Cassi

Chapitre 1

Je sors du bus, un gobelet de café fumant à la main, et foule le sol au rythme de ma musique. Le vent frais fouette mon visage et je resserre un peu plus les pans de mon manteau. Le mois de novembre touche à sa fin et les basses températures ne faisaient que s'amplifier de jour en jour. Je regarde vaguement autour de moi, observant les employés de magasins décorer les vitrines pour les fêtes de Noël. Les enfants supplient leurs parents pour tel ou tel jouet. Je retire mes écouteurs afin d'écouter les douces mélodies des chants de Noël qui s'échappent d'un magasins à l'autre. Toute la capitale est dans cet esprit convivial et je ne cesse, depuis mon enfance, d'apprécier cette période.

Arrivée devant mon lieu de travail, je salue chaleureusement Franck, notre agent de sécurité, et pénètre dans l'enceinte du bâtiment.

- Cassi ! Lance joyeusement une voix derrière l'accueil.

Je marche jusqu'au comptoir et un air chaleureux sur le visage, arrivant à la hauteur de la maîtresse d'accueil.

- Bonjour Sally, répondais-je en souriant doucement, tu as les papiers que je t'ai demandé hier ?

Elle hoche vivement la tête, farfouille dans ses tiroirs, et et fini par me tendre une pile de dossiers.

- C'est tout ce que j'ai pu trouver. Explique-t-elle à titre indicatif, un éternel sourit plaqué sur son jolie visage.

- C'est largement suffisant, assurais-je en souriant, rangeant rapidement les documents dans mon sac, merci beaucoup.

Je lui souhaite une bonne journée, et me dirige vers les ascenseurs.
Arrivée au vingtième étage, je me rend à mon bureau et dépose mes affaires. J'ouvre mon ordinateur et me met directement au travail.

Les affaires marchent bien ces temps-ci et j'ai une montagne de boulot à terminer. Des dossiers client à boucler, des paiements en retard à relancer, et une multitudes de commandes à vérifier. Autant dire que je n'ai pas de temps à perdre !

***

Le téléphone fixe retenti, et je sursaute, surprise par le bruit.

- Oui ?

- Cassi ? C'est Sally. Le patron m'a demandé de te prévenir : tu es convoquée dans son bureau à 14h30.

- Il t'a dit pourquoi ? Questionnais-je intriguée.

- Non, pas vraiment. Il me semble que c'est à propos de l'un de nos investisseurs.

- Ok, merci pour l'info. Dis-je avant de raccrocher.

Je le note sur mon agenda, et regarde l'heure par la même occasion.

13h00. Merde, il faut que j'aille déjeuner. Je n'ai pas vu le temps passer.

J'attrape rapidement mon sac ainsi que mon manteau et sort en direction de mon petit restaurant habituel, situé quelques rues plus loin.

µµµ

14h30.
Je sors de l'ascenseur et marche d'un pas tranquille vers le bureau de mon patron. De loin je distincte déjà les lettres inscrites sur la petite plaque dorée fixée sur la gigantesque porte en bois qui se dresse devant moi. Antonio Harris, directeur adjoint. Il est maintenant mon supérieur direct depuis quelques années. Je m'entends d'ailleurs plutôt bien avec lui. C'est un homme de la cinquantaine, très imposant. Il est compréhensif et sait faire preuve de professionnalisme. C'est un homme sain, qui pousse toujours ses employés à tendre vers le meilleur d'eux même. J'inspire doucement et donne trois coups distincts sur la porte. Sa réponse est immédiate et j'ouvre la porte, légèrement anxieuse. J'analyse rapidement la pièce. La luminosité qui s'infiltre par les grandes baies vitrées du building ne cesse immanquablement de me surprend à chaque fois que je pénètre dans ce bureau. Mes yeux se posent sur mon patron qui me fait face, puis dévient vers une autre silhouette, dos à moi.