Point de vue de Camila
« Camz ! Camz, réveille-toi ! Camz ! »
Lauren ? Mon amour ? Pourquoi tu pleures ?
« Camz réveille-toi, Ally a appelé une ambulance, elle ne devrait pas tarder à arriver mais mon cœur réveille-toi ! »
Je ne vois rien, je tente désespérément d'ouvrir les yeux mais le seul résultat est le mal de tête qui s'installe de nouveau en moi. La voix de Lauren me semble de plus en plus lointaine. J'entends la brune m'appeler comme si elle était très loin de moi, quelques pleurs me parviennent également puis plus rien. Le noir complet.
Je ne sais pas combien de temps a duré le vide que je sentais autour de moi, le noir, le silence. Je n'en ai aucune idée mais d'un coup la voix de Lauren me parvient, pas encore très nettement mais je l'entends.
« Camz reste avec moi, s'il te plaît réveille-toi, j'entends la voix de plus en plus proche de Lauren. »
Avec grand effort, j'entrouvre légèrement mes yeux. La lumière blanche qui me parvient amplifie la douleur que j'ai dans le crâne. Je ne peux pas bouger, je sens un objet ou appareil me forçant à respirer. Mes yeux s'habituent enfin à la luminosité élevée qui m'aveuglait quelques secondes plus tôt. J'aperçois Lauren penchée au dessus de moi en train de pleurer en me répétant continuellement de rester avec elle. Les efforts que je fais pour garder les yeux ouverts m'épuisent, ma poitrine me fait affreusement souffrir.
« Elle s'est réveillée ! »
À ces mots, je perçois du mouvement un peu partout autour de moi. Un homme d'environ une quarantaine d'années me parle. Je comprends à peu près tout ce qu'il me dit mais je commence à avoir sommeil, vraiment sommeil.
« Mademoiselle, vous avez perdu beaucoup de sang et vous êtes très gravement blessée, nous vous amenons d'urgence à l'hôpital. »
Je fais un léger signe de la tête pour montrer que j'avais compris -même si je ne perçois absolument pas la gravité de la situation- dans mouvement qui m'arracha un petit gémissement de douleur. Lentement, mes yeux se ferment, la voix de l'homme qui m'a parlée est de moins en moins forte, un peu comme tous les autres bruits alentour remplacés par des bourdonnements incessant au creux de mon oreille. J'essaie de rouvrir les yeux, mais sans succès, encore une fois, je ne ressens plus rien mise à part la douleur qui fini peu à peu à s'estomper. Je ne ressens plus aucune douleur et je me sens bien et légère, comme si je flottais. Je me retrouve seule avec moi-même, plus de bruit, pas d'image, juste moi dans un grand vide sombre mais étonnement rassurant. Mes souvenirs me reviennent comme des flashs, comme un espèce de film parfois clairs, parfois flous avec ou sans le son, plus ou moins vite. Mes souvenirs d'enfances, d'adolescence, du lycée, les doux, les tristes, les douloureux aussi... ils me viennent tous d'un coup dans un ordre totalement aléatoire sans vraiment que je sache pourquoi. Les images de mon enfance me plonge dans une douce mélancolie, je vois une petite fille aux cheveux châtains et aux grands yeux chocolats jouer à la balançoire avec un père doux et affectueux pendant que sa mère les regarde, attendrie par le spectacle, en s'occupant de sa petite sœur encore bébé. À l'époque, elle ne se doutait même pas une seconde qu'il allait l'abandonnée, elle, sa sœur et sa femme. Ce jour où en rentrant de l'école sans me douter de rien, j'ai vu pour la première fois ma mère pleurer, la tête entre les bras posés sur la table de la cuisine. Elle répétait ''il est parti, il est parti...'' en boucle. Je repense à un boulot dans un café que je faisais le soir pour aider ma mère à payer les factures, un travail épuisant mais un patron super sympa et des clients agréables dans l'ensemble.
Revoir mes nombreuses défaites à Mario kart contre Sofia me fait sourire, elle a toujours été meilleure que moi aux jeux vidéos. Je revois mes lames, mon compas, mes messages invisibles aux yeux de tous gravés dans ma chair -message qui n'ont pas encore tous disparus-. La fois où Sofia m'a sauvée la vie sans même le savoir, juste en rentrant à la maison au moment où j'allais faire la pire erreur de ma vie. Les injures homophobes des lycéens, les remarques déplacées, la connerie d'Austin, bizarrement toutes ces choses graves au fond me paraissent insignifiantes. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi je me rappelle de tout ça d'un coup, sans aucune raison, sans aucune logique dans l'apparition de mes souvenirs.
Vient le tour de Lauren, je la vois rire, pleurer, se mettre en colère, avoir peur, ses doutes, ses troubles et interrogations à propos de moi. La façon dont elle me regarde avec envie, ses yeux verts brûlant pour moi et personne d'autre, son teint clair sous les rayons de la Lune, sa peau divinement douce contre la mienne.
D'un coup, sans que je m'y attende, apparaît un homme aux yeux verts, la peau tannée et aux cheveux gras. Un sourire carnassier se dessine sur ses lèvres abîmées en dévoilant des dents jaunies en mauvais état. Ce souvenir est bien plus précis et bien plus réaliste que tous les autres, j'arrive même à distinguer son parfum, une odeur d'alcool et de tabac froid se dégage de cet homme. Je me souviens même de l'émotion que je ressens en le voyant. Peur, dégoût, colère...
Il s'approche de moi et je le revois me menacer de faire du mal à Lauren, m'insulter, me frapper, m'étrangler, me tuer...D'un coup je comprends mieux pourquoi les souvenirs de toute une vie me réapparaissent.
Je suis en train de mourir...
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Hey tout le monde !
Abi ne me tue pas encooooore s'il te plaît !!
Bon je sais que je suis censée arranger cette situation avant la rentrée si je veux pas mourir mais c'est pas dans ce chapitre que ça va mieux ^^'.
Ne me demandez pas si ça s'arrange ou pas dans la suite, je vous répondrai toujours la même chose.
16/08/16
-C

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Oublie-moi [Camren]
FanfictionCamila Cabello est une jeune fille discrète qui ne souhaite pas attirer l'attention. Mais Lauren Jauregui, tortionnaire et amour de Camila en a décidé autrement...