Prologue

118K 8.2K 194
                                    

Prologue :

Mon oncle Habib et ses deux frères, ma mère, mes deux sœurs, ma femme et moi même sommes présents pour une réunion de famille que j'ai convié. Il fallait que je les mette au courant de ma décision, chose qui est irréversible. Il règne dans ce salon qui avait été témoin de tant de bonheur partagé, de tant de cérémonies chargées d'émotion et de tant d'amour une tension insoutenable.

Et aujourd'hui ce salon même va être témoin de cet événement qui marquera à jamais ma vie et celle de ma famille d'ailleurs. Ils se tournèrent tous vers moi après leurs longues salutations pour s'enquérir de la raison de leur présence. Je ne voulais les faire attendre plus qu'il ne le fallait.

-Salam aleykoum, j'irai droit au but. Vous vous demandez sûrement pourquoi cette réunion? Et bien j'ai pris une décision très sérieuse. J'ai mûrement réfléchi sur la question et ma décision est prise. J'aimerais libérer Malaïka ici présente, je veux la répudier. Et comme la religion l'exige, je vous ai réuni ici pour que vous soyez mes témoins. Dis je sans aucun regard pour ma femme.

-Aleykoum Salam mon fils. J'ai entendu tous ce que tu as dit et j'aurais juste une question pour toi, pourquoi ? Déclare mon oncle Habib faisant tourner une fois de plus tous les regards vers moi.

- Je n'en peux plus, je ne veux plus la voir. J'en n'ai assez de la voir manquer de respect à ma mère et à mes sœurs d'ailleurs. Ma mère est ce que j'ai de plus sacré, je ne supporte pas qu'on lui manque de respect, cela m'est impossible. J'affirme avec tant de rage et de rancune que j'en ai eu mal au coeur.

- Et toi Malaïka qu'en est il de l'accusation de ton mari? Repris mon oncle toujours avec cette sérénité légendaire qui m'impressionne.

-Mon oncle, si tel est le jugement de mon mari je l'accepte. Répond t'elle le visage neutre de toutes expressions.

- Le mariage est un lien sacré, le rompre n'est pas interdit par la religion mais ce n'est pas préférable mon fils. Dit il en se tournant vers moi. Je ne t'empêcherai pas de répudier ta femme mais juste une chose lorsque tu le feras, assure toi juste d'une chose: ne jamais le regretter. Bissimilah !

-Malaïka Sow je te répudie, je te répudie, je te répudie. Finis je par lâcher le cœur meurtri et saignant de douleur.

Elle se lève en me tournant le dos, le visage renfrogné et amèrement crispé. Comment pouvons nous en arriver à ce stade ? Pourtant je l'aime toujours, autant qu'au premier jour. Elle m'a fasciné par sa douceur exquise et son air innocent, ignorant tout de sa beauté si ravageur. Son regard charmeur et envoûtant ne m'a pas laissé de marbre à premier vu. Bien que j'incarne l'homme plein d'assurance dont toutes les jeunes femmes rêve, elle m'a, comme la fleur sauvage aux épines pointues, émerveillé par son joli visage angélique. J'ai succombé à sa douceur violente, à sa beauté féroce et à sa volupté dangereuse. Elle m'a fait croire à un amour de conte de fée mais je n'avais vécu en retour que tourments, tentations et souffrances.

Comment une telle beauté peut être aussi nuisible ? J'ai alors cru à l'adage "l'habit ne fait pas le moine". Je secout la tête comme pour la chasser de mes réflexions mais en vain car elle y demeure comme une folie saugrenue qui ne peut et ne veut s'effacer tel un démon envoûté. Mes oncles l'ont raccompagné chez elle et j'ai regagné ma chambre savourant ma solitude indésirable. C'est comme si j'avais subit l'ablation d'un organe vital. Son absence encore précoce sonne comme un effroyable rêve. Je m'efforce à penser que j'ai pris la bonne décision, celle dictée par une mère aimante et présente pour son enfant.

Les jours passe et cela n'allège en rien mon chagrin. Je me refugie alors dans mon travail croyant que cela allait m'aider mais rien n'y fit. La douleur de son absence est plus que présente. Elle me ronge et m'assujettis , faisant de moi un bourreau du travail. Je garde toujours l'espoir de pouvoir enfin l'oublier comme la femme oublie la douleur de l'enfantement dès qu'elle pose son regard sur cet être fragile qu'elle a mis au monde. J'espérais l'oublier comme un mauvais souvenir....

Un an plutard....

Le Journal Intime De Mon Ex Femme Où les histoires vivent. Découvrez maintenant