Prologue - Reflets d'ombres

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91 Scion 1328 Ap.E

Peuple de Tyrie! Je m'annonce à vous ce soir en tant que libérateur. Mon nom est Aeglos Eressëa et la raison de ma présence ici est simple. Je viens vous libérer de ces chaines appelées "destin". Ce "destin" régit par des règles insensées, épaulés par la maladie, la misère et l'égocentrisme d'autrui.

Nous avons des charrs qui n'ont que faire de la nature rasant des contrées entière et sont incapables de se soucier des uns des autres. Nous avons des asuras imbus de leurs personnes, refusant d'utiliser leur savoir pour changer ce qui le doit.

Nous avons des sylvaris, naïfs, aveugles à tout libre arbitre, se contentant de se laisser porter par les autres. Nous avons des norns, dont la plupart ont perdus leur vaillance et la réputation que possédait autrefois ce peuple.

Et nous avons les humains, stupides, arrogants, orgueilleux et avares, méprisant les autres races par caprice. Mais par-dessus tout, nous sommes menacés par les maladies, les événements tragiques, et la mort qui en découlent. Une mort qui menace de creuser un vide dans notre raison de vivre.

Aujourd'hui, il est temps de se lever, et de se battre contre ce système. AUJOURD'HUI, Nous ne nous écraserons plus ! Nous ne nous plierons plus devant ces hypocrisies qui n'auraient jamais dû exister. C'est pourquoi, je vais créer le plus grand portail jamais crée, sauver ce qui peut l'être et ériger ce nouveau monde avec nos propres règles. Mais pour y parvenir, le sacrifice de ce monde et de vos vies sont nécessaires.

Alors vivez! Savourez cette nuit comme si c'était la dernière. Car notre dessein est inéluctable, cette nuit ouvre une nouvelle porte dans votre existence et en ferme toutes les anciennes.
*
La pénombre de la nuit gagnait de l'espace depuis le sud amenant avec elle une étrange atmosphère froide plus prononcée qu'à l'accoutumée. Le vent semblait souffler un air glacé qui faisait frissonner les paysans épuisés par une longue journée de labeur. Le vent apportait avec lui une odeur fugace de combustible bien que petit à petit elle finisse par imprégner l'environnement. Parmi les dernières lueurs du crépuscule on apercevait des flux de vapeurs s'échapper vers le ciel tantôt au sud, tantôt à l'ouest des champs de Gendarran comme s'y quelque chose s'y déplaçait. On ressentait dans les tâches quotidiennes des habitants une certaine nervosité inexpliquée. Un silence, aussi palpable qu'un malaise planait au-dessus de Pommeville, la taverne habituellement pleine de rires et de musique s'était fondu dans un mutisme peut être plus bruyant encore. Néanmoins rien ne se produisait et chacun s'occupait calmement à leurs affaires.

Au sein de Pommeville, un groupe de marchands remballait leurs affaires dans un chariot bientôt prêt à se diriger vers une taverne. Ses membres de races diversifiés discutaient de la journée accomplie et achevaient de comptabiliser leur recette.

- Vous croyez que c'est bon pour les affaires cette annonce faite par ce stupide golem ? Avec cette pression dans l'air, ça n'augure rien de bon. Fit un sylvari d'un air incrédule.

- Je ne vais même pas prendre la peine de te répondre vu ton âge pauvre boukha, ce ne sont que des menaces en l'air !

- Pour une fois que je suis d'accord avec un asura... la Grande Armée nous a spécifiquement affirmé de ne pas nous inquiéter. Garde l'esprit tranquille Eoras. Une bonne choppe d'hydromel te fera du bien, t'as déjà testé ?

- Cette drôle de mixture faite à la base de miel ? Je vous en prie... moi qui pensais que les humains avaient un peu plus de bon goût. Pourquoi a-t-il fallu que je sois assigné à un groupe aussi idiot ?

- Dis donc espèce de sale petite raciste, intervint un charr venant d'avoir fini d'emballer ses affaires sur le chariot, tu n'es pas plus capable que nous. T'es dans ce groupe que parce que tu peux pas faire mieux souffla-t-il en ricanant.

- Quoi ?! 'esclaffa l'asura, comment oses-tu gros chat miteux ? Sans moi vous-

Le charr cracha sur le sol à moins d'un pied de l'asura qui s'interrompit avec une grimace.

