• CHAPITRE CINQUANTE NEUF •

Începe de la început
                                    

— Soit. Je te l'accorde. Cependant, j'ai bien remarqué qu'il se passait quelque chose entre vous.

— Vraiment ? À quel moment ? Celui où tu encaissais tellement de coups dans le visage que tu ressemblais à un punching-ball sur pattes ?

— Aïe. Tu me blesses considérablement, ironise-t-il. Mais je dois admettre que tu as raison. La dernière fois qu'il a tenté de me tuer de la sorte, ils étaient presque cinq à essayer de le retenir. Il a suffi que tu apparaisses pour que toute sa rage s'évanouisse comme par enchantement.

— Où veux-tu en venir, Aaron ?

— J'aime la façon dont tu prononces mon prénom, c'est très suggestif, tu sais, me provoque-t-il.

— J'en ai assez entendu, dis-je en me retournant.

— Attends ! crie-t-il de nouveau pour couvrir la musique.

— Quoi ?

— Je veux que tu nous organises une rencontre et j'aimerais que tu sois présente.

— Oh que non ! Tu peux toujours courir. Pourquoi diable te rendrais-je le moindre service ? Si je me souviens bien, tu m'as utilisée à des fins plutôt malveillantes et tu es arrivé ici en tentant de me brutaliser. Ce n'est pas ce que j'appelle un comportement qui mène à la rédemption.

— Je n'ai jamais parlé de rédemption, j'ai juste besoin d'avoir un moment avec lui. Tu n'as ni frère ni sœur d'après mes petites recherches, tu ne peux décemment pas comprendre ce que les liens fraternels représentent, mais il reste mon frère, malgré tout.

Soit le DJ a baissé le volume à ce moment précis à dessein, soit la gifle que je viens de lui administrer a résonné bien plus fort que prévu. Je suis tout aussi surprise que lui de mon geste. Ces dernières semaines, j'ai développé une étrange facilité à gifler les membres de la famille Reed. Ma main me fait mal et je réalise que, malgré les nombreuses fois où j'ai giflé Monsieur bleu acier, je ne l'ai jamais frappé avec autant de force. Pourtant, aucune once de remords ne m'envahit. Il l'a clairement méritée ! De quel droit les Reed s'immiscent-ils dans ma vie et s'amusent-ils à détruire mes sentiments ?

— J'imagine que je suis allé trop loin, dit-il en se massant la joue.

— Effectivement. Maintenant, excuse-moi, mais j'ai du travail.

— S'il te plaît, Angelina.

— Ah, parce que tu penses qu'un simple « s'il te plaît » suffira à te racheter à mes yeux et à t'aider à obtenir ce que tu veux ? Je sais que vous êtes habitués à être obéis, ton frère, ta sœur et toi, mais tu peux aller te faire foutre bien profond. Bonne soirée !

Je tourne définitivement le dos à cette discussion à la fois troublante et gênante. Ce n'est pas mon genre d'être aussi froide et insensible, mais après tout, j'ai reçu un putain de coup de poing de merde dans la tronche la dernière fois que j'ai tenté d'aider cette famille ! Je décide de prendre une pause pour calmer mes nerfs. J'en informe Alexa et je file en direction de la cour réservée aux employés. À peine ai-je ouvert ma canette qu'Aaron apparaît. Depuis quand cette cour est-elle devenue un moulin ? Et à quoi bon avoir des badges et des portes sécurisées si n'importe qui peut y pénétrer !

— Qu'est-ce que tu veux encore ? je lui lance d'un ton ferme.

— Angelina, ne penses-tu pas que j'en suis arrivé à un point désespéré pour venir quémander l'aide d'une serveuse de bar ?

— Crois-tu sincèrement que je pourrais retenir ton frère s'il te tombe dessus ici ? Avec moi ?

Il balaie ma question d'un geste nonchalant de la main.

— Stella s'occupe de ça.

— Je rêve ! je m'exclame. Une chose est sûre, même si je ne le connais pas entièrement, je doute que cette nouvelle manipulation lui plaise.

— Tu ne veux pas m'aider, c'est ça ? Tu préfères te ranger du côté de ton cher Hady, mais tu ne sais rien du tout ! crache-t-il entre ses dents serrés avant d'envoyer son poing contre la porte.

— Je vois que ton frère n'est pas le seul à avoir des problèmes de gestion de la colère, je lâche ironiquement. Ce n'est pas en agissant ainsi que tu obtiendras ce que tu veux. Peut-être que je ne sais rien du tout, mais une chose est certaine, la manipulation ne vous aidera pas.

— Je ne pensais pas que tu serais aussi égoïste, mais je vois que Stella avait raison à ton sujet.

Une vague de colère monte en moi. Je respire profondément, essayant de garder mon calme.

— Épargne-moi ton chantage émotionnel, Aaron. Je me fiche éperdument de ce que Stella et toi pensez de moi. Tu ferais mieux de réfléchir à tes propres actions avant de me blâmer.

— Je n'ai pas d'autres choix ! J'ai besoin de parler à Hayden pour régler cette situation une fois pour toutes.

— Très bien, alors explique-moi ce qui s'est passé entre vous et peut-être que je reconsidérerai ta demande.

— Crois-moi, tu ne voudrais pas le savoir et vu l'intérêt que mon frère te porte, je ne prendrai pas le risque de m'aventurer sur ce terrain. Tu veux connaître l'histoire ? Demande-lui toi-même.

— Oh... Tu veux le voir ? Demande-lui toi-même.

— Mon Dieu, qu'est-ce que tu peux être agaçante ! Comment Hady fait-il pour te supporter ? C'est hallucinant !

— Rassure-toi, ce point reste énigmatique pour moi également.

Contre toute attente, j'éclate de rire et Aaron en fait de même. Je le regarde du coin de l'œil et ses traits se confondent étrangement avec ceux de son frère lorsque son visage est...

— On s'amuse bien ?

Putain de... La voix de Monsieur bleu acier me glace le sang. Il a le don de soigner ses entrées...

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