Chapitre 23

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Pdv Lauren

Je dormais tranquillement lorsqu'un bruit tonitruant de porte qui se ferme me réveilla. Je sursautai dans le lit, grognant de mécontentement et de fatigue. Je me retournai plusieurs fois dans ma couchette, tentant tant bien que mal de me rendormir mais maintenant que j'étais réveillée, il m'était impossible de retrouver le sommeil. J'ouvris alors les yeux doucement et avec difficulté, mes paupières se faisant lourdes et la lumière extérieure m'agressant. Après quelques secondes d'adaptation, mes yeux s'étaient enfin habitués à la lumière ambiante. Ils scrutèrent immédiatement la chambre où je me trouvais qui se révélait ne pas être la mienne. En voyant cette pièce totalement inconnue, je me redressai vivement. Je balayai la pièce des yeux, essayant de trouver un point de repère, un souvenir qui pourrait m'indiquer où je suis. Ma recherche fut très vite perturbée par un horrible tambourinement dans ma tête. L'alcool consommé à flot hier se manifestait à l'aide d'un mal de tête désagréable. Je détaillai malgré tout du regard cette pièce. Que dire sur elle ? C'est une chambre très simple avec les meubles de base, c'està dire une armoire, un bureau, une table de nuit fort encombrée par ailleurs ... De nombreux et divers posters se trouvaient sur les murs blancs. Je remarquai également à travers le désordre de ce lieu des vêtements masculins au sol. Je ne pus voir plus puisque les violents maux de tête me fissent fermer les yeux. J'effectuai alors un brusque mouvement de main jusqu'à ma tête, faisant glisser la couverture sur ma peau. Je vis à ce moment même que j'étais en majeur partie dénudée, n'aillant sur moi que mes sous-vêtements. Cette constatation ajoutée au fait que j'étais dans un lieu inconnu et que des vêtements d'homme était étendus au sol me fit prendre peur et je devins livide. Pourquoi était-je dans une tenue aussi simple dans une chambre d'étranger ? Mon cerveau analysa très vite la situation et la réponse qu'il trouva me fit froid dans le dos. Une pensée logique mais terrible m'envahissa. Avais-je couché avec quelqu'un hier ? Je tentai de répondre à cette question en puisant dans mes souvenirs de la veille. Je me rappelais être allée à une fête avec les filles où j'avais, il faut malheureusement se l'avouer, commencé à me bourrer la gueule, du rapprochement de Camz avec un autre mec, du fait que les deux se soit embrassés, de mon départ précipité, de mon errance dans les rues vides durant laquelle je titubai et risquai plusieurs accidents à cause des nombreuses boissons alcoolisées qui m'abrutissaient, d'un petit bar dans lequel je suis rentrée puis le vide, le trou noir. Je n'arrivais pas à me rappeler des actions qui ont suivies, et ce même en faisant un effort titanesque. Mes douleurs dans le crâne brisèrent encore ma réflexion et je fus contrainte de remettre à plus tard des questions comme chez qui était-je, qu'avais-je fait hier soir ...?

Voulant m'en aller, je me levai et recherchai mes propres vêtements. Je peinais à rester debout à cause des coups de marteau qui semblaient être tapés dans mon crâne. Je me raccrochai alors comme je le pouvais à la table de nuit et remarquai sur cette même table un verre d'eau dans lequel un médicament quelconque était dilué et une petite note qui se perdait presque dans toutes ces babioles. Je pris la note et commençai à lire :

" Salut Lauren. Si tu lis ce mot ça veut dire que je suis déjà parti puisque je t'aurais parlé de vive voix dans le cas contraire. J'espère en tout cas que tu as bien dormi et que tu as décuvé. J'imagine que ta tête te fait souffrir, c'est pour cela que je t'ai préparé de quoi calmer tout ça. Tu n'as qu'à boire le verre présent sur cette table et ça ira mieux. Je reviendrais tard, très tard même, mais si tu veux rester un peu, fais le et mets toi à l'aise. Je t'ai préparé de quoi manger au cas où tu as faim ce matin et tes vêtements sont toujours dans la chambre. Signé : Drew"

La taille de mes yeux décupla et je me figeai d'effroi en voyant la signature. Drew ... Me dites-pas que c'est notre chorégraphe, ce Drew. Me dites-pas que j'ai fait quoique ce soit avec lui. Un élan de panique s'empara de moi. Je me rendais enfin compte que j'avais sûrement trompé Camila, la femme que j'aime plus que tout, avec un étranger qui n'en était peut-être pas un puisqu'il pourrait s'agir de notre prof de danse qui, qui plus est, me draguait depuis le tout début. Plus fortement que la première fois, je me forçai à me rappeler les événements de la veille. Mais à chaque fois, mon cerveau s'embrumait à l'arrivée dans ce petit bar. Je me calmai en soufflant un bon coup et réfléchissai plus posément à la situation. Il existait des milliers voire des millions de Drew sur Terre. Quelle était la probabilité que ce soit mon prétendant qui m'ait trouvé hier ? Minime n'est-ce-pas ? Je me rassurai de cette manière tout en buvant le contenu du verre. Cela fait, j'attrapai mes vêtements qui étaient éparpillés par terre et les mis rapidement. Je me dépêchais de sortir de cette chambre où j'avais probablement fait la connerie de ma vie. Arrivée dans le salon, je ne vis personne, confirmant ainsi que j'étais la seule dans cette maison. Je passais devant le petit-déjeuner préparé par mon hôte, n'ayant en aucun cas faim, et me dirigeai vers la sortie. En approchant de cette dernière, je ne pus m'empêcher d'observer mon environnement. J'analysais l'agencement parfois maladroit du salon, les goûts décoratifs cependant assez plaisants de cet habitant et les cadres accrochés un peu partout. Mon regard buta sur l'un d'eux et mon angoisse se révéla être une réalité. Sur les photos se trouvait souvent, même pratiquement tout le temps, un jeune homme. Et ce jeune homme, c'était notre danseur. Je le reconnaissais parfaitement avec ses cheveux blonds et ébouriffés, sa peau foncée, son sourire financé par des marques de dentifrices, sa cicatrice sur l'épaule, ses muscles qu'il essayait de faire ressortir au mieux ... Je m'arrêtai d'un coup. Je l'avais fait avec lui, ce mec lourd que je repousse depuis des mois et que Camila haïssait au moins autant que moi à cause de sa drague intempestive envers ma personne. Je lui avait donné une partie immense de moi qui était entièrement résérvée à la jeune cubaine.

Just I love you (camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant