Agnija.

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User : Laura-il-potente59

Je me permets de poster sur ce forum pour essayer de vous conter une histoire qui m'est arrivée récemment. Alors voilà, il y a trois mois [en mai 2012], ma grand-mère maternelle est morte. C'était ma première confrontation avec la mort, mais ce n'est pas le plus important. Son testament ne donnant des précisions que sur sa richesse, peu après son enterrement, une grande partie de ma famille a été chargée de vider la grande maison qu'elle avait de ses meubles.

Un des souvenirs que je garderai de ma grand-mère (en plus de sa gentillesse et de sa grande bonté) était sa manie, si je puis dire : elle collectionnait les poupées.

Je me souviens qu'elle me laissait jouer avec elles quelquefois. Mais elle gardait les plus précieuses et rares dans une vitrine et là, pas touche !

Lorsque la famille a été un peu plus loin, j'ai enfin pu m'approcher de la vitre. J'ai ouvert la vitrine pour la première fois de ma vie, avec grande fierté. À l'intérieur se trouvaient une dizaine de vieilles poupées sur lesquelles je ne me suis pas attardée. J'étais absorbée par la contemplation de ce carnet, posé sur la tranche au fond. J'ai délicatement écarté les poupées pour venir le prendre, et l'ai ouvert.

J'ai immédiatement reconnu l'écriture de ma grand-mère. Sur les quelques pages qui n'étaient pas vierges, se trouvaient des photos de chaque poupée se trouvant dans la précieuse vitrine. Les photos étaient accompagnées d'un court texte les décrivant et racontant leur histoire.



Mademoiselle Élisa. Autriche 1856. Achetée le 22.03.1967.
Tissu de soie et coton d'Inde. A appartenu à la cousine du même nom du compte Olsburgen de 1857 à 1862-1863 [...] Puis fut donnée à Ralph Berghin. Estimée à 1250 livres.


Et ainsi de suite. J'étais ravie de découvrir chaque poupée, lisant leur histoire et les cherchant du regard dans cette vitrine.
Puis est venue la dernière poupée.


Pas de photo. Juste un long texte. De la même écriture, mais raconté d'une autre façon.


« Agnija ». Serbie. 19ème siècle. Le fœtus issu d'un avortement (de force ?) fut empaillé et maquillé comme un clown, et fut posé sur un socle, puis présenté dans un Cirque comme « L'enfant du diable ». Le propriétaire du cirque lui mit un système de tuyaux, pour que Agnija crache du sang d'agneau. L'attraction eut un grand succès.
Puis, son propriétaire l'abandonna dans la forêt, lorsqu'une maladie mortelle se répandit dans les villages, peu après le passage de son Cirque. C'est là que l'on perdit la trace du bel objet. Le propriétaire (H.G Zpilgim) se pendit un an plus tard, en 1837.


Même écriture mais couleur différente :


Elle s'est remise à cracher du sang. Je la mets dans la cave.

Idem :



J'entends des bruits. Je n'ose pas descendre.

J'étais horrifiée à l'idée que ma grand-mère ait possédé une chose comme celle-ci, et qui plus est, l'ait trouvé « belle » . À cette pensée, je me suis demandé à quoi cette horreur pouvait ressembler. Suivant la description, j'ai essayé de me faire une image dans la tête. J'ai réussi avec une facilité déconcertante. Puis je me suis souvenue d'avec quelles poupées je jouais étant enfant. L'une d'elles ressemblait à la description. Elle me faisait peur... Elle était rigide...


Et j'ai poussé un cri.


À l'ouverture de la cave, on n'a trouvé que des débris de meubles et des taches noires.


Rien d'autre.

#Laura :)

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