Chapitre 1 :

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Un bruit strident me sortit de mon cauchemar, le même depuis un mois, je me retrouvais seule, entourée de sang, j'essayais de crier à l'aide mais aucun son ne sortait de ma bouche. Je me retrouvais comme paralysée. Toujours le même. Mon bras se leva automatiquement et s'écrasa sur mon réveil qui tomba au sol, certainement cassé. Je râlais intérieurement, il fallait vraiment que ça m'arrive aujourd'hui.

- Au moins il ne nous réveillera plus comme ça, ça lui apprendra. Disait Noa.

Noa était ma louve intérieure. Quant à moi, j'avais seize ans et j'étais la fille de l'Alpha du clan du Chêne. Mais mon frère étant né avant moi, il deviendra Alpha à ses dix-huit ans, c'est à dire dans un peu moins de trois mois.

Je me levais de mon lit en poussant un grognement. Je me dirigeais vers mon armoire et prenais un jean noir simple avec un t-shirt bleu manche courte. En pleine saison d'été il valait mieux éviter d'être trop couvert. Sinon l'on finissait par mourir sous cette canicule. J'allais dans la salle de bain que je partageais avec mon frère et je prenais le temps de me regarder dans le miroir: mes longs cheveux noirs étaient tout emmêlés, eux qui étaient si lisses d'habitude formaient une crinière de nœuds à qui je devrais consacrer un certain temps, mes yeux noirs étaient encore fatigués et avaient du mal à rester ouverts. Il fallait vraiment que ces cauchemars cessent, cela me donnait une tête épouvantable, on dirait que je revenais d'entre les morts avec ces cernes et ce teint pâle. Je pris mon peigne et brossais ce qui me servaient de cheveux.

Une fois cela accomplie non sans mal, je faisais une tresse à quatre brins et sortais de la pièce. Je descendais l'escalier en bois, traversais le salon et arrivais dans la cuisine. Je prenais une pomme que j'avalais en moins de deux.

- Tu es enfin réveillée, dit une voix dans mon dos.

Je me retournais et vis mon frère, un grand homme musclé aux cheveux mi- long, blonds et bouclés. Ses yeux étaient bleus, tout simplement mon contraire. Je lui fis un grand sourire et lui répondis

- Salut Jackson, comment tu vas ?

- Ça va, ça va. Dis-moi, ce soir tu vas toujours à la soirée chez Léna ? demanda-t-il.

J'étais surprise. Effectivement, j'allais à une soirée chez ma meilleure amie. Aujourd'hui elle célébrait ses 17 ans et pour l'occasion elle comptait faire « la plus grande fête que ce clan n'ait jamais connu » pour reprendre ses mots. Elle avait tendance à exagérer tout ce qu'elle entreprenait mais elle était une des rares à me comprendre et à ne pas vouloir avoir ma place. Mais ce n'était pas le fait que Jackson se rappelle que j'allais à cette fête qui me surprenais mais qu'il s'y intéressait. Ce genre de chose n'avait jamais été de son gout, il trouvait ça inutile et de toute façon il n'avait jamais le temps. Il passait ces journées entières avec notre père à parler du clan dans leur bureau.

- Oui, pourquoi tu comptes venir ?

- Bah, j'aimerais LA trouver et ce n'est certainement pas en restant enfermer avec notre père que ça risque d'arriver ... il passait sa main dans ses cheveux, comme à chaque fois qu'il était gêné. J'avais toujours trouvé ça mignon.

Comme il devait devenir Alpha, il cherchait son âme-sœur, sa Luna. Mais il n'était jamais disponible et ça faisait un mois et demi que cela durait. Je devais avouer que nos sorties me manquaient.

- Oui ! Ne t'inquiète pas je suis sûr que Léna sera contente d'avoir comme invité surprise le futur Alpha. Riais-je.

- Ne m'appelle pas comme ça tu sais que ça me gêne. Tiens pendant que j'y pense papa a dit qui voulait te voir. Me répondit-il.

- OK, merci Jack, on se voit ce soir !

Celui - ci grognait, Jack était le nom de son loup et je m'en servais comme surnom pour mon frère. Il n'aimait pas que je l'appelle Jack quand c'était Jackson au contrôle, mais cela m'amusais beaucoup je devais le reconnaître. Je ne comptais même pas toutes les fois où on s'était battu en parlant de ça. Je souriais au souvenir de ces batailles improvisées à se jeter des coussins et à se donner des petits coups. Bien sûr il avait toujours gagné. Je sortais de chez moi laissant notre grand chalet en bois de chêne derrière moi. Je me dirigeais en direction du parc où était mon père chaque mardi matin. A peine fus-je arrivée au cœur du village qu'un long cri retentit à une dizaine de mètres. Je n'eus pas même le temps de me retourner en provenance du son qu'une masse s'abattu sur moi, me coupant le souffle.

Une douleur dans le bas de mon dos se fit sentir. Super ! Une nouvelle griffure. Je me relevai péniblement, je n'ai pas le temps de me transformer ! Il fallait que je me cache afin de pouvoir défendre moi et mon clan. Je couru en direction de la forêt sans prendre le peine de regarder derrière moi. Une fois assez loin de la scène qui se déroula au cœur du village, je retirai tous mes vêtements, tant pis si des gens purent me voir. Le clan était plus important que la pudeur. Je lançai le processus de transformation. Il n'y avait aucuns mots pour décrire la sensation qui envahissait le corps, nos os bougeaient provoquant une douleur extrême. C'était à peine possible de se retenir d'hurler, comme si notre corps était à l'agonie. Ma vision se brouillait, pendant de longue secondes j'étais incapable de voir mes pattes. C'était au bout de cinq minutes que la transformation était achevée. Je pouvais enfin m'élancer dans la bataille qui battait son plein. Je m'élançai sur le terrain et reconnu l'odeur du Clan du Ciel sombre. C'était notre plus grande menace, leur Alpha se faisait vieux et son fils était trop jeune pour reprendre le flambeau. Ils tentaient de reprendre notre territoire depuis cinq ans, la rumeur disait que depuis la mort de sa Luna, Tarik était devenu complètement fou.

Une fois proche de la scène, je me rendis compte que notre clan était en train de perdre. La moitié de nos Omégas gisaient sur le sol, certainement K.O. La règle d'or de notre déesse était de ne pas tuer, on pouvait gravement blesser et si la personne mourait de ses blessures ce n'était pas la faute du porteur de coup mais du mort qui n'avait pas su guérir. Mais vu l'état du sol qui était gorgé de sang quelque chose me disait que cette règle avait été enfreinte. Je repérai mon frère au cœur de la bataille et m'élançai dans sa direction. J'esquivais la majorité des coups, ne recevant que de petite griffure sans importance. Je me retrouvai à la place où j'avais vu mon frère quelques secondes plus tôt. Mais il n'était plus là, où es-tu passé ? Je ne pus même pas entendre sa réponse télépathique. Un loup brun au regard sombre se jeta sur moi. Il lança sa patte dans l'espoir de me toucher les côtes ce que j'esquivai sans mal. Cela me donnai même l'opportunité de lui passer par-dessus afin de lui mordre la queue. Il poussa un gémissement de douleur et se retourna vers moi. Il me montra ses crocs et me griffa le visage, une douleur aigue me traversa au niveau de la mâchoire. Je grognai et me préparai à repasser à l'attaque. A vrai dire je sentis à peine la douleur quand des crocs inconnus se plantèrent dans ma nuque, un simple voile noir tomba sur mes yeux et mon corps devint inerte.

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L'Alpha meurtrierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant