Contre toute attente

Chapitre 24

Chapitre 24

****Woppa****

J’ai préféré appeler Idy avant de sortir de la maison. L’ambulance vient juste de partir avec ma belle-mère et son médecin dedans. Le médecin parle de tentative de suicide. Entendre cela m’a vraiment choqué. Qu’est-ce qui peut pousser ma belle-mère à vouloir attenter à sa vie ? Je ne savais pas et je ne comprenais pas. Même si Idy ne m’a rien dit sur leur conversation qui avait eu lieu après notre retour du restaurant, je pense que ça a un lien. Quelque chose m’a traversée la tête et je prie pour que ça ne soit pas cela. Je crains qu’elle veut qu’Idy se sépare de moi et le cas échéant elle a promis de se tuer. Seigneur, faites que ça ne soit pas cela. Car si elle tient à mon divorce avec son fils plus qu’à sa propre vie, je préfère partir de cette maison. Je ne pourrais jamais  avoir une vie heureuse avec une mort sur la conscience.
Je me change vite faite en mettant une robe longue, légèrement décolletée, à bretelles de couleur rose avec des rayures horizontales bleues comme chaussures des ballerines bleues. Je sors pour demander au chauffeur de m’amener à l’adresse que le médecin  a indiquée. Il faut vraiment aussi que je me trouve une voiture ou que je demande à Idy de m’en trouver. Après deux échecs, j’ai fini par avoir le permis. Je voulais abandonner mais Rose était sur le qui-vive «  Idrissa Mar veut une dame qui sache tout faire, il aura une dame qui sache tout faire. » Disait-elle. Donc j’avais beau le passer 10 fois, j’allais pas quitter Paris sans savoir conduire.
Maintenant ces efforts ne doivent pas inutiles.  Et mon permis ne doit pas juste servir de décor dans mon sac à main.
Je suis arrivée à la clinique. Je suis dans la salle d’attente et Idy n’est pas encore arrivé. On m’a informé que ma belle-mère avait reçu un lavage d’estomac en ce moment et qu’on attend le verdict du médecin sur son état.
Idy est arrivé. Il m’a semblé être surpris de me voir, chose que je n’ai pas comprise parce que même si hier c’était tendu. Il n’en est pas moins mon mari et je pense que je dois être là pour lui comme il l’a été pour moi pendant que ma mère était aux urgences.
Il vient se mettre à côté de moi. Peu de temps après le médecin de ma belle-mère vient nous voir pour nous dire qu’il veut parler à Idy dans son bureau.
Idy se lève pour le suivre. Depuis qu’il est arrivé on a pas échangé un mot. J’ai pensé qu’il avait besoin de silence alors je n’ai pas fait la conversation.
Après quelques minutes Idy est de retour. Il a repris place. Assis de manière lasse, on dirait qu’il porte le poids du monde sur ses épaules. Je veux savoir ce que le médecin voulait et pourquoi belle-maman a tenté de se suicider. Si c’est quelque chose qui me concerne, je veux savoir.

-Idy qu’est-ce que le médecin voulait ?
-Il voulait savoir ce qui n’allait pas pour que ma mère veuille se donner la mort.
-Et toi tu sais ?
-Oui je sais… Soupire-t-il en se redressant.
-C’est quoi ??? Demandai-je d’une voix à peine audible.
-Je ne peux pas te le dire.
-Alors c’est ça. Ça me concerne.

Il tourne la tête, me regarde pendant quelques secondes avant de détourner à nouveau son regard.

-Quand elle m’a dit samedi qu’elle se tuerait si je ne faisais pas ce qu’elle voulait, je lui ai dit que je savais qu’elle bluffait. Aujourd’hui le médecin me fait savoir qu’elle a eu beaucoup de chance. Qu’il est passé parce que ma mère n’est pas venue à son rendez-vous de vendredi, il s’est inquiété alors il est venu la voir et quand il vu tous les cachets qu’elle a pris il a compris qu’elle voulait se suicider. Il dit que s’il était arrivé un peu plus tard, elle ne s’en serait pas sortie. Mariama si ma mère était morte aujourd’hui comment est-ce que pourrais-je me regarder dans la glace? D’avoir sa mort sur la conscience et de me lever chaque matin en sachant que ceci est arrivé parce que j’ai refusé de faire ce qu’elle voulait. Mariama c’est de ma mère qu’il s’agit.

Il fait un soupir avant de continuer.

-Le médecin a proposé de la mettre en relation avec un psychologue, qu’il est possible qu’elle souffre de troubles. Je lui ai répondu que je savais ce qu’elle voulait. Ma mère est une femme particulière mais je sais qu’elle est pas folle. Elle est juste trop habituée à toujours obtenir ce qu’elle veut.
-Et qu’est-ce qu’elle veut ?
-Non pas maintenant.
-Idy si ce qu’elle veut est que nous nous séparions au point d’en arriver là. Je retournerais chez mes parents. Je ne veux pas de cette vie-là.
-Non, non, non. Détrompe-toi, ce n’est pas ça.
-Alors c’est quoi ? Idy s’il te plait, dis-le moi je sens que je vais devenir folle.
-Elle veut que j’épouse Fatou… Là c’est lui qui parle d’une voix à peine audible.
-QUOI ????