Chapitre 29

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Lorsque j'arrive devant chez moi, je remarque la voiture de ma mère stationné dans l'entrée. Est-ce qu'elle va oser me parler cette fois? Car ce n'est certainement pas à moi de faire les premiers pas après ce qu'elle a dit devant Samuelle. En essayant de caché mon skateboard derrière moi, je rentre le plus discrètement dans la maison. Tentative de discrétion : échoué. J'échappe ma planche sur le plancher dès que je pose un pied dans la maison. Immédiatement, je vois ma mère sortir de la cuisine. Elle voit mon skate en me lance un regard noir avant de s'approcher de moi.

- Qu'est-ce que cette chose fait dans ma maison, demande-t-elle?

- Ça s'appelle un S-K-A-T-E-B-O-A-R-D, maman.

- Je me fou de comment ça s'appelle. C'est elle qui t'influence autant?

- Elle? De qui tu parles?

- La fainéante qui t'a embrassé hier, dit ma mère avec une expression de dégoût sur le visage.

Elle a osé? Elle a osé.

- S-A-M-U-E-L-L-E n'est pas une fainéante! C'est quoi ton problème! Pour qui tu te prends?!

- Tu devrais plutôt posé cette question à elle. Depuis que tu l'as rencontré dans ta nouvelle école, tu changes mon fils.

- De quoi tu parle? Moi, qui change? Je n'ai aucunement changé depuis que je l'ai rencontré! Je ne fais que montré ma vrai personnalité, parce qu'avant je me faisait réprimandé par les autres, je me faisait frappé! Mais toi tu n'as jamais remarqué ça, non! Tu n'as pas remarqué il y a quelque jours que je boitais lorsque tu es venu me chercher après l'école et que je me tenais toujours les côtes dans les jours qui on suivi?

Ma mère reste en silence à me regarder.

- Eh bien, ce jour-là, je m'étais faite battre par la brute de l'école! Et tu sais qui m'a aidé après ça?! Elle. Oui, elle, la fille que tu traite de fainéante mais qui n'a fait que me sentir important et spécial aux yeux de quelqu'un. Elle est la seule à pouvoir me comprendre! C'est la seule personne que je connais, depuis que tu me change d'école pour jamais me mettre dans une spécialisé au sourd et muet, qui parle la langue des signes! Cette fille, oui elle a un style qui ne plaît pas à tout le monde, oui c'est une rockeuse qui joue de la batterie depuis 9 ans et plusieurs autres instruments, mais cette fille, elle fait battre mon cœur comme personne ne l'a jamais faite, même pas avec ton foutu amour maternelle que je n'ai jamais reçu! T'es pas une bonne mère!

Tout de suite après mes paroles, ma mère lève sa main pour venir l'abattre sur ma joue droite. Mais ce n'est pas ça qui va m'arrêter.

- Tu as toujours jugé mes choix et mes goûts. Tu as toujours voulu que je sois comme tu voulais. C'est pour ça que je t'ai caché que je joue de la batterie depuis 5 ans et que j'ai reçu une planche à roulette. À cause de toi, je me suis caché, et ça depuis trop longtemps. Tu peux me mettre dehors si tu veux, ça ne me dérange pas, parce que je sais que S-A-M-U-E-L-L-E ou C-H-R-I-S et sa bande vont m'accueillir comme une vraie famille.

- Tu es comme ton père, dit ma mère avec une expression haineuse. Tu n'es qu'un lâche. Tu portes bien son nom de famille que pour cette raison. Il est parti comme un lâche et tu agis comme lui.

- Tu ne t'ai jamais demandé pourquoi il est parti, m'exclamais-je? Dans mes souvenirs, il était toujours heureux lorsqu'il était avec moi, mais je te voyais toujours le réprimander pour des trucs lorsque ça ne faisait pas ton affaire. Son départ ne semblait même pas t'affecter. Tu as simplement jeté ses affaires et tu as continué ta vie comme si de rien était. À ta manière. Dès que quelque chose ne fait pas ton affaire, tu fais une crise.

- Mais tu es mon fils!

- Et c'est ma vie que je vis, avec mes choix, mes goûts, mes passions et mes fréquentations. Elle, je l'aime, d'accord? Que tu l'aimes ou pas, moi, je l'aime! Ce n'est pas toi qui va décider mes sentiments en plus.

Je dévisage ma mère, en attendant qu'elle me fasse une réplique, mais elle ne fait aucun signe. Ça fait du bien de finalement lancer tout ce que je pense. J'ai l'impression qu'un poids c'est enlevé de mes épaules. Mais il en reste un : l'absence inexpliquée de Samuelle.

- J'aurai préféré que papa m'amène avec lui.

Je reçois de nouveau une claque, mais continu tout de même à dévisager ma mère avec haine. Après quelques minutes d'inactivité de signes, je ramasse mon skate qui est toujours par terre et m'empresse de monter dans ma chambre. Samuelle... où es-tu? J'ai besoin de toi, là, maintenant...


Muet [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant