Il laissa le sous-entendu mijoter, même si ce n'était pas nécessaire.

— Il y a beaucoup de choses dont nous devons discuter, et les Chasseurs ne sont pas les moins important du lot.

Louis déglutit et se racla la gorge.

— C'est votre maison, dit-il en désignant d'un signe de la tête le banc qui se trouvait face à lui.

Louis le regarda s'assir par-dessus le rebord de sa tasse en faisant de son mieux pour dissimuler son teint coloré derrière elle. Cela ne fonctionna évidemment pas, et les efforts qu'il déployait à tenter de gérer la situation étonnante actuelle, à ne pas perdre la tête et à conserver un air quelque peu décontracté en présence du premier mort-vivant qu'il avait jamais rencontré lui donnait un début de migraine.

— Vous avez mal à la tête.

Louis cligna des yeux.

— Vous lisez dans mon esprit.

Il éclata de rire. Le son de ce dernier était si totalement délicieux à ses oreilles qu'il déposa presque sa tasse pour en profiter. Il parvint cependant à demeurer totalement immobile.

— Je vous promet que je ne le fais pas, insista-t-il doucement. Je vous ai dit que je ne le pouvais pas. C'est une des raisons pour lesquelles je sais que vous êtes différent, Lou.

Il fit une pause, baissa le regard vers la table et posa négligemment ses mains sur elle avant d'entrelacer ses doigts Il se pencha vers l'avant et ses avants-bras bombèrent sous l'effet de ses muscles puissants. La gorge de Louis s'assécha. Il était plus imposant que lui.

Il regardait toujours vers le bas quand il reprit la parole.

— Vous êtes un auteur, alors je sais que vous passez beaucoup de temps à remarquer des choses.

Il leva alors les yeux en l'épinglant avec un regard qui alla le transpercer en son centre.

— Je sais aussi que vous vous êtes sûrement rendu compte que vous remarquiez davantage de choses maintenant que lorsque vous aviez 20 ans, ou même que lorsque vous en aviez 10.

Il fit une nouvelle pause et dut soudainement éprouver quelque chose s'apparentant à la nervosité, car il baissa son regard une fois de plus vers la table, et Louis vit que ses doigts se serraient les uns contre les autres là où ils ne faisaient qu'être entrelacés un peu plus tôt.

— Imaginer ce que vous pourriez remarquer de plus après 100 ans. Ou 500 ans.

Il s'arrêta de nouveau, l'air devenant plus dense sous l'effet des mots qui attendaient de venir au monde, et Louis savait absolument ce qu'il allait dire ensuite.

— Ou 1000 ans, poursuivit-il en lui donnant raison.

Il s'y attendait peut-être, mais cet aveu l'ébranla tout autant. Il figea sur le banc, incapable de parler, ne sachant même pas ce qu'il dirait si Il avait la capacité de le faire.

— Je peux donc deviner quand vous avez mal à la tête, Lou', reconnu-t-il en levant de nouveau les yeux vers lui.

Il y avait du plaisir sur le coin de ses yeux qui fit miroiter les étoiles qui se trouvaient dans leurs profondeurs.

Mon Dieu, qu'il est beau.

— Et si vous le voulez, je pourrais faire en sorte que votre mal de tête disparaisse.

Un certain temps s'écoula avant que Louis puisse à nouveau former des mots. Quand il y arriva, il se racla la gorge à deux reprise avant de parler.

Le Roi Vampire [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant