Jour 16 - Lundi

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Aujourd'hui nos managers ont décidés de nous laisser la journée de libre afin d'avoir le temps d'étudier tous nos dossiers. Parmi les activités proposées, Julie et toute la clique a choisi le tir à l'arc. Voilà pourquoi je me retrouve avec un arc dans les mains devant une cible que je n'atteindrais jamais. Pourquoi faut-il qu'elles soient aussi loin ? C'est Patrick qui est notre instructeur, alors je suis suspendue à ses lèvres, espérant que ses conseils m'aideront à ne pas me tourner en ridicule.

Il nous montre la position idéale, les genoux fléchis, le coude levé à l'horizontal, la corde frôlant notre joue, puis tire. Sa flèche atterrie pile dans le centre rouge de la cible.

— A vous de jouer ! déclare-t-il en désignant les bacs remplis de flèches.

— Ça parait presque simple comme ça, me dit Mathieu lorsque nous piochons des flèches dans le bac que nous partageons.

— Oui... Fais attention je risque de te les envoyer dessus, je le préviens.

Il rit à ma plaisanterie avant d'aller se positionner.

Je fais de même et...rate mes trois premiers tirs. Les flèches n'arrivent même pas à la cible ! Mes faibles qualités de tireuse me font rire plus qu'elles ne me font honte. Après tout on ne peut pas tous être Katniss Everdeen !

Voyant Patrick occupé avec d'autres collègues, je me tourne vers Mathieu. Je suis impressionnée: toutes ses flèches sont dans les cercles jouxtant le cœur de la cible.

— Pas mal. Tu as déjà fait du tir à l'arc avant ?

— Une ou deux fois mais ça fait longtemps. Je ne pensais pas être capable de les mettre si près, me répond-il en désignant sa cible.

— Est-ce que tu peux m'aider un peu s'il te plait ? Juste pour les mettre sur la cible ça sera déjà suffisant.

— Bien sûr, mais je te préviens, je ne suis pas un expert.

Il pose son arc et s'approche de moi.

— Est-ce que tu peux me montrer comment tu te positionnes, que je vois si tu es bien placé.

Je m'exécute et m'apprête à lancer ma flèche quand il m'interrompt.

— Attend ! Tu devrais plus plier tes genoux, et baisser un peu ton coude. Il est trop haut, c'est sûrement pour ça que tes flèches finissent par terre.

Je m'exécute et cherche son regard pour avoir son approbation.

— Pas encore tout à fait.

Il s'approche de moi et désigna mon coude.

— Je peux ?

Je hoche la tête, heureuse de savoir qu'il existe encore des hommes demandant la permission avant de toucher une femme. Il a à peine posé sa main sur mon coude quand...

— Cassy !

Nous nous retournons comme un seul homme pour voir Mickaël se diriger vers nous. Il arbore un sourire mais sa mâchoire serrée, et le regard dur qu'il jette à la main de Mathieu trahissent sa véritable humeur.

— Attends, je vais l'aider. Retourne profiter de ta cible.

— Ça ne me dérange pas de le faire, ajoute mon collègue.

— Ne t'inquiète pas, je suis là pour ça.

Mica vient se placer derrière moi, délogeant presque Mathieu. Ce dernier hausse les épaules et retourne à sa place.

A l'encre de notre histoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant