prologue

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11 Novembre 2011

Ce soir mon père et moi sommes de garde à la caserne. La passion de mon métier me vient de lui. Petite je le suivais à chaque garde. Il était mon héros, mon exemple. J'aime beaucoup travaillé avec lui, même si parfois il parait trop protecteur. Nous travaillons ensemble depuis quatre ans maintenant.

Le chef de la brigade nous appelle pour faire le point sur l'intervention précédente. Nous sommes tous dans la salle de réunion à l'écouter débriefer lorsque l'alarme retentit pour nous annoncer une nouvelle intervention.

Nous sortons de la salle pour nous préparer pendant que le lieutenant part chercher les informations dans la salle de contrôle. Nous montons dans le camion, les sirènes retentissent dans la ville. Nous nous rendons à l'adresse suivante 3106 W. Paterson Avenue. Mike nous informe qu'il s'agit d'un incendie de très grande ampleur dans un building, qu'il faut être sur nos gardes. Nous arrivons sur places 10 minutes après, en sortant du camion, je suis impressionnée par l'immense building en flammes qui se dresse devant nous. Une sensation d'angoisse et d'excitation se mélangent. Je rejoins l'équipe qui fait le point de la situation avec le chef et les lieutenants.

-Je vous demande de ne pas jouer aux héros et d'être prudent. Je tiens rentrer à la caserne avec tous mes hommes. L'équipe de l'échelle vous allez vous dispersez en deux groupes et déployer la grande échelle. L'équipe des secours vous pénétrer dans le bâtiment pour trouver les victimes et attaqués moi ce feu.

-Bien chef !! Disons-nous à l'unisson

Quatre hommes partent sur le côté du bâtiment et quatre autres montent à l'échelle pour attaquer le feu par les étages du dessus. Quant à nous nous avançons vers l'avant pour pénétrer dans le building.

La fumée est noire et épaisse, impossible de voir ce qui se passe devant nous. La peur grandit en moi au fur et à mesure de mon avancée. Nous continuons à explorer les pièces tant bien que mal, lorsque nous entendons un bruit dans le fond du couloir. Nous nous dirigeons prudemment guidés par les cris aigus d'une femme. Nous faisons attention aux débris qui tombent lourdement du plafond. Les flammes sont de plus en plus importantes et imposantes. Nous continuons d'avancés malgré la chaleur étouffante et le manque de visibilité. La voix du chef grésille dans la radio de Mike

-Lieutenant sortez de là de suite. Le feu commence à vous encerclés !

Je le regarde, une boule d'angoisse arpentant mon estomac, la peur m'envahi, mon cœur bat vite et fort.

-Chef nous avons une victime à quelque mètre. Dit-il en toussant.

-Bon très bien, aller la récupérer et évacuer rapidement.

-Ne t'inquiète pas Enola, on va y arriver. Me dit-il d'une voix posée et rassurante

Nous arrivons devant la porte, de la fumée s'échappe de l'embrasure et se mélange à la tension qui règne entre nous. Nos gestes sont précis, mais nos regards fuyant, la peur fait partis de nous. Mike passe la main sur la porte pour vérifier la température de celle-ci. Il acquiesce dans notre direction puis se place devant nous, dos à la porte. Après quelques coups de pied violent, la porte cède, laissant passée l'épaisse fumée noire et assombrir le couloir. Rapidement nous nous baissons, nos détecteurs à la main, puis entrons dans la pièce en flammes à la recherche de la victime. Mon père par sur la droite, Mike sur la gauche et moi je continue d'avancer en appelant la femme. Pas de réponse. La visibilité est quasi nulle lorsque je mets en marche mon détecteur. Je continue mon avancée et bute rapidement sur quelque chose. Je me baisse et constate que c'est notre victime. Elle est inanimée, mon cœur s'arrête net, j'ai peur. Pourvu qu'elle ne soit pas décédée. Je mets deux doigts au niveau de son cou afin de sentir son pouls. Je le sens mais faiblement, un soulagement immense m'envahit de la savoir en vie. Il faut qu'on la sorte de là rapidement.

-Je l'ai trouvée, elle est vivante. Dis-je pleine d'espoir.

Mon père et Mike s'approchent de nous, alors que je la hisse sur mon épaule. Le lieutenant lance un appel radio

-Chef, nous avons trouvés la victime. Elle est vivante mais ses constantes sont faibles.

-Très bien, sortez de là rapidement. Le feu se propage très vite.

Nous avançons avec difficultés butant trop régulièrement dans les nombreux débris. Malgré tout nous continuons notre progression lorsqu'un bruit assourdissant me paralyse. Je me retourne instantanément et je découvre un trou béant dans le plancher. Mon cœur ne cesse d'accélérer alors que je chercher activement mon père au travers de cette fumée dense. J'ai peur, l'horreur, la terreur se décuple en moi... Il n'est plus là... Puis soudain, l'espoir, une voix appelle. Je n'ai pas le temps de bouger que Mike est déjà agenouille au bord du cratère, tendant dangereusement son bras vers mon père. Mon corps reprend vie en un temps record, et, une fois la victime au sol, je me précipite pour porter secours à cet homme qui m'a donné la vie. Son regard accroche le mien malgré la fumée, et une larme coule sur mon visage. Ses pupilles transpirent la peur... Mon estomac se tord sous l'angoisse et la tristesse.

-Tient le coup, papa on va te sortir de là. Dis-je en pleurant.

Mike me regarde avec compassion puis me dit d'une voix douce :

-Enola sort d'ici avec la victime. Je me charge de ton père.

-Non !! Laisse-moi t'aider à le sortir de là. Dis-je en le suppliant du regard

-Je t'ordonne de sortir et vite. Dit-il d'un ton autoritaire.

Je récupère la victime une boule dans le ventre, et avance péniblement vers la sortie lorsque ma radio grésille :

-Chef, j'ai besoin de renfort, le sol s'est effondré, Luke est suspendu dans le vide, je le tiens à bout de bras, je ne tiendrai pas longtemps.

-Je t'envoie une équipe, tiens le coup Mike. Dit-il angoisser

Une boule se forme dans ma gorge, les larmes coulent le long de mon visage, je tremble de peur, je m'en veux de les avoir laissés. Je croise mes collègues courant dans leur direction. Je me dirige vers la sortie, et regarde une dernière fois derrière moi avant de quitter le building, rongée par le remord.

Une fois dehors, je dépose la victime sur le brancard. Je regarde autour de moi, tout le monde court dans tous les sens pour combattre l'incendie qui ravage le bâtiment. Je suis complétement perdue, à bout de force je m'écroule à genoux, pleurant toutes les larmes de mon corps et priant le ciel pour que mon père s'en sorte vivant. Les minutes paraissent durer des heures, j'en peux plus de cette attente, il faut que j'y retourne. Je me lève puis commence à me diriger vers le building lorsqu'une main s'abat sur mon épaule. Je me retourne, tombant nez à nez avec le chef. Son regard est mélangé de compassion et de colère.

-Tu comptes aller où Enola ? Me dit-il d'un ton sec.

-Il faut que j'y retourne, j'en plus d'attendre. Dis-je en colère

-Non je t'interdis d'y retourner.

-C'est mon père qui est la dedans, je vous en supplie, laissez-moi y aller.

Son regard contrarié bascule tout doucement jusqu'à me laisser voir toute sa compassion. D'une voix plus douce, il me dit :

-Je sais que ce n'est pas facile pour toi, mais soit patiente, ils vont le sortir de là.

Quelques secondes plus tard, mes collègues sortent, je regarde en leur direction, je ne vois ni mon père ni le lieutenant. Soudain, j'aperçois une ombre à travers la fumée noire, une lueur d'espoir m'envahit. Mais elle est vite dissipée en voyant Mike, le visage fermé et ses yeux sont tristes. Il me cherche du regard quand celui-ci tombe sur le mien. Je comprends que quelque chose de grave est arrivé. Mon cœur se serre d'une douleur atroce alors qu'il s'approche puis me dit tristement :

-Je suis désolé Enola, nous avons tout essayés pour le sauver. À cause des flammes, le sol a cédé de plus en plus. Ton père m'a lâché la main pour me sauver, je suis navré.

Je tombe à genoux en pleurs, je m'en veux tellement ! Pourquoi suis-je partie ? Je me sens vide, le cœur brisé en mille morceaux. Comment vais-je continuer sans lui ? Je suis perdue, je ne sais plus où j'en suis-je. Tout est chamboulé dans ma tête.

-Papa reviens s'il te plait, je t'aime tu ne peux pas m'abandonner !!!! Criais -je, complément désemparée.


Les flammes du désir Sortie Le 21 Mars En EbookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant