Chapitre 2 : nature morte

51 0 0
                                    

Cela fait déjà 4 heures que nous sommes là, dans le vieux labo de la fac, à essayer de comprendre ce qui arrive à cette si jolie fleur, je ne comprends pas, nous l'avons regardé sous tous les angles, et même au microscope, quelque chose nous échappe. C'est comme si, une molécule qui nous est inconnue avait remplacé toutes les autres.

-Je ne comprends pas, dit le Dr Blasking, nous sommes en 2078, plus aucune molécule de la terre n'a de secret pour nous ! Ou du moins elle n'est pas naturelle, c'est forcément une molécule artificielle, crée par l'Homme ! Mais qui s'amuserait dans le campus à injecter ça à une fleur ? Regarde-la ! Elle a l'air malade !

Mais le Professeur n'attendait pas de réponse, il se parlait à lui-même, je le voyais bien, il fait souvent ça quand il n'a pas de réponse à ses interrogations.

-Écoutez professeur, si vous le voulez bien, je vais rentrer chez moi, je ne vous suis pas de grande utilité ici...

-Ah non ! Tu restes avec moi ! J'ai besoin de toi ici.

Nous avons passé toute la nuit, penchés sur différents microscopes électroniques, plus ou moins performants afin d'en savoir plus sur cette molécule mystérieuse qui mettrait à mal la fiora. Mais, ne touche-t-elle que cette fleur en particulier, ou attaque-t-elle également les autres fleurs ? Je dois avouer que je n'ai pas fait attention à ce détail dans le jardin, et de plus avec la fatigue qui m'envahit, je ne parviens même plus à me souvenir précisément de la scène...

Le professeur avait continué de parler tout seul toute la nuit il disait sans cesse « je ne comprends pas pourquoi je ne trouve même pas quels atomes composent cette molécule ». Et j'avais beau essayer de l'aider, chacune de mes interventions ne faisaient que nous éloigner encore un peu plus de la solution de cette drôle d'énigme.

-Écoutez Doc', moi je suis fatigué, je n'ai dormi que deux heures la nuit dernière, et là, je viens encore de passer la nuit à vous assister et vous regarder tourner en rond alors que j'aurais pu être beaucoup plus utile dans mon lit !

Et me voilà parti, sans laisser le professeur dire quoi que ce soit de plus. C'est la première fois que je tiens tête au professeur, mais cette fois-ci, c'est allé trop loin. Il n'avait absolument pas besoin de moi pour regarder dans ces microscopes, il en sait beaucoup plus que moi sur la faune et la flore, c'est son domaine.

Je marche jusqu'à la sortie du laboratoire pour sortir dans le jardin botanique, un peu d'air frais me fera du bien, la vue des fleurs et l'atmosphère qu'il dégage est quelque chose de très apaisant à mon goût.

Mais le décor qui s'offre à moi n'est pas du tout celui auquel je m'attendais en sortant du bâtiment. Les couleurs vives des magnifiques fleurs qui composent le jardin ont disparu, tout paraît gris, monotone, les fleurs si majestueuses à l'ordinaire, paraissent maintenant tombantes, et mourantes, comme la fiora que l'on a cueilli hier.

Autour de moi, les robots jardiniers s'affolent, ils ne savent pas quoi faire, ils ne sont pas programmés pour gérer un tel bazar, si ça continue, ils vont sûrement tomber en panne.

Plus loin derrière moi, j'entends des pas précipités, une voix que je connais trop bien m'interpelle :

-Grégoire ! Attends-moi voyons ! Ça ne va pas de me parler comme ça ? Ta mère ne t'a jamais apprise les bon...

Il s'arrête soudain, juste derrière moi, je sens son souffle précipité dans mon cou, je ne le vois pas, mais je sais que le professeur est consterné par ce qu'il se passe sous nos yeux.

-Nom d'un p'tit robot ! Qu'est-ce qui a bien pu se passer ?

-Je ne sais pas professeur, un petit malin qui a dû essayer sa molécule artificielle sur nos jolies fleurs.

Mais « l'épidémie des fleurs » ne se limite pas seulement au campus de la fac, plus j'avance, et plus je remarque que toute forme de nature dans Helunah paraissait morte, et grise. Je ne comprends pas, comment en une nuit quelque chose peut faire autant de dégâts, c'est impossible.

L'atmosphère paraît tendu, lourd d'une sorte d'électricité.

Et soudain, une porte de maison s'ouvre, une femme, totalement bouleversée en sort, qu'a-t-elle dans les bras ? Un enfant ? Il doit avoir 2 ans, maximum. Mais on dirait qu'il est...

-Aidez-moi je vous en prie... Mon petit garçon est en train de mourir !

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Nov 24, 2016 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

2078Où les histoires vivent. Découvrez maintenant