Chapitre 5 - L'amour

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Tout ce que je deviens, reste-moi.

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Je me suis étendu assez longuement sur ce que j'étais. Ce que je suis toujours. A partir de ce moment, et avec ton aide, j'ai compris beaucoup de choses. Toutes ne sont surement pas justes pour le monde qui m'entoure. Elles sont justes pour moi. C'est tout ce qui compte. Comme je te l'ai déjà dit. Je considère la formation comme le point zéro. C'est-à-dire, qu'elle est le point de bascule entre ce que je parais, et ce que je suis. Ce livre, c'est le moyen que j'ai trouvé pour faire, que les deux points de vue convergent, vers une seule unité, moi. Je reformule, ce livre est l'outil qui me permet d'être entièrement moi. Faire en sorte que mon image reflète l'intégralité de ce que je suis.

Pour commencer, il y a eu un moment, où j'ai considéré comme terminé le recensement de tous mes souvenirs. J'ai envisagé l'idée que je pourrais en faire un livre. J'ai essayé d'en faire une histoire, sans trop de succès. Trop bordélique. Et je t'ai rencontré. J'ai menti, je me souviens parfaitement du jour où je t'ai entendue la première fois. Moi, par contre tu ne m'as pas vu. Et heureusement, car sinon je n'aurais jamais eu le souhait de t'écrire une lettre. Bref, je t'ai vu. Je te vois souvent. A chaque fois, tu m'apprends quelque chose. La première chose que tu m'as apprise, c'est l'amour. Non pas l'amour de toi, mais l'amour des autres, de ceux qui partagent ma vie. Quand tu parles, tu ne fais que parler d'amour des autres. A chaque fois, tu effaces ton être, au profit du lien universel que tu appelles d'ailleurs la musique de la vie. Et donc, par tes paroles, tu m'as fait comprendre que j'aimais ma femme, mes enfants.

Au moment, où je t'ai rencontré, ma femme était malade. Toujours fatigué. Ça m'a fait repenser à cette phrase « Elle est morte ». J'ai imaginé son enterrement. Ce que j'aurais à dire pour lui rendre hommage. J'en ai pleuré. Car je me voyais devant une assemblée pleine de visages connus. Je me suis vu déclamé mon texte avec mon parrain, et ma marraine dans mon dos. Je me suis vu, demandant à chaque parrain, et marraine de mes enfants de les soutenir. Puis, je parlais de chaque lien qu'elle avait avec chaque personne de l'assemblée. Ensuite je décrivais sa vie telle que je la connaissais. Et je finissais par la solution que je m'appliquerais pour surmonter la souffrance. Cette scène je l'ai joué, et rejoué pendant des mois. Il en ressort que j'ai fait un deuil anticipé. La conséquence de ce passage laborieux, a été que j'ai réussi à résoudre cette phrase qui me bouleversait. Et tout ça, sans jamais en parler avec qui que ce soi.

La conclusion est que je n'ai aucun pouvoir sur la vie ou la mort. Les événements tristes et joyeux arrivent. C'est la vie. J'ai appris à gérer ma souffrance. Par deux moyens que sont le pardon, et le partage. Je ne t'explique pas le cheminement, car je pense qu'il est propre à chacun. Par contre, je peux te donner le point de départ. C'est Gandha enseigné aux enfants. Où il est expliqué comment Gandha a appris à gérer la souffrance. Lui, il l'a fait par le détachement de toute chose. Toi tu m'as fait comprendre que la souffrance fait partie de la vie. Qu'il ne faut donc pas s'en détacher. Mais l'accepter. Reste que le choix de s'en détacher, ou de l'accepter est propre à chacun. Pour la compréhension, j'ai utilisé la découverte de moi-même. Ton enseignement m'a donc fait découvrir l'amour, et la souffrance. Non pas comment les définir, mais comment les vivre.

Lorsque j'ai compris ceci, je t'ai écouté plus attentivement. Pour être plus précis, j'ai commencé à écouter le monde. Et j'ai appris des choses. J'ai découvert Imam Dharma. Plutôt redécouvert. Tout ceci m'a ouvert à la foi. Attention, ça n'a rien à voir avec les croyances des différents temples. C'est juste, une ouverture de ma croyance à autre chose que moi-même. Ça ne me paraît pas très clair. Je vais donc te raconter ma petite histoire de la découverte de la foi. Cette révélation passe par plusieurs choses, la première c'est toi. Car vois-tu, tu donnes l'image de quelqu'un qui se sacrifie pour les autres. De quelqu'un qui a accepté la souffrance, et fait preuve d'une empathie universelle. 

Chimère - sous-roman saison 1 -  Le reflet du roiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant