et son instinct ne le trompait jamais.

Les Highlands, Tome 2: Une Lass FlamboyanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant