VII

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Assise sur un rondin de bois, je repense au baiser.
Peter a organisé une fête pour nous souhaiter la bienvenue à Abigaëlle et moi.
Il ne m'a pas parlé depuis l'incident de ce matin à la cascade.
Et moi... Ben je n'ose pas aller lui parler non plus.
Eh ma vieille ! T'as pas intérêt à tomber amoureuse de lui ! C'est qu'un con !
Tu me saoules.
Elle ne répond rien. Dans ta face, conscience de pacotille !
Pan joue de sa flûte, le sourire aux lèvres, en regardant les garçons perdus danser.
Je soupire.
Abi me rejoins et me regarde, interrogative.
- Tout va bien ? Demande-t-elle.
- Oui, répondis-je en souriant faussement.
- On ne me la fait pas à moi, me dit-elle en râlant.
Je l'emmène avec moi à l'écart des garçons.
- Alors ? S'impatiente-t-elle.
- Peter et moi...
J'ai du mal à l'avouer.
- Oui, m'encourage-t-elle.
- On s'est embrassé ! Dis-je rapidement.
Elle resta bouche bée puis lâcha :
- Mais c'est génial !
- Ben pas trop en fait...
- Pourquoi donc ?
- Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je le déteste et pourtant, je me suis laisser faire, et j'ai même répondu à son baiser ! Et je l'ai embrassé une seconde fois !
- Toi, tu es perdue. Devine-t-elle.
- Pire...
Je lâcha un gros soupire d'énervement.
- Tu veux... Tu veux que j'aille lui parler ?
Je la regarde, les yeux d'un chien battu.
- Nan s'il te plaît. Je ne veux pas savoir ce qu'il va en dire.
- Que ça te plaise ou non, j'y vais. Je te dis quoi après !
Elle partit avant même que j'ai eu le temps de dire ouf.
Merde... Je ne veux pas savoir ce qu'il ressent. Je ne l'aime pas. Si il dit... Qu'il ressent quelque chose pour moi ?
Je le blesserais plus qu'autre chose.
Oh et puis merde. Tant pis pour lui. Il comprendra ce que c'est de tomber amoureux de quelqu'un qui ne l'aime pas.

Abi revient quelques minutes après, un grimace sur le visage.
J'ai peur...
- Alors ? Demandai-je, pas du tout impatiente.
- Il a dit... Que c'était une erreur.
Je soupire de soulagement. Mais, malgré moi, je ressens un pincement au cœur.
Ça ne fait que deux jours que le connais. Je suis si perdue...
Abi me sourit gentiment.
- On dirait que tu es soulagée.
- Un peu, répondis-je. Je ne le comprends pas. Je ne peux pas l'aimer. Il est si... Lunatique.
- Tu as dis "je ne peux pas l'aimer." tu n'as pas dis "je ne l'aime pas".
- C'est pareil, lâchais-je, agacée.
- Peut être pas au fond.
Elle a peut être raison.
Pourquoi ai je le don de tomber sur des mecs aussi cons !
- Claire ?
C'est Peter. Il me regarde, sans aucune expression sur le visage.
- Je vais vous laisser, dit Abi en s'éloignant.
Il s'approche de moi et me fixe.
- A propos de tout à l'heure, commence-t-il.
- J'ai compris, c'était une erreur, on oublie, le coupais-je.
Il allait dire quelque chose puis se rétracte et fronce les sourcils.
- Oui, on oublie.
Son ton était dur. Je reparti autour du feu et Abi me tire pour qu'on danse.
Après tout, ça va me changer les idées !
Nous dansons et rions au milieu des garçons.
Peter n'est pas revenu, et a laissé sa flûte sur un rondin.
Quand la soirée prend fin, toujours pas de Peter. Les garçons rangent toutes les affaires, et moi je prend la flûte de Peter et la tourne dans tous les sens. Une flûte de Pan, faite en pousse de bambou, assez abîmé.
Je souffle dedans, aucun son ne sort, bizarre. Il doit y avoir une technique. Je ressouffle dedans, dans chaque tube. Toujours aucun son.
Je décide de la ranger dans la cabane de Peter avant de repartir dans la mienne.
Je monte l'échelle pour aller dans la cabane du garçon, ouvre la porte, et le vois allongé sur son lit, torse nu, en train de dormir paisiblement.
Je pose sa flûte sur sa commode et m'approche de son lit.
Je lui caresse la joue, il bouge légèrement. J'enlève ma main vitesse éclair et rougis.
Merde ! Qu'est ce qui me prend !
Je décide de partir, mais à peine ai-je fais un pas en arrière qu'une main attrape la mienne et me tire vers le lit.
- Wendy..., râle Peter dans son sommeil.
- Heu, murmurai-je, je ne suis pas Wendy, Peter. Je suis Claire.
Il ouvre un œil, puis l'autre.
Il me voit et demande, encore endormi.
- Claire ? Que fais tu là ?
- Je t'ai juste ramener ta flûte, répondis-je.
Je retire ma main de la sienne et souris.
- Bonne nuit ! Lâchai-je avant de sortir.
Une seule phrase était encrée dans ma tête. Ou plutôt une question.
Qui est Wendy ?
J'eus un pincement au cœur. Encore. Et si... C'était elle que Peter aimait ?
Je ne sais pas ce qui m'arrive. Un coup je dis que je ne l'aime pas, et un coup je suis.... Jalouse ?
Je râle, toujours devant la porte de la cabane de Peter.
Je descends l'échelle et rejoins Abigaëlle dans notre cabane.
- Tout va bien ? Me demande-t-elle.
- Oui, pourquoi ?
- Tu as l'air désespérée.
- Ben ouais en fait.
- Dis moi tout. Dit elle.
- Demain. Promis je te dirais tout, mais demain. Là j'ai juste besoin d' une bonne nuit de sommeil.
Nous nous couchons et j'ai du mal à m'endormir. Il faut que je sache qui est cette Wendy. Mais... Si c'est la Wendy de l'histoire, ça veut dire que Peter est censé être amoureux d'elle? Enfin je crois... Je n'ai jamais lu la véritable histoire.
Puis, épuisée par toutes ces émotions accumulés cette journée, je tombe dans les bras de Morphée.

Ellipse de la nuit.

Le lendemain matin, mon amie et moi sommes réveillées par un brouhaha.
Nous nous regardons, puis descendons à la hâte. Il y a des Indiens, qui envoient des flèches partout. J'attrape un arc par terre qu'un garçon a sûrement perdu tandis que Abigaëlle prend une lance.
Je ramasse quelques flèches perdus et tire sur les indiens. Ma foi, n'ayant fait du tir à l'arc que deux fois dans ma vie, je me débrouille plutôt bien.
Ne pas crier victoire trop vite ! Me sermonne ma conscience.
Et elle avait raison. Quelqu'un m'attrape par la taille pour me mettre sur son épaule comme un sac à patate et ma tête se retrouve... Devant le cul d'un cheval ?
What?
Je me débat quand quelqu'un crie.
- Claire !
C'est Peter, il court derrière le cheval.
Je prend un flèche que j'avais dans les mains et l'enfonce dans le dos de mon kidnappeur. Il hurle, arrête le cheval. Peter m'attrape les bras et me tire vers lui. Nous tombons par terre, moi sur lui.
Je suis gênée. Pourquoi ces choses n'arrivent qu'à moi ?
Je me le demande.
Les Indiens battent en retraite. Je me lève et Peter me fixe.
- Tu es plutôt bonne en tir à l'arc.
Abi nous rejoint.
Et Peter lance d'un air narquois avant de partir:
- Cet après midi c'est entraînement spécial pour vous deux.
Je sens que je vais souffrir. Et Abi va adorer.

I Love Peter Pan  || TERMINÉ || (En Reecriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant