Oublie-moi [Camren]

Chapitre 16

Point de vue de Lauren

Putain, pourquoi a-t-il fallu que j'aille à cette stupide fête ? Pourquoi a-t-il fallu qu'Elle soit là ? Pourquoi a-t-il fallu que je l'approche ? Pourquoi a-t-il fallu qu'Elle arrive dans ma vie ?

Je n'étais pas totalement bourrée, non, j'étais consciente de mes actes, je savais ce que je faisais. J'ai couché avec une fille et le pire c'est que j'ai aimé ça, je me dégoûte. Pourquoi Elle me fait cet effet ? C'est pas normal ! Je lui ai dit que je l'aime en plus. Je...je l'aime ? Oui je crois que je l'aime. Mais c'est ça le problème. Je la déteste de me faire ressentir ce genre de sentiments honteux envers elle. Elle n'avait pas le droit de me détourner de la nature humaine. Dès que je l'ai vue, j'ai eu des pensées abjectes, des pensées immondes. Depuis que je la connais, je pense tout le temps à elle. Elle et ses longs cheveux châtains qu'elle attachait négligemment, elle et ses pulls trop grands et sombres qui semblaient être faits pour cacher ses formes harmonieuses, elle et son côté timide terriblement attirant, elle et son petit sourire, rare mais tellement mignon. Je me répugne. Je ne suis pas normale. Je suis dégoûtante. Aimer une fille alors qu'on en est soi-même une, ce n'est pas humain. En plus elle est revenue des vacances en portant des vêtements courts et près du corps, elle a commencé à me tenir tête.

Ce jour là au self, en la voyant parler avec d'autres filles, j'ai été jalouse et inconsciemment mon verre d'eau a fini sur elle. Je l'ai suivie au toilette pour lui faire comprendre qu'elle ne pouvait rien contre moi, mais de la voir trempée, le visage brillant, je n'ai pas pu résister et je l'ai embrassée. Je suis une immonde créature même pas digne d'être en vie.

Je marche lentement vers chez moi. Une boule au ventre. Je ne dois le dire à personne, et elle non plus ne doit le dire à personne. Je dois recommencer comme avant, ça me passera. Je dois faire en sorte qu'elle veuille s'éloigner de moi, qu'elle ne veuille plus jamais me voir.

J'entre chez moi et comme d'habitude, j'ai peur.

« LAUREEEEN !! »

Merde, je reconnais cette voix, ce ton. Il a bu. Je reste figée dans l'entrée, je respire un bon coup et me prépare à ce qu'il va m'arriver. Je sursaute en entendant une deuxième fois mon nom.

« Lauren ! Je sais que tu es là alors ramène ton putain de gros cul de sale merdeuse ici ! »

Je me dirige tremblante dans la cuisine, Il est assis à table, une bouteille de whisky presque vide et un verre vide également devant lui. Cet homme en face de moi, cet homme qui est censé être mon père, se lève en me voyant. Il sourit me dévoilant ainsi encore une fois ses dents jaunes et s'approche de moi en affichant un sourire carnassier. Je sens son souffle sur mon visage, il sent l'alcool et le tabac froid, ses yeux bleus sont injectés de sang. Il est mal rasé et il n'est pas coiffé, ses cheveux bruns tellement gras qu'ils semblent mouillés, comme d'habitude.

« Où t'étais cette nuit sale traînée ? T'as encore joué à la pute ? »

Cette dure phrase sonne plus comme une affirmation qu'une question. Je ne sais pas quoi faire, quoi que je fasse ça se terminera de la même façon. Je lui réponds, il s'énerve ; je ne lui réponds pas, il s'énerve ; je détourne les yeux, il s'énerve ; je le regarde dans les yeux, il s'énerve. Je choisi tout de même de ne rien dire et l'observe.

Son sourire s'amplifie.

« J'en étais sûr sale pute ! »

Je tente vainement de me protéger mais je sais que le coup va venir, je le sais, c'est toujours le cas. Et comme toujours je ne me débattrai pas, j'attendrai qu'il en ait marre et que ça se termine. Sa main droite se lève en s'apprêtant à s'abattre sur moi.

15/07/2016

-C