- Tu disais ? Oh ne le prend pas mal, ça porte bonheur ! Le charr se mit à ricaner plus fort en voyant l'asura faire mine de s'essuyer sur n'importe quoi comme si elle avait attrapé la peste. Elle le regarda les yeux plissé d'indignation se dirigea vers lui prête à lui offrir un nouveau « style » pilaire à coup de griffe.

Alors qu'elle s'apprêter à lui arracher les poils, la « bête » s'effondra brusquement sur le sol. De la vapeur s'échappait de sa tête... Plus précisément du trou dans son crâne... Le charr gisait à terre désormais mort d'une balle. Le reste du groupe se retourna avec stupeur écarquillant les yeux sur le cadavre, la scène vira rapidement à l'horreur avec les cris incessants du sylvari. Les villageois attirés par ce bruit impromptu découvrirent ce qui venait de se passer, les enfants crièrent et s'enfuirent en se cachant les yeux leurs parents à leurs trousses. L'attention du village venait en un instant de se focaliser sur les marchands et le mort. Un instant suffit à trouver les responsables de ce crime : Une armée de draguerre avançait sur le village avant de se séparer en deux groupes. Les habitants paniqués s'éparpillèrent, certains retournant dans leurs maisons qu'ils fermèrent à double tour et d'autres qui rassemblèrent leur famille avant de tenter de s'enfuir de Pommeville tant qu'il en était encore temps.

L'un des deux groupes de draguerre traversa le village sans s'arrêter en direction du fort des veilleurs tandis que l'autre envahissait le village.

Les cris de panique alertèrent le reste des villageois ainsi que la grande Armée qui fonça directement à la rencontre des draguerres.

- Retenez ces rats en dehors des quartiers Sud ! cria Alündar, capitaine de la Grande Armée. Un petit groupe se forma autour de lui mais le nombre de draguerre trop important força les soldats à reculer.

Les assaillants envahirent rapidement les routes de Pommeville et saccagèrent tout ce qui était à portée. La Grande Armée chargea tentant d'arrêter les draguerres qui se rassemblèrent face à eux. La masse continuait tout de même d'avancer. On commençait à pouvoir définir des formes distinctes en plus des draguerres.
Des machines à vapeurs.

- Il s'agirait de la même armée qui a attaqué le Prieuré il y a quelques jours ?! Cria Alündar en questionnant ses subordonnées alors qu'il tranchait plusieurs draguerres à l'aide de sa rapière.

- L'armée correspond à la description en effet ! Il va falloir se replier sinon ... !
Soudain, des tirs de canons se firent entendre, et des corps s'envolèrent : L'arche du Lion et ses aéronefs avaient mis en marche leurs défenses face à l'ennemis.

Une silhouette au sein des troupes commença à crier : « Concentrez-vous sur les portes de l'arche! Je m'occupe de ce pitoyable groupe ! »

Les forces draguerres foncèrent droit vers la porte de l'arche, tandis que quelques individus avançaient en direction des soldats. Les assiégeants restants étaient désormais réduits à un petit groupe d'une dizaine de draguerre. Trois silhouettes qui semblaient être des rangs ennemis apparurent, cette fois-ci bien plus menaçante que des draguerres.

Il y avait un sylvari habillé d'un manteau long végétal et le visage caché par un chapeau, il semblait scruter l'environnement guettant le moindre mouvement suspect. On devinait à côté un charr portant une armure lourde cuirassé impressionnante qui devait peser au moins trois fois son propre poids à tel point qu'il laissait des traces dans le sol.

Un imposant norn se distinguait entre les deux, arborant une armure typique de sa race aux couleurs aussi purs que celles du charbon et de la glace, il s'en dégageait une impression de puissance non ordinaire. L'air semblait se refroidir à chaque fois qu'il avançait d'un pas vers le groupe d'Alündar.

Pommeville étant désormais devenu un véritable champ de bataille, l'imposant norn retira son casque avant de se prononcer devant Alündar.

- Mon nom est Aeglos. Et toi brave combattant, toi et tes sous fifres me serviront de tremplin à ma légende !

Surpris par cette provocation et tout ce chaos ambiant, Alündar s'exprima à peine face à cette provocation.

- Mais qui est ce fou ?

A suivre : L'aube de la Pénombre

Guild Wars 2 : L'Astre Noir - Un autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant